Mise en œuvre de la technique
- Choix des variétés résistantes : le choix est à raisonner en fonction des risques potentiels ou des problèmes déjà rencontrés sur l’exploitation.
- Greffage : il consiste à utiliser le potentiel agronomique d’une variété sensible sur le système racinaire d’une variété résistante à un ou plusieurs bio-agresseurs telluriques. Ce greffage doit limiter le risque, voire améliorer la valeur agronomique de la variété. Le greffage permet de cultiver des variétés pour lesquelles les travaux de sélection n’ont pas abouti à l’introduction de résistances. Aujourd’hui, le greffage est couramment pratiqué sur l’aubergine, la tomate, le concombre, le melon et plus rarement sur le poivron.
- Utilisation de semences et de plants sains : des bio-agresseurs comme des champignons, bactéries, virus, nématodes peuvent se maintenir dans l’embryon ou le tégument de la semence. Pour certains organismes de quarantaine, il existe des contrôles phytosanitaires des semences obligatoires. Il faut vérifier la pureté spécifique des lots de semences pour garantir l’homogénéité de la variété et limiter la présence d’adventices. Pour les plants, il existe un passeport phytosanitaire qui assure la provenance des plants et permet de connaître les traitements effectués en pépinière. Avant plantation, une observation visuelle permet de détecter précocement la présence de certains bio-agresseurs et d’écarter les plants douteux.
- Traitements de semences et de plants
- Produits phytopharmaceutiques : cette technique permet d’obtenir des semences et des plants sains et peut, dans certains cas, éviter un traitement en végétation ou retarder l’installation d’un bio-agresseur. Cependant, le traitement des semences ne doit pas être systématique, mais décidé en fonction du risque de présence du bio-agresseur. Ces traitements peuvent être effectués à l’aide de produits phytopharmaceutiques, d’extraits de plantes (études en cours), d’huiles essentielles (études en cours), de micro-organismes…
- Thermothérapie : technique permettant la désinfection des semences ou des plants grâce à un passage dans l’eau chaude à une température constante pendant une courte durée. Cette technique, lorsqu’elle est mal réalisée, peut entraîner une diminution de la faculté germinative des semences. La thermothérapie peut par exemple être utilisée sur les bulbes d’échalotes contre Botrytis, Sclerotinia, le mildiou… Le trempage est alors de 2 h dans une eau à 43 °C.
- Macro-organismes : des lâchers de Macrolophus pygmaeus en pépinière facilitent une installation précoce des prédateurs et peuvent améliorer le contrôle des bio-agresseurs aériens dès leur arrivée (aleurodes, Tuta absoluta…).