Berkeleyomyces basicola
Pourriture noire des racines
,
Généralités
- Champignon plutôt connu sous les synonymes de Chalara elegans Nag Raj & W.B. Kendr., Thielaviopsis basicola (Berk. & Broome) Ferraris .
- Présent dans de nombreux pays du monde et plutôt polyphage, s'attaquant à plus de 120 espèces végétales appartenant à au moins 15 familles botaniques différentes.
- Parmi les cultures légumières, citons le haricot, le pois, le concombre, le melon, la pastèque, la carotte, la laitue et l'endive, l'aubergine, la tomate...
- Exceptionnellement signalé sur aubergine, ses dégâts sur aubergine en France sont anedoctiques. Parfois observé en même temps que des attaques de Phytophthora parasitica.
- Organes attaqués : portions réduites des racines essentiellement en sol.
- Symptômes :
- Lésions sur racines d'extension limitée, humides, brunes à noires, parfois superficiellement subérisées. Elles sont présentes en faible nombre sur les racines principales.
- Absence normalement de flétrissement foliaire secondaire plus ou moins réversible.
- >>> Plus de photos
- Signes : présence d'arthroconidies (chlamydospores) sur et dans les tissus racinaires altérés (figures ).
- Confusions possibles : Rhizoctonia solani, Oomycètes (Pythium et Phytophthora spp.)
Biologie
- Conservation : se maintient très longtemps dans le sol grâce à ses chlamydospores (figure ). Il est capable de coloniser la matière organique et d'infecter de nombreuses plantes hôtes cultivées ou non qui contribueront à le multiplier et le conserver. Ces hôtes ne présentent pas la même sensibilité à ce champignon et le multiplient donc plus ou moins bien.
Dans les pépinières, les poussières de sol contaminées constituent des sources d'inoculum importantes. Il se conserve aussi sur le matériel utilisé pour la production des plants. - Sources d'inoculum : les chlamydospores, à un moindre degré les endoconidies (figure 2), germent à proximité des racines.
- Infection : le mycélium pénètre les tissus racinaires soit directement à travers l'épiderme, soit par l'intermédiaire de blessures.
- Développement, sporulation : il colonise rapidement les tissus du cortex et des vaisseaux qu'il fait pourrir. Dans les tissus lésés, il produit de nombreuses chlamydospores. Il en forme aussi à la surface des racines, en même temps qu'une multitude d'endoconidies.
- Dissémination : les chlamydospores et les endoconidies sont facilement disséminées par l'eau et les poussières de sol. Il est probable que la terre, présente sur les outils servant à travailler le sol, contribue à les propager. Il en est de même pour les plants de légumes et d'autres plantes cultivées contaminées.
- Conditions favorables : attaque les plantes en conditions de culture difficiles, par exemple lors de printemps froids et humide, conditions qui limite le développement racinaire des plantes. Il apprécie donc les sols humides, mais surtout froids. Son optimum thermique se situe normalement aux alentours de 17-23°C. Le pH du sol influence son comportement ; à pH acide (aux alentours de 5,6), il est normalement moins actif. L'apport de calcium dans le sol peut augmenter son parasitisme.
Protection
- Ce champignon parasite ne nécessite normalement pas la mise en place d'une protection particulière.
- Réaliser des rotations culturales assez longues en terrain vierge, elles ne seront que très partiellement efficaces en sol contaminé.
- Désinfection du sol possible, mais sans réel intérêt sur culture aubergine.
- Utiliser des substrats et des plants sains.
- Eliminer les systèmes racinaires affectés en cours et en fin de culture, ainsi que les mauvaises herbes hôtes potentiels susceptibles d’héberger ou de favoriser le développement et la conservation de ce champignon dans le sol.
- Nettoyer les outils servant au travail du sol de parcelles contaminées avant de servir dans d'autres parcelles saines. Il en est de même pour les roues des tracteurs. Un rinçage soigneux à l'eau et une désinfection de ce matériel suffira souvent à le débarrasser de la terre et des propagules contaminantes du champignon.
- Soigner le drainage de la parcelle cultivée, l’irrigation (quantité optimale, apport localisé), maintenir le pH du sol aux alentours de 6 et ne pas trop le chauler. Se méfier de certaines matières organiques apportées au sol.