Contexte et hypothèses envisageables
Assez généralement, lorsque des salades présentent une ou plusieurs feuilles qui flétrissent et/ou se dessèchent, les producteurs et les techniciens confrontés à ces symptômes ont tendance à focaliser leur attention uniquement sur les feuilles et à vouloir absolument y trouver la cause de cette manifestation. Dans la majorité des cas, l'origine d'un flétrissement doit être recherchée ailleurs que sur le feuillage. C'est plus communément sur les racines, le collet, à l'extérieur ou à l'intérieur du pivot et de la tige que l'on trouvera la cause de ce flétrissement (figures 1 à 5).
En effet, diverses altérations survenant sur ces organes perturbent, chez les salades, les fonctions d'absorption (racines) et de transport (collet, tige) de l'eau et des éléments minéraux. Il en résulte notamment un manque d'eau dans les plantes qui vont plus ou moins rapidement flétrir (momentanément ou irréversiblement) et se dessécher partiellement ou totalement.
L'apparition du flétrissement et sa rapidité d'évolution dépendent essentiellement de trois paramètres :
- du stade de développement des plantes ;
- de la nature et de la gravité de l'altération à son origine. Par exemple, en début d'attaque, lorsque les dégâts ne sont pas trop importants, un flétrissement peut être plus ou moins réversible, car la nuit, les feuilles, évaporant moins, redeviennent turgescentes ;
- des conditions climatiques. Des températures élevées, une période ventée, augmentent l'évapotranspiration des plantes et favorisent ainsi le flétrissement précoce des salades. A l'inverse, dans des conditions de faible évapotranspiration, lors d'un printemps froid et humide par exemple, les plantes peuvent ne pas flétrir dans un premier temps, malgré un problème phytosanitaire survenant sur les organes signalés précédemment (chancre au collet, pourriture racinaire...) ; lorsqu'elles le feront, il sera souvent trop tard pour intervenir.
Dans certains cas, les flétrissements pourront avoir une localisation particulière sur les feuilles et sur les plantes, caractéristique d'une ou plusieurs maladies ; vous le constaterez ultérieurement, en particulier lors de l'étude des maladies vasculaires (vous pouvez consulter les thèmes Pythium, Pectobacterium, vitrescence, Fusarium, Verticillium et coeur creux de la fiche Altérations du pivot et de la tige).
En fait, le feuillage est un bon marqueur de l'état hydrique des plantes. Un flétrissement et un dessèchement d'une ou plusieurs feuilles doivent être considérés comme les répercussions de perturbations dont il convient de rechercher la ou les origines en examinant soigneusement l'ensemble des organes pouvant être en cause.
Nous avons retenu dans cette partie plusieurs affections surtout responsables de flétrissements, de dessèchements ou de symptômes comparables sur salade.
Les figures 6 à 8 vous présentent des exemples de flétrissements, de dessèchements et de nécroses foliaires survenant sur les salades. Deux agents pathogènes sont impliqués dans ces symptômes ; Botrytis cinerea et Pectobacterium carotovorum subsp. carotovorum.
L'évolution d'un flétrissement sur salade vous est présenté dans les figures 9 à 12.
Comme nous l'avons vu précédemment, diverses causes peuvent être responsables de flétrissement, de dessèchement et de nécrose des feuilles sur salade. Elles sont d'origine :
- soit parasitaires
- des agents pathogènes ou maladies non parasitaires responsables d'altérations des racines, du collet et des feuilles basses des salades (consulter le lien Anomalies des feuilles au contact du sol et/ou des organes souterrains) ;
- des agents pathogènes responsables de taches foliaires (symptômes évolués dus à des bactérioses, Bremia lactucae...) (consulter le lien Taches sur feuilles) ;
- des virus comme l'agent des anneaux nécrotiques de la laitue (LRNA), le virus de la maladie bronzée de la tomate (TSWV), le virus de la mosaïque du navet (TuMV), le virus de la mosique de la laitue (LMV), le virus de la mosaïque du concombre (CMV), le virus du "streak" du tabac (TSV), le virus du rabougrissement buissonneux de la tomate (TBSV), le virus des taches nécrotiques de la laitue (LNSV), le virus des taches nécrotiques de l'impatiens (INSV)... ;
- des dégâts dus aux campagnols (consulter le lien Les campagnols) ;
- Pemphigus bursarius (consulter le thème Puceron des racines) ;
- d'autres ravageurs telluriques comme Agriotes spp., Agrotis spp., Hepialus spp., Melolontha melolontha, Tipula spp....) (consulter le lien Autres ravageurs telluriques).
- soit non parasitaires
- une asphyxie racinaire ;
- des dégâts dus à la chaleur, à la foudre ou au gel ;
- des désordres nutritionnels (consulter le lien Désordres nutritionnels) ;
- la maladie des nécroses marginales ("Tip burn") (consulter le lien Nécroses marginales) ;
- diverses phytotoxicités et des polluants atmosphériques (PAN et Ozone) ;
- la maladie de la "Pomme molle".