• Logo_picleg
  • Quae

Polluants atmosphériques

 

L'air est normalement constitué de 78% d'hydrogène et de 21% d'oxygène ; la majorité du 1% restant étant assurée par de la vapeur d'eau et du gaz carbonique. Il peut aussi comporter des polluants qui sont classés en 2 groupes :
- les polluants émanant d'une ou quelques sources localisées et affectant les végétaux situés à proximité (une usine, un volcan...) (le dioxyde de soufre, les oxydes d'azote, les composés chlorés, l'ammoniac, l'éthylène, les herbicides volatils comme le 2,4-D et les poussières) ;
- les polluants atmosphériques généraux émanant d'une multitude de sources dispersées (moteurs de voitures...) et affectant l'atmosphère sur des surfaces importantes (ozone, nitrates de péroxyacétyl = PAN).

Les effluents gazeux peuvent se maintenir tels quels dans l'atmosphère, on parle alors de polluants directs, ou entrer en réaction avec d'autres composants normaux ou anormaux de l'air ; on a affaire à des polluants secondaires. Ces derniers sont sous la dépendance de mécanismes comme les réactions photochimiques, la formation de radicaux libres, les oxydations... donnant naissance à des composés nouveaux. Ces réactions sont encore mal connues ; elles sont à l'origine des composés oxydants (ozone) et photochimiques ("smog").


Parmi ces polluants, deux, en particulier, occasionnent des dégâts en pathologie végétale et sur salade :

  • Ozone

Fonctions perturbées chez les végétaux
- perte de turgescence des cellules de garde ;
- modification de la perméabilité membranaire ;
- réduction des échanges gazeux ;
- accélération de l'hydrolyse de l'amidon.

Symptômes observés chez les végétaux
- petites taches nécrotiques, en dépression, variant du blanc au brun foncé, voire au noir et au rouge en fonction des espèces ;
- sénescence précoce des tissus, accompagnée de chloroses et de nécroses ;
- pertes de turgescence et blanchiment des tissus ;
- chute prématurée des feuilles et des fruits ;
- réduction de la croissance des plantes et des rendements.

L'ozone constitue le polluant atmosphérique le plus dommageable dont les précurseurs sont les oxydes d'azote et les hydrocarbures.

Sur salade, elle entraîne l'apparition d'une multitude de petites lésions plus ou moins sombres entre les principales nervures du limbe des vieilles feuilles. Ces altérations finissent par jaunir et se nécroser ; les feuilles touchées chlorosent donc et deviennent sénescentes prématurément. Ce phénomène physiologique est encore assez rare. Des différences de sensibilité entre variétés existent.

  • Nitrate de péroxyacétyl (PAN)

Les fonctions perturbées chez les végétaux sont caractérisées par un affaissement des cellules du mésophylle dont la place est comblée par de l'air.

Les symptômes observés chez les végétaux correspondent à l'apparition d'un aspect brillant, voire métallique, ainsi qu'une teinte argentée à bronzée ("sylver leaf") sur la face inférieure des feuilles.

Le PAN (vapeur d'essence +/- O3 ou NO2) est un composés photochimiques phytotoxiques. Des dégâts sont observés dans les régions très ensoleillées où surviennent de fortes émissions d'hydrocarbures liées au trafic routier, à proximité de grandes villes et en présence de brouillard. On en observe maintenant dans le nord de l'Europe.

Sur salade, il provoque des décolorations foliaires survenant sur un nombre important de plantes ; les feuilles prenant une teinte métallique bronze à argentée à la face inférieure du limbe. Cette modification de la coloration du limbe est en fait due à l'absorption de "PAN" au niveau des stomates. Ce gaz diffuse ensuite vers les cellules du mésophylle et les détruit. Des poches d'air se constituent entre l'épiderme inférieur et les cellules palissadiques ; elles sont à l'origine de l'aspect métallique des feuilles.


Les dégâts apparaissent dans quelques zones de production urbaines et périurbaines surtout à la suite de périodes de temps calme, ensoleillé, avec d'épais brouillards. Des différences de sensibilité entre variétés existent.

Plusieurs facteurs conditionnent la gravité des dégâts de ces polluants, on peut signaler : leur toxicité propre, leur concentration, la durée de leur émission, les facteurs agissant sur leur diffusion, la sensibilité des espèces végétales (polluants directs), leur stade de croissance, la variété cultivée et les conditions de production.

Dernière modification : 14/02/2013
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)