Description du champignon

Erysiphe necator est un champignon parasite obligatoire qui ne peut être conservé que sur son hôte vivant. Comme pour Plasmopara viticola, autre bioagresseur biotrophe, il est repiqué afin de le pérenniser sur des jeunes feuilles de vigne ou des disques foliaires (figure 1). Dans le cas de l'oïdium, soulignons que le challenge est bien plus difficile car le matériel végétal doit être stérile.

 

  • Les hyphes mycéliens de 4 à 5 µm de large d'Erysiphe necator sont hyalins et cloisonnés. Les cellules mononucléées développent des appressoria multilobés qui terminent le tube germinatif ou se développent latéralement sur les hyphes. Chaque appressorium multilobé permet à E. necator de se fixer à la surface de l'hôte et d'émettre un haustorium qui pénètrent dans les cellules et assure ainsi sa nutrition. Ces deux structures forment un suçoir ; l'haustorium est généralement situé au centre de l'appressorium et pénètre dans les cellules épidermiques de l'hôte par une fine perforation. Le mycélium rampant et ramifié conduit à un feutrage dense (figures 2 et 3).
  • Les conidiophores issus de la reproduction asexuée sont cloisonnés, flexibles à la base, souvent dressés voire obliques, mesurent de 100 à 400µm de long. Ils se forment à intervalles réguliers, ont un contenu granuleux et produisent de 3 à 12 conidies (figures 4 et 5). Les conidies sont hyalines, de forme cylindro-ovoïde, et réparties en chaînettes. Elles mesurent 22-48 x 12-22 µm et ne forment pas de corps fibreux (fibrosin bodies) présents chez d'autres oïdiums (figure 6).
  • Les cléistothèces globuleux et clos se forment à la surface des organes de la plante hôte (figure 7). D'abord incolores à jaunâtres, leur couleur évolue vers le jaune intense (suite à l'accumulation de lipides), l'orange puis le brun noir. Il en est de même pour diamètre qui est de 10 à 20 µm à l'état juvénile pour atteindre 70-130 µm une fois bien développé. Des appendices ou fulcres sont produits par les cellules externes de la paroi de l'ascocarpe (figure 8). Ces fins filaments, cylindriques et longs (mesurant un à six fois le diamètre du cléistothèce), flexibles et cloisonnés, sont plus ou moins recourbés en crosse à leur extrémité. Chaque cléistothèce (figure 9) contient de quatre à six asques ovoïdes mesurant 40-75 x 25-40 µm, dans lesquels de deux à huit ascospores hyalines sont observées (figure 10). Celles-ci présentent des gouttelettes oléagineuses colorées en jaune et ont les mensurations suivantes : 15-25 x 9-14 µm (figure 11).
Dernière modification : 27/10/2016
  • Auteurs :
  • D Blancard (INRAe)
  • M Corio-Costet (INRA)
inoc_oidium
Figure 1
oidium15
Figure 2
Oidium_mycelium
Figure 3
Oidium_conidies
Figure 4
Oidium_conidies2
Figure 5
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Figure 6
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Figure 7
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Figure 8
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Figure 9
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Figure 10
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Figure 11