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Hêtre

 

Aléas abiotiques:

 

Par la diminution des précipitations estivales et l’augmentation des températures, le changement climatique pourraient constituer un problème important pour le hêtre. Des épisodes de sécheresse et canicule ont en effet été à l'origine des trois importantes phases de dépérissement de la hêtraie française décrites ces cinquante dernières années (1947-1949, années 70 puis années 90).

 

Les jeunes pousses et feuilles de hêtre sont très sensibles aux gelées tardives au printemps notamment en montagne.

 

Au cours des 50 dernières années, des épisodes d'arrivée brutale d'air froid polaire suite à des automnes particulièrement doux, ont causé des dommages importants aux tiges qui n'avaient pas pu encore mettre en œuvre les mécanismes physiologique d'endurcissement aux froids hivernaux. Des nécroses cambiales en bande se sont alors formées sur les troncs, souvent orientées. Ces nécroses peuvent enclencher un processus de dépérissement si elles sont importantes et que l'arbre affecté ne cicatrise pas rapidement. Des successions de champignons lignivores ou d'insectes xylèmophages ou cambiophages peuvent alors provoquer la dégradation voire la mort de la tige atteinte. Plusieurs événements de ce type ont été observés notamment dans les Ardennes au début des années 2000 après un gel de novembre 1998. Les sols désaturés semblent prédisposer le hêtre à ce type de dommages. L'acidification des sols sur certains substrats (grès, granite acide...) et le changement climatique pourraient accroitre la fréquence de tels événements.

 

L’enracinement du hêtre superficiel en présence de dalle calcaire ou d'horizons compacts ou hydromorphes, lui confère une grande sensibilité au vent.

 

Aléas biotiques:

 

Parmi les nombreuses chenilles défoliatrices répertoriées dans les hêtraies (plus de 70), seules quelques-unes, polyphages, sont susceptibles de défolier intensivement les peuplements, et notamment : la cheimatobie (Operophtera brumata), le bombyx disparate (Lymantria dispar), l’orgye pudibonde (Calliteara pudibunda). Ces défoliations restent rares et leur impact limité.

 

Parmi les insectes piqueurs-suceurs, le puceron laineux du hêtre (Phyllaphis fagi) peut pulluler de façon impressionnante dans les régénérations naturelles et les jeunes plantations. L'impact reste très faible.

 

L’orcheste du hêtre (Rhynchaenus fagi), mineur de feuilles, peut provoquer une perte de feuilllage fonctionnel importante et très visible dans le paysage lors des phases de pullulation (généralement dans les hêtraies d'altitude), mais ces pullulations ont généralement peu d'impact.

 

La cochenille du hêtre (Cryptococcus fagi) et le champignon Neonectria coccinea sont à l’origine de dépérissements importants de hêtraies normandes adultes, dans les années 1970. Ces épisodes ont peut-être été favorisés par des conditions climatiques particulières (plusieurs années de déficit pluviométrique marqués, avec des hivers doux et des printemps chauds) mais aussi par la conduite des peuplements en futaies pures et très denses. Depuis l'évolution de ce modèle sylvicole, et malgré la récurrence de conditions climatiques favorables, la cochenille du hêtre est restée à l'état endémique sans causer de dommage, rendant difficile toute prospective dans un contexte climatique changeant.

 

 Les insectes cambiophages du hêtre (agriles, scolytes) sont des parasites opportunistes qui profitent des stress subis à la faveur des sécheresses, canicules et autres aléas pour coloniser les arbres affaiblis. Ils sont des acteurs des dépérissements en tant que facteurs aggravants. Mais il n'a jusqu'à présent jamais été mis en évidence d'accroissement de l'agressivité à la faveur d'une augmentation de populations (liées elle-même à l'augmentation de la ressource alimentaire que représente les arbres stressés).

 

Le chancre du hêtre (Neonectria ditissima) peut causer de sérieux dommages dans les régénérations naturelles. Il est favorisé par une hygrométrie élevée et par le maintien de semenciers contaminés au dessus des régénérations.

Après de forts épisodes de sécheresse, l'hypoxylon nummulaire (Biscogniauxia nummularia), un champignon endophyte, cause des taches noires (stroma) qui provoquent un craquellement de l'écorce externe des arbres affaiblis par les stress hydriques. Il agit en tant que facteur aggravant dans le dépérissement du hêtre conduisant jusqu'à la mort de l'arbre.

Plusieurs espèces de Phytophtoras sont pathogènes du hêtre. La plus fréquente est P. plurivora qui peut causer des nécroses en flamme avec parfois des suintements au collet et qui participe ainsi au dépérissement des hêtraies. L'espèce P. cambivora est associé à des dépérissements de hêtre en Angleterre et en Allemagne. Elle est aussi signalée en Wallonie et très ponctuellement en France. P. ramorum et P. kernoviae ont été détectés dans les îles britaniques, sans causer de dégâts majeurs.

 

Dommages possibles:

 

  • Champignons

Anthracnose du hêtre

Armillaire

Chancre du hêtre (Nectria ditissima)

Champignons lignivores

Collybie à pied en fuseau 

Maladie de l’écorce du hêtre (Nectria coccinea)

Hypoxylon nummulaire (Biscogniauxia nummularia)
 

  • Insectes

Agriles

Bombyx disparate

Capricornes

Cochenille du hêtre

Cossus

Géométrides (cheimatobie, hibernie…)

Orcheste du hêtre

Puceron laineux du hêtre

Petit scolyte du hêtre (Taphrorychus bicolor)

Xyloterus des feuillus

Xylebore disparate

Zeuzère

 

 

  • Mammifères

Grands mammifères ongulés

Rongeur (lapins, campagnols...)

 

 

  • Causes abiotiques

 Carence minérale

Coup de soleil

Gels

Grêle

Pollution
Sécheresse, canicule
Vent

 

  • Autres

Dépérissement

Dernière modification : 16/04/2024
  • Auteur :
  • D S. F. (Département de la Santé des Forêts)