Zeiraphera griseana (= diniana)
La tordeuse grise du mélèze
Fréquence | |||
Agressivité | |||
Impact |
Position systématique : Insecte - Lépidoptère - Tortricidé
Hôtes habituels : Mélèze d'Europe
Hôtes possibles : Pin cembro, pin sylvestre, pin à crochets
Localisation sur l'hôte : Aiguilles
- Biologie
Jan | Fev | Mar | Avr | Mai | Juin | Juil | Aoû | Sep | Oct | Nov | Dec | |||||||||||||
Oeufs | ||||||||||||||||||||||||
Larves | ||||||||||||||||||||||||
Nymphe | ||||||||||||||||||||||||
Adultes | ||||||||||||||||||||||||
Ponte |
Zeiraphera diniana est une espèce dont l'aire s'étend sur toute l'Europe moyenne et septentrionale et jusqu'en Sibérie orientale. Elle est strictement inféodée aux conifères. Son optimum est l'étage montagnard supérieur en Europe centrale.
Dans l'ensemble de l'aire, ce lépidoptère ne donne qu'une génération par an. La forme oeuf est la forme hivernante. Vers 1 800 mètres d'altitude, les adultes volent au crépuscule, du 15 juillet au 15 septembre (maximum octobre) et déposent leurs oeufs sous les écailles des écorces et des lichens des petits rameaux.
La vie larvaire dure du 15 mai à début juillet. Aux trois premières stades, les larves rassemblent les aiguilles à l'aide de fils de soie, puis les dévorent en changeant plusieurs fois d'habitat. Au 4ème stade, la larve demeure dans une sorte d'entonnoir constitué par des aiguilles agglomérées. Au 5ème stade, les larves s'installent dans une toile secondaire le long d'un rameau, dévorent et gaspillent ce qui reste d'aiguilles. Elles se laissent ensuite choir au sol pour y effectuer leur nymphose.
Cyclicité
Une des caractéristiques remarquables de cette espèce est la rythmicité de ses pullulations qui reviennent régulièrement tous les 8 à 10 ans depuis plusieurs siècles. Cependant, avec le réchauffement climatique, cette régularité pourrait être perturbée du fait de la nécessité d'une bonne coïncidence phénologique entre l'insecte et son hôte.
Gradations de la tordeuse grise du mélèze dans les Alpes françaises depuis 1960 (démarrage et fin de gradation, pullulation)
1960 | 1961 | 1962 | 1963 | 1964 | 1965 | 1966 | 1967 | 1968 | 1969 | 1970 | 1971 | 1972 | 1973 | 1974 | 1975 | 1976 | 1977 | 1978 | 1979 |
1980 | 1981 | 1982 | 1983 | 1984 | 1985 | 1986 | 1987 | 1988 | 1989 | 1990 | 1991 | 1992 | 1993 | 1994 | 1995 | 1996 | 1997 | 1998 | 1999 |
2000 | 2001 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 |
Dans la phase de regression, les facteurs nutritionnels et le cortège auxiliaire jouent un rôle important. La consommation répétée des aiguilles modifie la composition des nouvelles formées dont la qualité nutritionnelle diminue. De plus, la quantité d'aiguilles devient insuffisante pour la surpopulation de chenilles. La taille des larves diminue, les mortalités augmentent et les adultes sont moins féconds. Le développement des populations induit celui du cortège auxiliaire (le taux de parasitisme peut atteindre 70 à 80% deux ans après la culmination).
- Symptômes et éléments de diagnostic
Les attaques se développent entre 1700 et 2000m (optimum vers 1850m). Les peuplements de mélèze attaqués prennent un aspect brunâtre ou rougeâtre à partir de juin. Sur rameaux attaqués, présence de petits fourreaux constitués d'aiguilles assemblées par des fils de soie et dont l'extremité est consommée. Courant juillet, les arbres portent des tissages abondants sur lesquels les déjections des chenilles restent accrochées.
Papillon grisâtre de 15 à 20 mm, chenille de 10 à 12 mm au dernier stade
On a pu mettre en évidence deux formes de chenilles qui ne se distinguent morphologiquement qu'au 5ème stade larvaire (L5) :
- forme "mélèze" avec le stade L5 à corps gris noirâtre et tête noire brillante ;
- forme "arolle" avec le stade L5 à corps gris jaunâtre, portant deux bandes longitudinales latéro-dorsales claires, tête jaune orange à brun clair.
- Dégâts
- Le principal dommage subi par les mélèzes consiste en un déficit considérable de la production des graines. On constate aussi un dépérissement de certaines parties des frondaisons des arbres âgés.
- La consommation des aiguilles est suivie d'une reconstitution du feuillage au dépend des réserves de l'arbre. Toutefois, les défoliations n'entrainent pas de mortalité sauf cas particulier (en cas de gelées tardives, d'épisodes de sécheresse ou pour des arbres installés sur des terrain difficiles). Elles peuvent avoir un impact sur la croissance des arbres.
- L'esthétique du mélezin en zone touristique est notablement perturbée. Lorsque la population est importante, la consommation des aiguilles donne un aspect brun roussâtre aux arbres. De plus, les tissages des chenilles rendent la circulation des randonneurs assez désagréable.
- Période de dégâts : de 2 à 3 années, espacées assez régulièrement de 8 à 10 années.
Facteurs contribuant à la régression de la gradation :
- facteurs nutritionnels car les défoliations successives entraînent une modification de la composition des aiguilles nouvellement formées. La qualité nutritionnel le diminue (moins d'azote et plus de lignine et de cellulose). Cela entraîne une diminution de la taille des larves, des chrysalides et une baisse de la fécondité ;
- débourrement plus tardif ;
- taux de parasitisme en augmentation.
- Confusion possible
Cette espèce est en France strictement alpine; elle n'est pas présente dans les plantations de mélèze à faible altitude, contrairement au coléophore du mélèze (Coleophora laricella) qui provoque des colorations des arbres avec, en période de gros dégâts légèrement plus précoce, la présence de fourreaux constitués d'une seule aiguille évidée.
Voir aussi:
Article du bilan DSF 2016 : La tordeuse du mélèze en phase de pullulation
Article du bilan DSF 2014: La tordeuse grise du mélèze dans le mélézin