Ecologie, épidémiologie
- Conservation
Le virus des taches en anneaux du papayer (Papaya ringspot virus, PRSV), et en particulier les souches PRSV-W, n’infecte pratiquement que des espèces appartenant aux Cucurbitacées. Toutefois, il ne s’attaque pas aux deux espèces de Cucurbitacées spontanées que l’on trouve en France (bryone et Ecballium elaterium) qui ne peuvent donc pas être des réservoirs du virus entre deux cultures. De ce fait, le PRSV ne peut se maintenir que dans des régions où l'on effectue des cultures de Cucurbitacées toute l'année (région de Nice) ou dans des régions (comme les Antilles) où l’on trouve des Cucurbitacées sauvages sensibles (Cucumis anguria, Cucurbita sp., Momordica sp.). Il est également possible que ce virus puisse être introduit en France de pays plus méridionaux, soit par des vols de pucerons, soit par l'importation de fruits contaminés.
- Transmission
Le PRSV est transmis selon le mode non persistant par plus de 24 espèces de puceron, parmi lesquelles le puceron du melon (Aphis gossypii), le puceron vert du pêcher (Myzus persicae), ainsi qu’A. crassivora et Macrosiphum euphorbiae. Le vecteur est capable d'acquérir le virus sur une plante infectée, ou de le transmettre à une plante saine, au cours de piqûres très brèves de l'ordre de quelques dizaines de secondes (piqûres "d'épreuve" permettant à l'insecte de reconnaître si la plante sur laquelle il s'est posé est un hôte favorable à son développement). Le puceron reste apte à transmettre la maladie généralement pendant quelques dizaines de minutes à quelques heures, mais il perd rapidement cette capacité s’il effectue plusieurs piqûres d’épreuve successives ou des piqûres d’alimentation dans le phloème. La très grande efficacité de ce mode de transmission fait que la maladie peut se propager dans une culture sans que l'on ait observé d'importantes pullulations de pucerons.
Le PRSV n'a pas été signalé comme étant transmis par la graine chez le melon, le concombre ou la courgette.
Au laboratoire, ce virus est facilement transmis mécaniquement, mais il ne semble pas que ce mode de transmission de plante à plante se produise au champ et joue un rôle significatif dans la dissémination du virus dans les conditions naturelles.