• DGAL

Quercus petraea

Chêne sessile

 

 

Le chêne sessile est exposé à très grand cortège de ravageurs et pathogènes, même lorsqu'il est en bonne santé. Cependant, il y est globalement tolérant ce qui lui confère un bon état de santé à l'échelle du territoire national.

 

Aléas abiotiques

Les déficits hydriques printaniers et/ou estivaux sont les principaux facteurs déclenchants des dépérissements. Le chêne sessile s'est cependant révélé beaucoup plus résistant aux sécheresses que le chêne pédonculé . Au cours des grandes sécheresses du dernier siècle, les dépérissements de cette essence sont restés disséminés ou localisés à des stations à faible réserve en eau. Cependant, ces sécheresses diminuent sur plusieurs années (2 à 4 ans) la croissance des arbres concernés.  La décurtation est un phénomène assez rare chez le chêne sessile.

Le chêne sessile ne s'est pas révélé particulièrement sensible aux canicules, dans la limite de celles connues jusqu'à présent. En cas de forte chaleur, il peut perdre tout ou partie de son feuillage au cours de la saison de végétation sans être réellement affecté au printemps de l'année suivante

Malgré un débourrement moins précoce que la plupart des essences forestières, le chêne sessile est sensible aux gelées tardives au printemps. Cependant, du fait de son développement polycyclique, la destruction du feuillage en début de printemps a peu de conséquence globale sur la mise en place du feuillage et la vitalité de l'arbre, sauf quand la nouvelle feuillaison subit une attaque forte d'oïdium.

En cas de froid hivernal intense, il convient de noter la sensibilité du chêne sessile à la gélivure des troncs dans certaines conditions stationnelles (texture sableuse et engorgement hivernal).

 

Aléas biotiques

 

  • Les feuilles:

Les défoliations printanières dues aux insectes phyllophages ont pour origine de multiples espèces dont les principales sont la tordeuse verte, les géométrides (plus de 500 espèces dont la chéimatobie et l'hibernie), la processionnaire du chêne et le bombyx disparate. D'autres catégories d'insectes peuvent endommager les feuilles comme les mineuses (par exemple l'orcheste), les décapeurs comme le bombyx cul brun, les piqueurs-suceurs comme les pucerons ou les galligènes comme les cynips. Ces phyllopahes ont un impact sur la croissance des chênes et peuvent, cumulés à d'autres problèmes, épuiser les arbres et réduire leur réserves.

La coïncidence phénologique nécessaire entre l'hôte et l'insecte pour de nombreuses espèces peut être perturbée par le réchauffement climatique (au moins momentanément, jusqu'à adaptation de l'insecte aux nouvelles conditions). Ce déphasage entre l'éclosion des œufs du parasite et le débourrement de son hôte peut limiter les pullulations. Par contre les hivers doux peuvent être à l'origine d'une meilleure survie hivernale (cas de la processionnaire du chêne dans la partie septentrionale de son aire) et favoriser le maintien durable de population épidémique. Mais les conséquences des changements climatiques sur l'épidémiologie de ces insectes restent encore très incertaines.


Parmi les champignons foliaires, le complexe d'espèces regroupées sous le vocable "oïdium du chêne" représente un facteur important pour l'activité photosynthétique du chêne. Le chêne sessile est cependant moins sensible que le chêne pédonculé aussi bien au stade juvénile qu'adulte. Après défoliation en début de printemps (par des chenilles ou un gel tardif), il peut contribuer activement à la destruction du feuillage au cours de l'été et être la cause d'un affaiblissement prononcé des arbres colonisés. Dans certains cas, il s'est révélé être un des acteurs important dans les dépérissements (facteur déclenchant).

 

  • Le tronc et les branches:

Les insectes cambiophages du chêne (agriles, scolytes) sont des parasites opportunistes qui profitent des stress subis à la faveur des sécheresses, canicules et autres aléas pour coloniser les arbres affaiblis. Ils interviennent en tant que facteurs aggravants dans les dépérissements, et concernent donc plus particulièrement les arbres âgés.

Comme les insectes cambiophages, les insectes xylèmophages du chêne (scolytes, cérambycidés...) sont essentiellement des parasites opportunistes. Certaines espèces comme le platype, peu fréquent dans les régions les plus septentrionales, pourraient voir leur aire de répartition progresser sans que cela pose réellement de problèmes car les autres espèces (Xylébores, Xylotères, ...) sont déjà présentes partout. En revanche, le bupreste des branches du chêne profite du réchauffement climatique pour étendre son aire de présence vers le nord. Il pourrait devenir un problème en cas de pullulation dans les plantations et les jeunes peuplements (gaulis perchis) mais il se maintient en général dans le houppier des grands arbres sans grand dommage.

  • Les racines :

L'armillaire couleur de miel est un parasite de faiblesse omniprésent dans les chênaies, souvent impliqué comme facteur aggravant dans les phases finales de dépérissement. La collybie à pied en fuseau, pourridié primaire à l'origine d'une lente érosion racinaire est également largement répandue dans les chênaies françaises, en particulier sur les sols secs. Le chêne sessile est cependant moins sensible que le chêne pédonculé. Le chêne sessile est également peu sensible à l'agent de la maladie de l'encre (Phytophthora cinnammomi).

 

De par ses consommations racinaires totales, le hanneton peut poser des problèmes dans les plantations sur sol sableux : c'est par exemple le cas dans certaines forêt de l'Est, d'Ile-de-France et des Hauts-de-France. De plus, son rôle dans les dépérissements d'arbres adultes est discuté mais encore difficile à définir avec précision.

 

Le dépérissements :

Lorsque différents problèmes abiotiques et biotiques affectent concomitamment les chênaies et entrainent une lente dégradation de l'état de santé du peuplement, on peut assister à un dépérissement. Ce phénomène est complexe puisque plusieurs facteurs interviennent: les facteurs prédisposants comme la station, les tassements de sols, le vieillissement du peuplement (ex: vieille futaie de Châteauroux ...), les facteurs délenchants souvent climatiques (ex: les sécheresses à Tronçais...) mais aussi biotiques (ex: défoliateur, oidium...) et les facteurs aggravants plutôt biotiques (ex: hannetons et agrile à Fontainebleau...).

 

Les menaces

Plusieurs pathogènes exotiques bien identifiés font peser des menaces sur la chênaie européenne. Il a été démontré la forte sensibilité du chêne sessile à l'agent du flétrissement américain du chêne (Oak Wilt) dû à Ceratocystis fagacearum.
Par ailleurs, la durée de révolution de l'essence en sylviculture classique (180 à 220 ans) constitue un risque majeur face aux incertitude liées aux changements climatiques.


 

 

Champignons

Anthracnose du chêne et du hêtre

Armillaire

Collybie à pied en fuseau

Champignons lignivores
Maladie de l’encre
Oïdium

 Insectes

Agriles

Bombyx cul brun

Bombyx disparate

Bombyx à livrée 

Bupreste des branches

Capricornes

Cossus
Géométrides (cheimatobie, hibernie…)

Hannetons commun et forestier

Orcheste du chêne
Processionnaire du chêne

Scolytes sous-corticaux (scolyte intriqué...)
Scolytes xylophages (Xyloterus sp., Xyleborus sp., platype)
Tordeuses
Zeuzère

 Causes abiotiques

Carence minérale

Coup de soleil
Coup de froid
Grêle
Gelées
Pollution

Sécheresse, canicule

 Mammifères

 Cervidés, lapins, lièvres, rongeurs

 Autres

Dépérissement

 

 

 

 

 

 

 

 

Dernière modification : 23/01/2018
  • Auteur :
  • D S. F. (Département de la Santé des Forêts)
PLANTAT
Figure 1
MICRALP_3_FXS
Figure 2
MICRALP sessile
Figure 3
TORTVIR
Figure 4
TORTVIR sessile
Figure 5
THAUPRO_LMN4257
Figure 6
THAUPRO sessile
Figure 7
LYMADIS
Figure 8
LYMADIS sessile
Figure 9
MELOHIP
Figure 10
MELOHIP sessile
Figure 11
COROBIF1
Figure 12
COROBIF sessile 2
Figure 13
COROBIF sessile
Figure 14