Guignardia bidwellii (Ellis) Viala & Ravaz 1892

Pourriture noire, (black rot) pourriture sèche

 

Le black rot, maladie spécifique de la vigne, est originaire d'Amérique du Nord où le champignon responsable fut découvert au début du 19ème siècle. Il sévit avec plus ou moins de gravité dans tous les vignobles du monde. Cette maladie a une importance économique majeure au nord-est des Etats-Unis, au Canada, en Amérique du Sud et dans certaines régions d'Europe.
 
Elle a probablement été introduite dans de nombreux pays via du matériel végétal contaminé, comme ce fut le cas en France par l'intermédiaire de porte-greffes résistants au phylloxéra.

Le black rot fut décrit pour la première fois dans notre pays à la fin du 19ème siècle. Il s'est surtout étendu dans les régions les plus favorables à son développement, comme le Sud-Ouest, l'Ouest et la Savoie. Les régions à sècheresse estivale, notamment méridionales, ont été et sont plus épargnées.

Bien qu'on ne possède pas d'évaluation précise sur l'incidence de cette maladie dans notre pays, les attaques sur feuilles et rameaux semblent beaucoup plus préjudiciables pour la vigne ces dernières années. Le black rot est surtout une maladie des grappes qui occasionne une nuisibilité aussi bien qualitative que quantitative. Les pertes de récoltes fluctuent en fonction des épidémies qui dépendent de l'importance de l'inoculum, des conditions météorologiques, et de la sensibilité du cépage cultivé. Actuellement, le black rot ne pose que très ponctuellement des problèmes dans des vignobles mal conduits et/ou protégés.

Ce champignon sous sa forme parfaite produit des ascocarpes (pseudothèces) dans un stroma. Sa forme imparfaite est désignée sous le nom de Phoma uvicola Berk. & M.A. Curtis (1873) ou Phyllosticta ampelicida (Engelm.) Aa (1973).

Plusieurs formes spécialisées de G. bidwelli ont été décrites par le passé : Guignardia bidwellii f. sp. muscadinii Luttrell pathogène sur V. rotundifolia et V. vinifera ; Guignardia bidwellii f. sp. parthenocissi Luttrell affectant seulement plusieurs espèces de Parthenocissus. Ces travaux anciens mériteraient d'être repris en utilisant des outils moléculaires afin d'être certain que nous avons bien affaire à la même espèce.
Dernière modification : 07/12/2023
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)