Thanatephorus cucumeris

Rhizoctonia solani

Rhizoctone brun

 

 Généralités

  • Champignon du sol mondialement répandu.
  • Considéré comme un champignon parasite du sol en zones tempérées et méditéranéennes, ayant porté à plusieurs reprises des cultures sensibles en particulier légumières, il est en particulier responsable d'attaques foliaires en climats équatoriaux ou tropicaux très humides. 
  • Responsable de fonte des semis en pépinière, et de divers symptômes au champ sur les organes souterrains ou aériens (Rhizoctone foliaire - web-blight) des légumes.
  • Plusieurs souches signalées se différenciant par leurs caractéristiques culturales, leur pouvoir pathogène, et notamment leur spécificité d'hôte. 
  • Extrêmement polyphage, capable d'infecter plusieurs centaines d'hôtes différents, notamment de très nombreuses cultures légumières.
  • Légumes connus affectés : aubergine, tomate, piment, diverses salades, melon, concombre, pastèque,  courgette, courge, haricot, carotte, choux, céleri, radis, navet, patate douce, etc. 
  • Inter-agissant notamment sur aubergine avec Colletotricum coccodes, Pyrenochaeta lycopersici, voire les nématodes à galles. Ses effets parasitaires semblent plutôt limités sur plantes adultes, ponctuellement dommageable sur semis et plantules en pépinière.
  • Organes attaqués : racines, collet et bas de tige sur jeunes plantules. Parfois feuilles et fruits en zones tropicales.
  • Symptômes :
    • Fontes de semis, se manifestant aussi bien en pré- qu'en postémergence des plantules.
    • Altération brunâtre ceinturerant plus ou moins la partie de tige située au niveau du sol ou à proximité, pouvant entrainer entraînant l'effondrement et la mort des plantules.
    • Chancres au collet de jeunes plantes ou de plantes plus développées, couleur brun rougeâtre et de consistance variant avec l'humidité du sol (figures 1, 3 à 10).
    • Lésions racinaires brun rougeâtre plus ou moins étendues, plutôt humides, devenant superficiellement liégeuses.
  • Signes : plusieurs structures fongiques permettent de confirmer la présence de R. solani sur ou à proximité des tissus altérés :
    • souvent de discrets filaments blanchâtres à bruns cheminant sur les semences germées, les racines, le long de la tige et sur les fruits ;
    • plus rarement des masses mal définies, brunes, visibles localement sur les tissus lésés (des pseudo-sclérotes).
  • Confusions possibles : 

Biologie

  • Conservation : persiste plusieurs années dans le sol à l'état de saprophyte en absence d'hôtes sensibles, sous la forme de mycélium (figures de 1 à 5) et de pseudo-sclérotes (figures 5 et 6) présents dans la matière organique et les débris végétaux. Présent parfois dans certains substrats et composts.
  • Sources d'inoculum : contaminations par l'intermédiaire du mycélium déjà présent dans le sol ou issu des sclérotes. Elles peuvent aussi avoir lieu via des basidiospores issues de sa reproduction sexuée (figure 7).
  • Infection : pénétration des tissus directement à travers la cuticule ou par l'intermédiaire de blessures diverses. Envahissement  inter- et intracellulaire rapide des tissus grâce à des enzymes lytiques.
  • Développement, sporulation : formation de mycélium cheminant sur les tissus et sur le sol, et gagnant d'autres organes sains. Les sclérotes, en mélange avec des particules de sol souillant différents matériaux, contribuent également à sa dissémination. Production de basidiospores  formées sur des basides présentes à la surface de l'hyménium.
  • Dissémination : par les basidiospores transportées par le vent et les courants d'air sur des distances assez importantes. Transmission aussi assurée par la terre contaminée par le mycélium et les sclérotes, le travail du sol, les outils et les engins aratoires souillés, les plants produits dans des pépinières infestées.
  • Conditions favorables : apprécie aussi bien dans les sols humides et lourds que dans des sols plus légers et plus secs, à des pH acides ou basiques et à des températures comprises entre 5 et 36°C. Particulièrement dommageable en présence d'humidité et quand les températures sont plutôt clémentes, de l'ordre de 23-27°C ou lorsqu'elles sont défavorables à ses hôtes.

Protection

  • Réaliser des rotations culturales assez longues en terrain vierge, elles ne sont plus très efficaces en sol contaminé.
  • Utiliser un substrat sain et des plants de qualité.
  • Désinfection du sol possible : fumigant, solarisation, biofongicides, etc.
  • Eviter de planter trop profondément, d'enterrer le collet des plantes.
  • Mettre en place un paillage plastique afin de créer une barrière mécanique entre le sol et les organes végétaux.
  • Tuteurer certaines productions et aérer au maximum la végétation.
  • Soigner l’irrigation : quantité optimale, apport localisé, etc. Eviter l'irrigation par aspersion en présence de Rhizoctone foliaire. On évitera aussi les situations de parcelles ombragées.
  • Eliminer les débris végétaux sains ou malades en cours et en fin de culture, ainsi que les mauvaises herbes hôtes potentiels susceptibles d’héberger ou de favoriser le développement et la conservation de ce champignon dans le sol.
  • Si besoin, pulvériser des fongicides en tenant compte des usages autorisés (e-phy)(substitution).
Dernière modification : 01/12/2023
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
Rhizoctonia-Aubergine3
Figure 1
Rhizoctonia1
Figure 2
Rhizoctonia2
Figure 3
Colleto_Rhizo_aubergine_DB_52
Figure 4
Rhizoctonia
Figure 5
Rhizoctonia1
Figure 6
Rhizoctonia_6
Figure 7