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  Papaya ringspot virus (PRSV)

Virus des taches en anneaux du papayer


(Potyvirus, Potyviridae)


Le PRSV est un potyvirus transmis par les pucerons selon le mode non persistant. Il est assez rarement rencontré en France métropolitaine, si ce n'est en culture tardive. On l’'observe toutefois régulièrement dans la région niçoise, en Guadeloupe ou à la Martinique. Plus généralement il est présent dans le monde entier dans les régions chaudes allant du climat méditerranéen au climat tropical. Il provoque des symptômes graves chez les Cucurbitacées pouvant entraîner la perte totale des récoltes.

Ce virus été décrit pour la première fois en Californie en 1965, mais pendant près de 20 ans une certaine confusion a régné à son sujet. En effet, il a d’abord été considéré comme une souche de WMV, le WMV1. Des études sérologiques ont permis de montrer que le WMV1 était en fait très proche et donc une souche du PRSV, un virus du papayer provoquant des taches en anneaux sur les fruits de cette plante (figures 1 et 2).


 figure 1  figure 2



On distingue aujourd’hui plusieurs souches de PRSV. Le PRSV-P (pour papayer) induit une grave maladie du papayer, et des symptômes plutôt faibles sur Cucurbitacées. Le PRSV-W (pour watermelon, la pastèque) entraîne des symptômes très forts chez les Cucurbitacées, mais n’infecte pas le papayer. C’est la souche la plus fréquemment rencontrée chez le melon dans le monde. Le PRSV-T (pour tigré, en raison des symptômes en ‘rayures’ sur les feuilles) a été isolé de courgette en Guadeloupe. Depuis le PRSV-T a été signalé à la Martinique, au Venezuela, à la Réunion, à Maurice, et dans plusieurs autres pays.

Trois espèces virales distinctes, mais proches du PRSV, peuvent être rencontrées chez les Cucurbitacées en France ou dans les pays voisins. Le Zucchini yellow fleck virus (ZYFV) ou virus des mouchetures jaunes de la courgette est présent dans plusieurs pays du Bassin Méditerranéen. En France il a été isolé de Bryone et d’Ecballium, deux Cucurbitacées sauvages, et très occasionnellement de courgette. Le Moroccan watermelon mosaic virus (MWMV) ou virus de la mosaïque de la pastèque type Maroc est assez fréquent en Afrique. Il a été isolé de courgette dans le Sud-Ouest de la France en 2003, puis dans le Sud-Est en 2009-2010, sans être retrouvé les années suivantes. Le MWMV ne semble donc pas s’être installé pour l’instant en France, mais cela pourrait être le cas dans les années à venir. Enfin, l’Algerian watermelon mosaic virus (AWMV) ou virus de la mosaïque de la pastèque type Algérie est assez fréquent en Algérie, seul pays où il a été signalé pour l’instant. Ces trois virus possèdent en commun de provoquer chez les melons de type Charentais des symptômes de type nécrotiques : lésions nécrotiques sur feuilles et rayures nécrotiques sur tiges qui se généralisent rapidement, entraînant le dessèchement et la mort de la plante. Chez d’autres types variétaux (Canari, par exemple) les symptômes seront des mosaïques déformantes.

Le PRSV présente des particules flexueuses d’environ 780  x  12 nm et son génome est sous forme d’une molécule d’ARN simple brin positif.

De nombreux virus provoquent des mosaïques chez les Cucurbitacées, ce qui rend le diagnostic visuel souvent difficile. Des kits commerciaux de diagnostic DAS-ELISA sont disponibles, mais certains d’entre eux peuvent donner des réactions croisées* avec les MWMV et AWMV. Des amorces sont disponibles pour un diagnostic moléculaire par RT-PCR. La distinction entre les différentes souches de PRSV peut se faire par des tests biologiques ou par séquençage partiel du génome. L’aptitude à infecter le papayer est déterminée par une seule mutation sur la protéine NIa-Pro.

* On parle de réaction croisée dans un test sérologique quand un antisérum contre un virus (ici le PRSV) peut également réagir, mais plus faiblement, avec un autre virus (ici le MWMV). Cette réaction croisée indique généralement que ces virus sont très proches au niveau moléculaire.

Dernière modification : 21/06/2013
  • Auteur :
  • H Lecoq (INRA)