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Botanique et description

Le melon est une Angiospermes de l'ordre des Cucurbitales, proche de l'ordre des Fagales (bouleau, hêtre, noyer). Les deux familles les plus importantes en nombre d'espèces dans l'ordre des Cucurbitales sont les Bégoniacées et les Cucurbitacées. Parmi les Cucurbitacées, le genre Cucumis a récemment été redéfini et inclue maintenant plusieurs anciens genres voisins (CucumellaOreosyceMyrmecosicyosMukiaDicaelospermum). Il comprend plus de 40 espèces dont deux ont une grande importance économique : le melon (Cucumis melo) et le concombre (Cucumis sativus). Si le genre Cucumis est probablement originaire d'Asie, l'espèce C. melo est originaire d'Afrique (et le concombre d'Asie). Le melon est diploïde avec 2 x 12 chromosomes. Il se distingue de la plupart des espèces voisines par l'absence d'aspérités ou d'épines sur le fruit.

Le melon est une plante herbacée annuelle. La tige n'est pas volubile mais la plante peut grimper en s'acrocchant à des supports grâce à des vrilles simples. Des mutants sont connus à entrenoeud court (photo). Les feuilles sont généralement entières assez arrondies, parfois assez fortement découpées.

Les fleurs ont une corolle orange et la biologie florale est assez complexe. Il existe trois types de fleurs (Photos) :
- des fleurs mâles avec des étamines ;
- des fleurs femelles avec un ovaire infère et un gros stigmate plurilobé ;
- des fleurs hermaphrodite ou parfaites avec un ovaire infère et des étamines à déhiscence extorse entourant le stigmate.
A la base des filets des anthères et du style se trouvent des nectaires attirant les insectes pollinisateurs, abeilles et bourdons principalement. Le melon est une plante semi-allogame à pollinisation entomophile.
La répartition des différents types de fleurs sur une plante peut être la suivante :
- des bouquets de fleurs mâles aux noeuds de la tige principale et des fleurs femelles solitaires sur les deux ou trois premiers noeuds des ramifications. La plante est dite monoïque ; c'est le cas des melons sauvages et d'environ 1/3 des variétés cultivées ;
- des bouquets de fleurs mâles aux noeuds de la tige principale et des fleurs hermaphrodites solitaires sur les deux ou trois premiers noeuds des ramifications. La plante est dite andromonoïque. Ce type représente environ les 2/3 des variétés cultivées ;
- des fleurs hermaphrodites solitaires à tous les noeuds de la tige principale et des ramifications. La plante est dite hermaphrodite. C’est le cas de la plupart des végétaux. Seules quelques rares accessions originaires de Chine ont ce phénotype ;
- à partir d’accessions hermaphrodites, les sélectionneurs ont créé des lignées qui n’ont que des fleurs femelles à tous les nœuds de la tige principale et des ramifications. La plante est dite gynoïque.
Les interactions entre deux gènes indépendants permettent d’expliquer ces quatre phénotypes : un gène a contrôlé la présence ou l’absence d’étamines dans les fleurs femelles et un gène g contrôlant la présence d’un ou de deux types de fleurs sur une plante.

L’immense majorité des variétés de melon cultivées sont monoïques ou andromonoïques. Les melons charentais traditionnels sont andromonoïques mais depuis le développement par la société Tézier de la variété Alpha au début des années 1980, la plupart des variétés de type charentais sont monoïques. Au plus une plante est ramifiée, au plus elle a des fleurs femelles ou hermaphrodites pouvant donner des fruits. Mais toutes les fleurs ne donnent pas des fruits, en particulier dans les types variétaux où les fruits sont récoltés à maturité. Il existe en effet une très forte compétition entre les jeunes fruits : une plante portant 20 ou 30 fleurs femelles ne donne que 4 ou 5 fruits. Si les conditions de croissance (température, fertilisation) et les conditions phytosanitaires sont bonnes, la plante peut reprendre sa croissance après la récolte des premiers fruits et produire une seconde vague.

Le melon est très sensible à la température et à la lumière (intensité lumineuse et durée du jour). Si les conditions sont favorables, le calendrier de production peut être le suivant :
- un mois du semis à l’apparition des premières fleurs mâles ;
- un mois de plus pour l’apparition des fleurs femelles ;
- un à deux mois entre la pollinisation et la maturation du fruit suivant la taille et le type de fruit.


Auteur : M.PITRAT (INRA).

 

Dernière modification : 01/12/2023