Thanatephorus cucumeris (A. B. Frank) Donk (1956)
Rhizoctone brun
- Classification : Fungi, Basidiomycota, Agaricomycetes, Incertaesedis, Cantharellales, Ceratobasidiaceae
- Synonymes : Rhizoctonia solani J.G. Kühn (1858) (anamorphe)
- Dénominations anglaises : damping-off, bottom rot, fruit rot
- Généralités
- Champignon mondialement répandu et signalé dans de nombreuses zones de production légumières ;
- Très polyphage, pratiquement présent dans tous les sols maraîchers ;
- Sévit aussi bien en pépinières sur jeunes plantules que sur plantes adultes ;
- Capable d'infecter plusieurs centaines d'hôtes différents et de nombreux légumes appartenant pratiquement à toutes les familles botaniques cultivées. C'est pour cette raison qu'il est considéré comme un marqueur biologique des sols maraîchers « fatigués » ayant porté à plusieurs reprises des cultures légumières sensibles : Solanacées, Cucurbitacées, Composées, Fabacées, etc. ;
- Peut se développer aussi bien dans les sols humides et lourds que dans des sols plus légers et plus secs, à des pH acides ou basiques et à des températures comprises entre 5 et 36 °C.
- Signes
- Discrets filaments mycéliens bruns isolés ou réunis en cordons parfois plutôt denses se développant superficiellement sur les tissus altérés ou à proximité (mycélium brun) (figures 11 à 15) ;
- Structures en forme de tonnelet peuvent être observées sur le mycélium (figure 16); elles sont considérés comme des ébauches de sclérotes ;
- Dense feutrage mycélien très rarement observé sur les tissus altérés. Il permet la reproduction sexuée de ce champignon sour la forme d'un hyménium (figures 17 et 18) produisant des basides (12-18 x 8-11) surmontées de 3 à 7 stérigmates portant des basidiospores dissymétriques et mesurant 7-11 x 4-7 µm (figure 19) ;
- Masses mal définies brunissant progressivement sur les tissus lésés : des pseudo-sclérotes, (figures 20 et 21).
Fréquence d'observation en France : ++ (nombreux légumes)
+/- = rare ; + = courant ; ++ = très fréquent
Outil(s) nécessaire(s) à l'observation : loupe binoculaire, microscope
Niveau de difficulté d'observation des signes sur les organes affectés : +
+/- = très facile ; + = possible ; ++ = très difficile ou impossible
- Symptômes sur racines et organes enterrés
- Se développe préférentiellement sur les organes présents dans le sol ou situés à proximité ;
- Agent de fontes de semis sévissant aussi bien en pré- qu'en post-émergence des plantules. Il produit notamment des lésions jaunâtres à brun plus ou moins foncé sur les racines et l'hypocotyl. Un chancre peut ceinturer plus ou moins la partie de tige située au niveau du sol ou du substrat, entraînant l'effondrement et la mort de plantules réparties en foyers (figures 1 et 2)
- Produit diverses altérations sur les racines après plantation : jaunissement, brunissement et disparition des petites racines nourricières ; jaunissement, brunissement du cortex qui peut devenir mou ou subériser superficiellement (figures 3 et 4). La partie basse de la tige présente dans le sol peut aussi être affectée, les tissus du cortex prenant une teinte vert grise à brune, et pourrissant progressivement ;
- Affecte aussi les autres organes des légumes : feuilles montrant des lésions plus ou moins humides, rougeâtres à brunes évoluant plutôt rapidement en pourriture (figures 5 et 6); certaines portions de tiges ou partie de fruits au contact du sol. Sur celles-ci se développe une lésion plus ou moins superficielle, de teinte fauve à brunâtre, révélant de petits éclatements et parfois des anneaux concentriques (figures 7 à 10).
- Bioagresseurs parfois associés : Colletotrichum coccodes, Acremonium cucurbitacearum (syn. Nodulisporium melonis, nommé maintenant Plectosphaerella melonis), Phomopsis sclerotioides, Macrophomina phaseolina, Monosporascus connonballus, Pyrenochaeta lycopersici, Rhizopycnis vagum, Verticillium dahliae (et d'autres espèces), des Pythium spp., Phytophthora nicotianae, plusieurs espèces de Meloidogyne et de Globodera tabacum, etc.