Hymenoptera
Ordre d'insectes holométaboles comprenant un très grand nombre d'espèces. Les hyménoptères ont 2 paires d'ailes membraneuses liées lors du vol, celles de la paire postérieure étant 2 fois plus petites que celles de la paire antérieure. Les pièces buccales sont de type broyeur ou lécheur. Les femelles possèdent un ovipositeur permettant l'insertion des oeufs dans l'hôte. Les yeux de ces insectes sont composés d'ocelles et de 2 yeux composés. Chez ces insectes la métamorphose est complète. On divise l'ordre en deux sous-ordres :
- les Symphyta (ou symphytes ou mouches à scie, hyménoptères primitifs) dont le thorax est soudé au premier segment abdominal et dont les larves ressemblent à des chenilles possédant au moins 6 paires de fausses pattes, on les nomme fausses-chenilles. Ce sont généralement des phytophages exclusifs. L'ovipositeur chez la femelle est en forme de scie ce qui permet à celle-ci d'insérer les oeufs dans les tissus des végétaux dont les larves se nourriront (figure 1).
- les Apocrita (ou apocrites, hyménoptères supérieurs) sont caractérisés par un étranglement entre le thorax et l'abdomen. Les adultes sont munis d'un aiguillon ou d'un aiguillon transformé en tarière. Les larves sont apodes (figure 2), avec une tête bien développée ; ces insectes sont phytophages ou entomophages. On distingue parmi les apocrites, les aculéates dont l'aiguillon ou la tarière de ponte n'est pas visible au repos. Les ailes postérieures sont munies d'un lobe à leur base. La taille de l'adulte est souvent plus importante (> 10 mm). Les térébrants ont une tarière de ponte généralement visible, les ailes postérieures n'ont pas de lobe. La plupart sont parasites d'autres insectes.
figure 1 | figure 2 |
On rencontre, dans cet ordre, de nombreux ravageurs, issus de familles diverses :
- Tenthredinidae (symphytes) et Vespidae (apocrites) dont quelques représentants sont décrits dans cette base ;
- Argidae (symphytes) avec par exemple Arge pagana (Panzer 1798) et A. ochropus (Gmelin 1790) dont les larves dévorent le limbe des feuilles de rosier, et dont les fausses chenilles ont une attitude caractéristique (figure 2). Cibdela janthina (mouche bleue de La Réunion) a été introduite de Sumatra dans cette île en vue de détruire une liane envahissante, la vigne marrone (Rubus alceifolius, Rosaceae) ;
- Cephidae (symphytes) dont les larves apodes, vivent en foreuses dans les tiges, les chaumes, les troncs. L'adulte, élancé, possède un prothorax remarquable, volumineux et articulé avec le mésothorax. Cephus cinctus ou C. pygmeus (cèphe du blé, wheat stem sawfly) est un ravageur important de cette culture dans les zones arides du Canada. On peut citer aussi Janus compressus, le cèphe du poirier provoquant la fanaison des jeunes pousses et nuisible en pépinière ;
- Cynipidae (apocrites) comprenant les cynips ou guêpes gallicoles qui forment des galles sur leurs hôtes.
- Eurytomidae (apocrites térébrant) comprenant entre autres les ravageurs du genre Brucofagus (seed-attacking wasp) qui parasitent les graines de légumineuses ou la guêpe de l’amande (Eurytoma amygdali), parasite observé en France depuis 1981 et dont la larve se développe dans le fruit pouvant détruire une grande partie de la récolte ;
- Megachilidae (apocrites, autrefois incluse dans les Apidae) avec, par exemple, les mégachiles coupeuses de feuilles (leafcutter bees, figure) et qui sont aussi des insectes pollinisateurs ;
- Pamphiliidae (symphytes), petite famille dont les larves sont dépourvues de fausses-pattes abdominales et vivent souvent de façon grégaire dans des nids ou des feuilles enroulées grâce à des fils de soies, insectes souvent inféodés aux conifères. L'adulte est robuste, avec un ovipositeur court. On trouve ainsi la lyda du poirier, Neurotoma saltuum (Linnaeus 1758) ainsi que Neurotoma nemoralis (Linnaeus 1758) (lyda du pêcher, apple web spinning sawfly) qui infestent les rosacées, défoliant rapidement les branches.
Cet ordre comporte aussi de nombreux auxiliaires pollinisateurs (abeille domestique, abeille sauvage, bourdon...) appartenant aux Apidae et des parasitoïdes, tels que les Trichogrammatidae ou les Ichneumonidae, dont les larves sont parasites d'araignées ou d'insectes (lépidoptères, coléoptères, hyménoptères ou diptères) ainsi que d'autres familles utilisées en lutte biologique.
Les Formicidae (apocrites) où sont placées les fourmis sont des insectes sociaux. La colonie comporte typiquement des individus sexués, ailés (mâles et femelles, une de ces dernières devenant la reine, qui assure la reproduction) et des ouvrières (femelles stériles aptères) préposées aux soins au couvain (larves vermiformes, apodes et nymphes), à l'approvisionnement, à la défense de la fourmilière. Leur nourriture est diverse : feuilles, graines, champignons, insectes, jus sucrés (nectar, miellat), etc. Ce groupe ne compte aucun représentant ravageur en Europe, mais l'abondance de fourmis, attirées par le miellat de certains hémiptères (cochenilles, pucerons), entretenant leurs colonies et les protégeant de leurs ennemis, peut constituer une gêne (figure).