Fraxinus excelsior
Frêne
Un phénomène de dépérissement des frênes a été observé en Pologne au début des années 1990, puis s’est étendu dans de nombreux pays d'Europe dont la France en 2008 (à ce jour seuls les régions côtières de la méditerranée sont épargnées). Ce n’est qu’en 2006 que la cause des dépérissements a été identifiée : le champignon Hymenoscyphus fraxineus, dont la forme asexuée est nommée Chalara fraxinea, ou maladie de la chalarose. Il s’agit d’un champignon invasif dont l’origine asiatique a été établie en 2013. Il provoque des dépérissements importants de cime pouvant conduire à la mort de l’arbre. Les arbres symptomatiques présentent des nécroses brun orangé sur les feuilles et tiges, des mortalités de branches, et dans les sites les plus infectés, des nécroses au collet. Au stade semi-gaulis, on observe des taux de mortalité très élevés, affectant sévèrement la régénération naturelle. Concernant les arbres dont le diamètre du tronc est supérieur à 25 cm, le taux de mortalité annuel est beaucoup plus faible. En effet, dans cette catégorie, seuls les arbres présentant des nécroses au collet aggravées par des attaques de parasites de faiblesse (armillaire) présentent un risque de mortalité. L’émergence et l’ampleur de cette maladie, ainsi que l’absence de remède, condamnent jusqu’à nouvel ordre toute plantation de frênes et obligent parfois à modifier le plan de gestion.
Une autre menace originaire d’Asie est aux portes de l’Europe occidentale : l'agrile du frêne (Agrilus planipennis), un coléoptère originaire d'Asie et de Russie orientale. Alors que ses adultes consomment les feuilles de frêne, les larves se nourrissent du phloème, et peuvent tuer l'arbre. Introduit accidentellement en Amérique du Nord à la fin des années 1990, il provoque des mortalités de frênes engendrant des pertes de plusieurs milliards de dollars. Détecté dans la région de Moscou en 2003 et se déplaçant de quelques dizaines de kilomètres par an vers l’Europe de l’Ouest, il pourrait accentuer le phénomène massif de dépérissement causé par la chalarose.
Devant les problèmes sanitaires et le risque de surexploitation du bois de frêne, d’importants programmes et actions d’information, de conseil de gestion et de conservation d’individus tolérants sont en oeuvre pour préserver l’espèce. Le projet multi-partenarial CHALFRAX, financé par le Ministère de l’Agriculture et France-Bois-Forêt, a ainsi pour objectif principal d’élaborer une stratégie harmonisée en faveur de la gestion des frênaies menacées par la chalarose. Les investigations menées dans le cadre de ce projet doivent notamment participer à initier la constitution d’une population génétiquement tolérante. De nouvelles variétés de MFR pourraient alors être promues, offrant l’opportunité d’une certification et commercialisation des graines et plants. L’aboutissement du projet doit survenir en 2020 par la publication d’un guide d’aide à la décision.
D’autres informations sont disponibles concernant le programme de sélection de l’INRA sur http://www.fraxinus.fr.
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