• DGAL

Castanea sativa

Châtaignier

 

Le Châtaignier est peu vulnérable aux bioagresseurs autochtones. Les bases de données du DSF ne mentionnent quasiment aucun problème sanitaire lié à des insectes indigènes (les espèces d'insectes susceptibles de coloniser le châtaignier sont essentiellement celles des chênes).  Les mentions de pathogènes indigènes sont par contre plus nombreuses. Ce sont le plus souvent des mentions d'armillaire (Armillaria mellea) ou de champignons endophytes de l'écorce  (Diplodinia castanea, Pseudovalsa modonia…) réalisées à l'occasion de signalements de mortalité.

Ces dernières sont souvent liés à des pathogènes introduits mais il est fait mention relativement fréquemment dans l'ouest et le nord ouest de la France, de dépérissements  n'impliquant pas forcément ces organismes introduits. Dans ce cas, les principaux facteurs prédisposant avancés sont l'inadaptation du châtaignier à la station, le vieillissement de l'ensouchement et la forte concurrence entre brins dans le cas de dépérissement de taillis. Les fortes sécheresses agissent souvent comme facteurs déclenchants, l'armillaire et les endophytes de l'écorce interviennent ensuite comme facteurs aggravants du processus de dépérissement.

Les problèmes sanitaires du châtaignier sont principalement liés à des parasites introduits:
  

Le plus ancien est la maladie de l'encre, provoquée par Phytophthora cinnamomi et P. cambivora. Ces Phytophthora détruisent les fines racines et peuvent progresser dans les racines principales jusqu'au collet. L'eau libre des sols favorise leur dissémination à courte distance. Leur isolement à partir de tissus infectés est difficile et les symptômes associés sont peu spécifiques. Ils peuvent être facilement confondus avec des dépérissements consécutifs à une attaque d'armillaire ou à une asphyxie racinaire par hydromorphie par exemple. La répartition de ces deux Phytophthora dans la châtaigneraie française est donc probablement sous estimée. P. cambivora semble peu fréquent et les signalements en forêt concernent essentiellement la partie nord de la France. P. cinnamomi est mentionné plus fréquemment ; des cas d’encre sont rapportés en forêt dans toute la partie ouest et sud-ouest de la France et P. cinnamomi a été isolé dans des taillis et  vergers de châtaignier dans le sud-est. Seul l'Alsace et le nord des Alpes semblent pour le moment indemnes. Cette généralisation à l'ensemble de la châtaigneraie s'explique en partie par des facteurs climatiques non limitants mais résulte essentiellement de l'introduction en forêt de plants initialement contaminés en pépinière et de la dissémination de fragments de sol contaminés (rôle des engins d'exploitations?).


    Cryphonectria parasitica, agent du chancre du châtaignier, a probablement été introduit plusieurs fois en France au cours du 20ème siècle. Détecté pour la première fois dans les années 50, il s'est généralisé dans un premier temps à la moitié sud de la France où il a provoqué d'importantes mortalités, interdisant quasiment toute sylviculture. Sous l'effet du changement climatique et du transport par l'homme de matériel contaminé, il a progressé dans toute la moitié nord depuis les années 90. On peut maintenant considérer qu'aucune région n'est indemne.  Les isolats septentrionaux présentant une adaptation aux conditions de température du nord de la France, il est à craindre que les mortalités s'y généralisent relativement rapidement. La progression naturelle du virus responsable de l'hypovirulence (diminution de l'agressivité des souches) pourrait limiter l'impact du chancre dans la moitié nord de la France mais la forte variabilité génétique des souches de C. parasitica observée dans cette région gênera probablement sa progression naturelle.
    

Détecté en France pour la première fois en 2007, le cynips du Châtaignier (Dryocosmus kuriphilus) s'est rapidement propagé à une grande partie du territoire. Il est à craindre qu'il colonise à court terme toutes les régions où le châtaignier est présent. Son impact en forêt est encore mal évalué, mais ses pullulations pourraient entrainer des défoliations significatives, susceptible de déclencher de dépérissements dans certaines conditions.

Les principales régions de provenances sont donc quasiment déjà toutes affectées par les principaux parasites du châtaignier, ou elles risquent fort de l'être à terme. En l'état actuel de la connaissance, il n'est pas fait état d'une sensibilité différentielle de certaines provenances face à l'un ou l'autre de ces agents sauf au Pays Basque où les introgressions de C. sativa par C. mollissima (châtaignier asiatique) ont été observés. Dans cette région, les hybrides naturels sont peu sensibles aux Phytophthora et au chancre.

L'impact du changement climatique est en outre difficile à évaluer. L'excès d'eau favorise la dissémination des Phytophthora tandis que les sécheresses semblent déclencher des dépérissements plus fréquents. Avant de reboiser en châtaignier, il convient de s'assurer d'une parfaire adaptation de cette essence à la station choisie, nécessairement indemne de Phytophthora, et d'une parfaite qualité des plants, eux aussi indemnes des principaux parasites de l'essence.  

 

 

 

 

  • Champignons

 Armillaire

Chancre du châtaigner

Champignons lignivores

Collybie à pied en fuseau

Encre du châtaignier

Javart

 

  • Insectes

Agriles

Bombyx cul brun

Bombyx disparate

Cynips

Cossus
Zeuzère

 

 

  • Causes de dommages abiotiques

Carence minérale
Coup de froid

Coup de soleil

Grêle

Pollution

Sécheresse, canicule

 

  • Mammifères

Cervidés, lapins, rongeurs, lièvres

 

  • Autres

 Dépérissement

 

Dernière modification : 30/03/2021
  • Auteur :
  • D S. F. (Département de la Santé des Forêts)
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