Phytophthora ssp.
Pourriture racinaire à phytophthora
Généralités
Parmi les oomycètes du genre Phytophthora, on retrouve essentiellement, en France, depuis 1988, P. megasperma var. sojae qui entraine des dégâts sur kiwi. D’autres sous-espèces peuvent être actives dans d’autres régions du monde. La présence de cette maladie est conditionnée par la présence d’eau en excès stagnant dans le sol de façon permanente ou occasionnelle.
Symptômes et dégâts
Les principaux dégâts observables suite à une contamination par Phytophthora se trouvent sur les racines et le pied de l'arbre :
- Lésions corticales des racines principales, pourritures de type humide et de couleur (en marge de la nécrose) blanche à rose pâle voir rouge brique sur les parties les plus anciennes (figure 1).
- Fonte des racines assimilatrices intense, leur absence qui est généralement constaté à l’arrachage.
- Pourritures corticales sont également localisées le long du collet. Elles ont alors une morphologie en « flamme ».
La font racinaire et les larges nécroses sur la racine principale et/ou le collet (figure 2) entrainent une perturbation du statut hydrique (problèmes d'apports en eau et en éléments minéraux) de la plante causant :
- Une perte de vigueur et de rendement si les lésions sont peu nombreuses et localisées ;
- Collapsus (flétrissement) irréversible de la plante.
Ces phénomènes se produisent majoritairement en été lors des périodes de forte évapotranspiration.
Les dépérissements de ce type se répartissent le plus souvent en foyer au sein de verger car elles sont dépendantes des conditions hydromorphes du sol (mouillères occasionnelles ou permanentes).
Biologie
Conditions favorables à l'infection :
Phytophthora se développe en condition asphyxiante, de sol tassé et/ou de stagnation d’eau (condition qui fragilisent déjà les arbres). Des déplacements de terre ou de fragments racinaires contaminés vont favoriser sa dispersion.
Infection, propagation et dissémination :
Les phytophthoras ont un cycle de développement sexué et un asexué. Le premier est plus rare dans des conditions naturelles. La présence de l'eau participe à la dissémination du champignon dans le sol d'une racine à l'autre en véhiculant les zoospores. Ces spores germent et forment alors un mycélium qui pénètre dans la racine et entraîne la nécrose de tout ou partie de la racine colonisée et in fine possiblement la mort de la plante.
Des déplacements de terre ou de fragments racinaires contaminés peuvent également disperser la maladie. Ces champignons peuvent survivre dans le sol sous forme de spores de conservation jusqu'à 15 ans.
Gestion
Prophylaxie :
La gestion hydrique du sol (drainage, plantation en butte, gestion de l'irrigation) est essentielle pour se prémunir des dégâts des phytophtoras. Il faut ainsi veiller à éviter au maximum les stagnations d’eau dans le sol.
Il convient également de vérifier les pieds à la plantation en évitant toutes traces de nécroses.
Gestion :
Les arbres touchés doivent être arrachés et brûlés.
Les produits à base de Trichoderma harzianum strains ITEM 908 sont autorisés pour lutter contre Phytophthora.
Les matières actives autorisées dans le cadre de la lutte contre Phytophthora sur kiwi sont disponibles sur le site E-phy.