Gel
Generalités
Les Actinidia sont sensibles au gel, surtout en périodes automnale et printanière. Les seuils critiques de température diffèrent selon la partie de la plante et dépendent de son stade de développement.
Description des dégâts
Gel de printemps
Les organes touchés par le gel de printemps meurent. Les bourgeons floraux avortent, les feuilles sont brûlées. La sensibilité des plants varie selon le stade de développement comme le montre le tableau de sensibilité au gel (figure 3).
Gel d'automne
Sur les gels d’automne, ce sont les fruits qui sont le plus impactés, les rendant impropre à la vente. Les fruits les plus mûrs vont jusqu’à éclater.
Attention : les apports d’azote tardifs rendent la plante plus sensible au gel d’automne.
Gel d’hiver
Les jeunes plantes sont particulièrement sensibles au gel, leur tronc peut éclater à cause de la sève à partir de -5°C. Pour les plantes plus âgées, l’absence de sève durant l’hiver limite les risques jusqu’à -15°C.
Gestion
La gestion de la problématique du gel est une des priorités de la culture d’Actinidia. Elle est exclusivement préventive. Différents types de lutte, passive ou active existent, il convient de choisir la plus adaptée à chaque cas.
Lutte passive
Avant toute période de gel, il est possible de prendre les mesures suivantes pour anticiper les périodes de gel :
- Choix de l’emplacement du verger : parcelle la moins gélive possible et abritée des vents froids dominants l’hiver ;
- Choix de la variétés d’Actinidia (kiwai plus résistants) ;
- Valoriser chaque source de chaleur potentielle, la présence d’air chaud (rivières, lac, route, habitations…) peut être bénéfique à la plante en période hivernale et n’est pas à négliger ;
- Eviter tous les pièges d’air froid sur le verger. Ainsi, l’herbe rase plutôt que haute évite la stagnation de l’air froid au niveau du sol ;
- Installer des brise-vent artificiels ou naturels, en veillant cependant dans ce dernier cas à ne planter que des essences à feuillage persistant.
- Choix du système de structure d’Actinidia : un support haut permettra de gagner quelques degrés pour la plante. Il y a souvent 2 à 3°C de différence entre la température au sol et celle à 2m de haut.
Lutte active
Plusieurs techniques sont envisageables s’il y a risque de gel :
- L’aspersion sur frondaison est la plus courante. Elle consiste à recouvrir le végétal de glace en l’aspergeant d’eau grâce à un asperseur. Cette eau, en se solidifiant, va former une gaine autour de la plante, à l’intérieur de laquelle la température ne descendra pas en dessous de zéro grâce à l’énergie libérée lors du processus de congélation de l’eau. L’apport d’eau en continu durant la nuit permet d’éviter la fonte et donc de maintenir la plante en sécurité.
Attention : Cette technique nécessite un apport d’eau important. Cette eau retournera au sol par la suite, or, en période hivernale/printanière, les sols sont souvent déjà saturés en eau. Un système de drainage efficace doit être mis en place pour éviter les stagnations d’eau dans le sol qui sont très néfastes aux Actinidia.
- Utilisation de chauffages, bougies de paraffine ou buches et pain calorifiques. Cela entraine cependant des coûts élevés en périodes fortement gélives.
- Brassage de l’air dans le verger par apport d’air chaud (en altitude) pour remplacer l’air froid (au sol). Cette technique peut être réalisée si le verger est en terrain plat par des tours à vent. Cependant, leur efficacité est limitée à +2°C et sur des surfaces réduites (0,6 ha). L’usage de ces techniques sur verger d’Actinidia n’est envisageable que dans des conditions précises et à faible risque.
- Disposition de manchons de paille autour des troncs peut être une alternative évitant l’éclatement des troncs et permettant un maintien de la chaleur. Cependant cette technique est relativement couteuse à installer. L’utilisation de bottes de moyenne densité (2 à plat et 2 dressée contre le tronc) peut diminuer le coût temporel d’installation à environ 60 h/ha mais reste onéreux. En plus de son coût élevé, la mise en place de paillage présente un inconvénient supplémentaire : il favorise la présence de rongeurs tels que les campagnols qui sont sources de dégâts sur la racines.