Principaux symptômes
Guignardia bidwellii, comme Phomopsis viticola, s'attaque surtout à tous les organes jeunes de la vigne en phase de croissance active, et en particulier aux feuilles et aux grappes.
- Feuilles
Les symptômes se manifestent tout d'abord sur les feuilles les plus basses de la vigne, car leur environnement est plus humide. Des petites taches, pouvant atteindre 10 mm de diamètre en fin d'évolution, apparaissent sur celles-ci, en général deux semaines après l'infection ; elles sont légèrement chlorotiques dans un premier temps, et de forme circulaire à plus ou moins polygonale (figure 1). Elles s'étendent progressivement et prennent une teinte d'abord grise puis brun clair, tandis que leur périphérie se borde d'un liseré brun foncé (figures 2 et 3). Lorsque les conditions sont favorables, de minuscules structures sphériques noires visibles à l'oeil nu se forment rapidement sur la face supérieure des feuilles (figures 4 et 5) : ce sont les pycnides de la forme imparfaite du champignon. Celles-ci sont disposées concentriquement à la périphérie des taches, ou parfois linéairement le long des nervures. Le nombre de taches présentes sur les feuilles peut varier de quelques lésions à un recouvrement quasi-total des limbes affectés.
- Rameaux, pétioles et vrilles
Des taches allongées et déprimées sont également visibles sur les pétioles, les pédoncules des grappes et les vrilles (figure 6) ; elles sont chlorotiques avec un centre noir. Au cours de leur extension, les tissus infectés deviennent brun-noir et se couvrent de pycnides. Les jeunes rameaux, (figures 7 et 8) moins fréquemment atteints, présentent des lésions chancreuses comparables dont la longueur varie de quelques millimètres à plus de 2 cm. Des pycnides se forment aisément sur ces lésions (figure 9).
- Grappes et baies
Les baies montrent les dégâts les plus spectaculaires. Elles sont sensibles depuis la nouaison jusqu'au stade fermeture de la grappe et ne sont plus réceptives au-delà de la véraison. Les premières taches apparaissent à demi-véraison (figures 10 et 11) ; elles sont décolorées, circulaires (figure 12) puis déprimées (figure 13). Ces taches grandissent et prennent une couleur caractéristique brun-rouge livide (figure 13, symptômes à ne pas confondre avec le rot brun occasionné par le mildiou).
Des baies entières sont très rapidement altérées, puis elles se ratatinent et se momifient en 3 à 4 jours (figures 14 à 16). Leur couleur devient très particulière : noire avec des reflets bleuâtres. Des ponctuations noires apparaissent en surface ; ce sont les pycnides qui confèrent un aspect rugueux à la baie (figures 17 et 18). La grappe peut être atteinte en totalité ou seulement en partie ; les baies peuvent tomber au sol ou bien se maintenir sur la plante. Si le temps est pluvieux, elles peuvent pourrir.
- Incidence organoleptique
L'incidence organoleptique sur les vins issus de vendanges atteintes de black rot a été étudiée. Elle est comparable à celle provoquée par la Pourriture grise. Par exemple, une attaque d'environ 30% sur Merlot entraîne une réduction de 39% de l'intensité colorante, de 29% du taux d'anthocyanes et de 7,5% des tanins. A la dégustation, les vins sont moins colorés, à l'odorat on note un manque de fraîcheur et des nuances de fruit blet. Au goût, les tanins sont moins bien constitués, secs et moins fondus.