Champignon du sol sévissant particulièrement dans les régions chaudes tropicales et subtropicales. Il est particulièrement fréquent et redouté dans de nombreux sols maraîchers des Dom-Tom
Extrêmement polyphage, affectant de très nombreuses plantes cultivées ou non : au moins cinq cent espèces appartenant à des familles botaniques représentant à la fois les mono et les dicotylédones.
Organes attaqués: racines, collet, Sclerotium rolfsii s'attaque à tous les organes des Solanacées situés dans le sol ou à proximité, que les plantes soient très jeunes (en pépinières), ou adultes au champ.
Symptômes :
Lésion humide et sombre au collet (particulièrement vulnérable) évoluant en pourriture, et le ceinturant progressivement sur plusieurs centimètres. Les tissus du cortex atteints brunissent plus ou moins intensément et se décompose progressivement (figures 1 et 2). Les tissus vasculaires sous jacents peuvent brunir (figure 3).
Brunissement et pourriture racinaires (figures 4 à 6).
Flétrissement foliaire secondaire plus ou moins réversible, les plantes retrouvent leur turgescence habituelle durant la nuit (figure 7). Durant les fortes chaleurs, le flétrissement est brutal et complet, les plantes finissent par se dessécher (figure 8).
Larges lésions humides et molles sur feuilles et sur fruits en contact avec le sol (figures 9 et 10).
Signes: dense mycélium blanchâtre recouvrant les organes altérés (figure 11 et 12). Structures lisses, plutôt sphériques (1 à 3 mm de diamètre), de couleur d'abord blanche, puis fauve à brun rouge, peu à peu visibles au sein du mycélium : des sclérotes ressemblant à des graines de moutarde. (figure 13)
Confusions possibles : Rhizoctonia solani, Oomycètes (Pythium et Phytophthora spp.)
Biologie
Conservation : persiste plusieurs années plutôt en surface du sol sur les débris végétaux, sous la forme de mycélium agrégé (figures 1 et 2), mais surtout de sclérotes (figures 3 à 6) libres ou ou associées aux débris végétaux. Ce champignon est aussi capable de se maintenir sur différents substrats organiques.
Sources d'inoculum : lescontaminations ont lieu par l'intermédiaire du mycélium déjà présent dans le sol (figures 4 et 5) ou issu des sclérotes.
Infection : pénètre directement les tissus et les envahit grâce à des enzymes lytiques.
Développement, sporulation : Forme rapidement du mycélium et des sclérotes sur les tissus lésés.
Dissémination : assurée par la terre contaminée par les sclérotes, le travail du sol, les outils et les engins aratoires souillés, l'eau et les plants produits dans des pépinières infestées.
Conditions favorables : apprécie les climats chauds et prolifère à la suite de périodes humides et/ou d'irrigations. Favorisé par les sols acides, asphyxiants, et des températures comprises entre 25-35°C.
Protection
Réaliser des rotations culturales assez longues en terrain vierge, elles ne sont plus très efficaces en sol contaminé.
Désinfection du sol possible : fumigant, solarisation, biofongicides, etc.
Chauler le sol, assurer une fertilisation riche en calcium.
Eviter de planter trop profondément, d'enterrer le collet des plantes.
Mettre en place un paillage plastique afin de créer une barrière mécanique entre le sol et les organes végétaux.
Eliminer les débris végétaux sains ou malades en cours et en fin de culture, ainsi que les mauvaises herbes hôtes potentiels susceptibles d’héberger ou de favoriser le développement et la conservation de ce champignon dans le sol.
Soigner l’irrigation : quantité optimale, apport localisé, etc.