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Vent, tempêtes

 Dégâts dus au vent

 

      Fréquence
      Agressivité
      Impact

 

 

 

 

Les vents forts et fréquents, dans des zones géographiques particulières (côtes maritimes, haute montagne), ont sur les arbres des effets progressifs, physiologiques (augmentation de l’évapotranspiration) et mécaniques (port « en drapeau »). Les troncs peuvent de plus être ovalisés : pour les résineux, les cernes sont toujours plus larges du côté abrité, contrairement aux feuillus. À l’extrême, les arbres sont torturés, plaqués au sol, nanifiés.

 

Mais les tempêtes ont, elles, des effets bien plus dévastateurs sur les peuplements de production :les grandes tempêtes périodiques constituent sans conteste possible la cause de dommage forestier la plus importante du point de vue des volumes concernés. En vingt ans, de 1982 à 2001, les volumes de chablis ont représenté plus du quart de la récolte en France ou encore 7 années de production biologique.


On enregistre des dégâts aux arbres à partir de 100 km/h. Les vents de plus de 120 km/h sont habituels en France sur la façade ouest, la frontière nord-est et la zone méditerranéenne. Les peuplements et la sylviculture s’y sont adaptés. Cependant, les tempêtes exceptionnelles qui ravagent d’un coup plusieurs régions avec des vents de 100 à 200 km/h, peuvent frapper à peu près partout.

Les « rafales de front d’orage », heureusement beaucoup plus rares que les grandes tempêtes, sont encore plus violentes. Des vents de 300 km/h accompagnés d’averses de grêle détruisent alors tout sur un couloir de quelques kilomètres de large et quelques dizaines de kilomètres de long, comme ce fut le cas le 11 juillet 1984 dans les Vosges (2,5 millions de m3 renversés).

Les tornades ou trombes d’été, encore plus dévastatrices, s’apparentent aux cyclones tropicaux. Ces tourbillons d’une violence inouïe (vents parfois de plus de 400 km/h) sévissent sur des surfaces réduites. Ils éventrent en quelques minutes une forêt en y traçant une tranchée de plusieurs centaines de mètres sur quelques kilomètres. Des arbres centenaires sont vrillés, pulvérisés et projetés en l’air. On recense en moyenne deux tornades par an réparties sur le territoire, surtout dans le Centre-Ouest, le Languedoc et le Nord de la France.

 

  • Symptômes et éléments de diagnostic

 

Les tempêtes, tornades causent des dommages mécaniques bien identifiables:  bris de cimes, chablis (arbres renversés, déracinés) ou rompus, ce qui, dans ce dernier cas, laisse une partie sur pied (le chicot ou chandelle) et une autre sur le sol (le volis), arbres penchés...

 

Le vent peut aussi être responsable de perturbations de la physiologie de l’arbre. En particulier des vents chauds soutenus limitent la croissance et provoquent des déficits foliaires, des dessèchements de pousse...

Un vent dominant persistant peut être un facteur limitant sur une crête en montagne, en étant responsable de dessèchement de pousses en lisières exposées, de déformations en drapeau. 

 

Dans certains cas, la sensibilité à la cassure due au vent et la position de cette cassure peuvent être en étroite relation avec la présence de certains autres problèmes phytosanitaires. On reconnaît ainsi :
- une cassure nette de la tige avec en général la présence de praline(s) de résine à ce niveau qui signale la présence de la Pyrale du tronc (Dioryctria sylvestrella) sur pins et parfois sur épicéas ou de charançon de la patience (Cryptorrhynchus lapathi) sur peupliers.
- une cassure irrégulière provoquée directement par arrachement (la chandelle) ou liée à la présence de chancres  suffisamment importants pour diminuer la résistance des tiges comme par exemple la dorge ou chaudron du sapin (Melampsorella caryophyllacearum).
- une cassure irrégulière, avec traces d’écorces arrachées par lambeaux ou plages d’écorces enlevées (écorçages et/ou frottis) et plus ou moins cicatrisées, ce qui signale des dégâts récents ou anciens dus au gibier (cervidés).
- une cassure nette avec présence d’un étranglement dû à des attaches de protections contre le gibier, écriteaux divers, tuteurs, ... , phénomènes que l’on rencontre plutôt dans des plantations.

 

  • Dégâts 

 

Les tempêtes, ouragans et tornades sont la cause de dégâts variés : arbres penchés, chablis, et bris de cimes, … qui constituent la principale de cause de dommages forestiers actuellement, bien avant les dépérissements ou les dommages biotiques.


Dans le cas d’arbres penchés, dans la mesure où le système racinaire n’a pas été trop perturbé, la survie des arbres n’est pas menacée et ils peuvent éventuellement se redresser mais ils garderont alors une forte courbure basale, cause d’une dépréciation importante de la valeur du bois. Pour les plus jeunes, le sylviculteur peut parfois envisager de les redresser.
Dans les autres cas, les arbres sont plus ou moins endommagés, et suivant la nature de l’essence et la hauteur des dégâts les arbres pourront parfois reconstituer un houppier.


L’intensité et la gravité des dégâts dus au vent dépendent de nombreux facteurs : vitesse et direction du vent, accompagnement de précipitations plus ou moins fortes, nature du sol, expositions, pente, type d’essence, âge, conduite des peuplements (développement du système racinaire, prise au vent…).
La constitution de trouées liées à des problèmes divers (foudre, armillaire, scolytes…) est un facteur aggravant la sensibilité au vent, particulièrement dans les futaies monospécifiques.


Enfin, on peut parfois observer sur des arbres apparemment indemnes juste après une tempête, un phénomène de cicatrisation se traduisant par l’apparition de bourrelets sur la partie concave (comprimée) du tronc, ce qui déprécie au moins partiellement le bois et peut rendre l’arbre particulièrement sensible au vent, à la neige et aux attaques parasitaires.



Dernière modification : 29/07/2015
  • Auteur :
  • D S. F. (Département de la Santé des Forêts)
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