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Cette famille représente actuellement 6 590 espèces dans le Monde dont 1300 espèces présentes dans la région paléarctique. La faune des cécidomyies de France comprend 668 espèces et représente environ 11 % de la faune mondiale. Elle est l'une des plus importantes en Europe en nombre d'espèces juste derrière l'Allemagne qui comptabilise 836 espèces. La majorité des cécidomyies françaises appartient à la sous-famille des Cecidomyiinae ; cette dernière regroupe à elle seule 581 espèces (87%) alors que 54 espèces (8 %) appartiennent à la sous-famille des Porricondylinae et 33 espèces (5 %) à la sous-famille des Lestremiinae. Seulement 40 espèces sont avérées nuisibles ou potentiellement nuisibles aux plantes cultivées et aux arbres fruitiers et forestiers. Plus de la moitié de ces espèces appartient aux genres Contarinia (9 espèces), Dasineura (6 espèces) et Resseliella (6 espèces). Toutes les espèces nuisibles sont des Cecidomyiinae excepté une cécidomyie Porricondylinae, Heteropeza pygmaea (saprophage / mycophage).
- Eléments de biologie :
En France, les adultes et les larves de cette famille occupent des habitats très variés. Selon le régime alimentaire des larves, 3 groupes se distinguent :
1) les larves saprophages et mycophages : elles constituent 8 % des espèces françaises et toutes sont des espèces Lestremiinae, Porricondylinae incluant également certaines Cecidomyiinae. Ces larves s’alimentent de champignons, de polypores, de bois mort et pourrissant ou de diverses substances organiques (sol, litière, résidus végétaux, etc.) ;
2) les larves phytophages: elles sont représentées par 85 % des espèces Cecidomyiinae dont la plupart sont associées à des plantes-hôtes sur les organes desquels elles induisent la formation de galles (larves cécidogènes). D’autres sont libres dans les organes (espèces non gallicoles) ou vivent dans les galles produites par d’autres insectes (espèces inquilines) ;
3) les larves zoophages ou larves prédatrices : elles concernent 2 % des espèces françaises. Elles attaquent entre autres des pucerons (Aphidoletes), des acariens (Anthracnodax, Feltiella) ou encore les larves d'autres cécidomyies (nombreuses espèces du genre Lestodiplosis).
La figure présente l'interdépendance du régime alimentaire des larves avec leur classification (d’après Mamaev et Krivosheina, 1993, modifié).
En France, on estime qu'une dizaine d’espèces peut réellement provoquer d’importants dégâts et représenter localement un préjudice économique. Toutes les autres cécidomyies sont considérées comme des ravageurs secondaires ou à nuisibilité exceptionnelle. Certaines espèces, telles que Haplodiplosis marginata et Stenodiplosis mosellana en cultures céréalières, sont par exemple en recrudescence. Plus localement dans le Sud-Est, Contarinia pruniflorum disparue pendant un demi-siècle, est revenue en force au début des années 2000 dans les vergers biologiques, notamment d’abricotiers ; elle pose encore problème en terme de lutte. Dans les régions où le colza réintègre les rotations, Dasineura napi n’est jamais très loin après les attaques de charançons des siliques. Resseliella quercivora, responsable de nécroses cambiales sur le tronc de jeunes chênes et signalée en 2003 comme l’agent responsable du « cancer du chêne », est désormais une nouvelle cécidomyie nuisible de la faune française.