Theba pisana (O.F. Müller, 1774)
Cornu aspersum (O.F. Müller 1774)
Escargots, limaçon de Pise, petit-gris
Deux espèces principales d'escargots peuvent être dommageables au vignoble.
- Dégâts et nuisibilité
Ces gastéropodes sont polyphages, de moeurs nocturnes, hibernant au sol puis montant sur les ceps dès le réchauffement des températures surtout si le printemps est humide (figure 1). Ces ravageurs vont alors consommer les jeunes pousses, lors du débourrement (figure 2). Sur les feuilles plus agées, les escargots s'attaquent aux limbes mais laissent les nervures. Les dégâts peuvent être importants en période pluvieuse. Les manchons de protection des jeunes vignes favorisent leur concentration.
- Description des ravageurs
- Theba pisana (caragouille rosée ou petit escargot blanc ou limaçon de Pise) a une coquille blanche mesurant 12 à 25 mm de diamètre et ornée de bandes brunes plus ou moins marquées.
- Cornu aspersum (escargot petit-gris) est plus gros, 30 à 40 mm de diamètre et la coquille est brun-doré avec des ornementations sombres (figure 3).
- Cycle biologique, dynamique des populations
Les escargots sont hermaphrodites. Les oeufs (figure 4) sont pondus en groupe dans un trou du sol de la fin du printemps à la fin de l'été. L'éclosion se produit environ un mois après et donne un adulte miniature qui grossit au fur et à mesure avec sa coquille. La vitesse de développement est plus ou moins rapide selon l'espèce, 4 à 5 mois pour Theba pisana, plus d'un an pour Cornus aspersum.
Durant l'hiver, l'escargot reste dans sa coquille, l'obturant grâce à son mucus formant un espèce d'opercule qui sera percé lors de la reprise d'activité au printemps. Dans les parcelles non enherbées lors du débourrement de la vigne, les escargots posent plus de problèmes, car ils sont à la recherche de nourriture. La répartition de ces ravageurs est en foyers, mais ils ne sont pas toujours visibles du fait de leur activité nocturne.
- Méthodes de protection
Le ramassage des escargots, autrefois employé, est une méthode très couteuse en temps et souvent insuffisante. Le cuivre connu pour son action répulsive est efficace trop tardivement car il n'est utilisé que pour les traitements foliaires. Les molluscicides doivent être utilisés avant le débourrement quand les escargots ne sont pas encore montés sur les ceps. Pour information, il existe un observatoire national, fonctionnant avec un réseau de piégeurs, permettant d'anticiper les premiers risques.
Par ailleurs, il existe des coléoptères vivant au sol, prédateurs des escargots, comme le vers luisant Lampyris noctiluca (Linnaeus 1767) (Lampyridae, photo), les carabes (Carabidae, photo), ou encore la larve de Drilus flavescens, G.A. Olivier 1790 (Drilidae) qui se développe dans la coquille se nourrissant du ravageur (photo).
Parmi les petits animaux, le hérisson commun Erinaceus europaeus Linné 1758, est un prédateur remarquable des escargots (photo). Toutefois, cette espèce protégée en France, qui niche essentiellement dans les haies et les buissons a tendance à quitter le milieu agricole et se réfugier en zone urbaine. On peut favoriser son installation sur les parcelles en aménageant des nichoirs (tas de bois).
Bibliographie
Delbac L, Davidou L, Rouzes R (2015) Les ravageurs secondaires de la vigne. Union Girondine des Vins de Bordeaux, numéro spécial, avril, 65-68
Classification : Animalia, Mollusca, Gastropoda, Pulmonata, Helicidae
Synonymes : Helix aspersa (C. aspersum)
Dénomination anglaise : vine snail, white garden snail (T. pisana), garden snail (C. aspersum)