Maladies abiotiques 

(non parasitaires, non infectieuses)

 

Les légumes, en plus de subir le parasitisme de nombreux agents pathogènes, sont affectés par diverses problématiques abiotiques qui sont généralement regroupés sous les terminologies de maladies ou désordres abiotiques ou non parasitaires. Leur origine doit être recherchée notamment dans l'"environnement" des plantes et auprès des interventions anthropiques intervenues : conditions climatiques, nature du sol, conduite de la culture et interventions du producteur sur celle-ci ou à proximité, sources de pollutions, etc.)

 

  • Fréquence sur légumes : +++

 

 

  • Signes : de très rares signes comme par exemples des dépôts de produits (pesticides, engrais foliaires, etc.), des concrétions de sels, etc.

 

  • Difficulté de diagnostic : - à ++

 

 

Facteurs abiotiques

influençant les organes aériens

 

 

 





 

Foudre

Grêle

Gel

Vent

Soleil

Intensité lumineuse

Pollution de l'air

Eau et humidité

Présence de pesticides

etc.

 

 

 

facteurs abiotiques

influençant les arganes telluriques

 

Structure du sol

Teneur en eau du sol

Disponibilité en éléments nutritif

Disponibilité en sel

pH du sol

Présence d'herbicides

etc.

 

Ces désordres physiologiques se manifestent très fréquemment sur le terrain ; ils sont assez méconnus, voire sous-estimés. Sachez qu'il existe des différence de sensibilité entre variétés d'une même espèce légumière et que ces maladies peuvent se manifester en même temps que les maladies biotiques, et  influencé leur développement. Alors, confrontés à une problématique sanitaire sur le terrain, pensez à intégrer les maladies abiotiques dans vos hypothèses de diagnostic, et pour cela réalisez les investigations suivantes :

  • étudiez les distributions spatio-temporelles des plantes malades dans la parcelle , elles ne progressent normalement pas dans l’espace (avec une distribution souvent régulière) et dans le temps, et se manifestent soudainement à un moment donné (« le mal est fait ! ») ;
  • appréciez si d'autres plantes sont aussi affectées et présentent des symptômes comparables : ces problématiques affectent parfois plusieurs espèces en même temps (il n'existe pas comme pour les maladies biotiques de spécificité parasitaire) ;
  • n’écartez pas la possibilité d’être confronté à plusieurs problématiques à la fois ;
  • soyez toujours conscients que des envahisseurs secondaires peuvent coloniser les tissus végétaux affaiblis ou altérés par ces désordres, et donc orienter de façon erronée votre diagnostic vers une hypothèse de maladie biotique ;
  • étudiez l'exposition de la parcelle et son orientation par rapport aux vents dominants, notez si les plantes affectées se situent au nord dans une zone ombragée ou au sud, secteur plus ensoleillé et sec ;
  • appréciez la nature et l’état du sol (ou du substrat en culture hors sol) (Le sol n’est-il pas trop lourd ? Draine-t-il bien ? Est-il argileux ? La parcelle est-elle drainée ?  Y-a-t ‘il des zones encaissées où de l’eau peut stagner ? ) ;
  • contrôlez les conditions d'irrigation des plantes (la culture est-elle irriguée ?) Type d'irrigation  (aspersion, localisée, à la raie, etc.) et fonctionnement du système ? Fréquence et quantités d'eau apportées ? Source d’irrigation (puits, réserve, eau fluviale, etc.) ? La qualité de l’eau a-t-elle été vérifiée ?
  • faites l'inventaire des pesticides utilisés (nature, date de péremption, mode d'action, etc.) , étudiez aussi leurs modalités (dose, en mélange, matériel d'application, conditions climatiques lors des traitements)  et leur historique d'utilisation sur ou à proximité de la culture ;
  • établissez un bilan de la fertilisation de la culture et du pH du sol (dernières analyses réalisées).

 

Différencier les maladies biotiques et abiotiques sur les plantes.

Dernière modification : 15/03/2017
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)