Eopineus strobus

Le chermès du pin Weymouth

Position systématique : Insecte - Hémiptère - Adelgidé
Hôtes habituels : Hôte 1, épinette noire (Picea mariana); hôte 2, pin Weymouth

Hôtes possibles : épicea commun, épicea  bleu (Picea glauca)
Localisation sur l'hôte : Troncs

• Biologie

Dans son aire d'origine (Amérique du Nord), le cycle complet de cet insecte se déroule sur deux hôtes spécifiques. En Europe, l'hôte d'origine du genre Picea est rarement présent et ce puceron peut alors se porter sur d'autres épicéas notamment le commun.

L'hivernation de l'insecte se produit sous forme de larve, protégée par des sécrétions cireuses blanches, dans des fentes d'écorce (tronc ou grosses branches) de pin Weymouth. Les larves issues de pontes de printemps (première génération) se développent selon deux schémas différents :

- une partie d'entre elles migre vers des petites branches et se nourrit à partir des aiguilles anciennes ;

- l'autre partie reste sur l'écorce, pond des oeufs dont les larves constituent la deuxième génération. Ces adultes sont aptères et engendrent les générations hivernantes.

Ce sont les larves qui ont migré à la base des aiguilles qui se développent en femelles ailées (les sexupares). Ces femelles s'envolent vers un hôte primaire éventuel pour donner naissance à des adultes sexués, femelles uniquement (donc pas de descendance).

Particularité biologique : du fait de son potentiel biologique élevé, cet insecte peut pulluler rapidement sur les écorces du tronc des pins Weymouth, mais la multiplication des individus oblige l'insecte à coloniser successivement toute la surface des écorces pour trouver de nouveaux sites d'alimentation.

La dissémination du ravageur est essentiellement assurée par le vent qui entraîne des larves, enveloppées d'un feutrage cireux blanc, d'arbre en arbre.

• Symptômes et éléments de diagnostic

- Sur écorce : "points blancs" disséminés sur l'écorce constitués d'excrétions cireuses cachant le chermès et donnant l'impression d'un petit tampon d'ouate. En cas d'attaque massive, il se forme un feutrage blanc par plage, voire continu, repérable aisément de loin. Un noircissement par plaque lié à la fumagine qui se développe sur le miellat produit par les pucerons peut s'observer. Dans certains cas extrêmes, il peut se former une nécrose de l'écorce et des écoulements de résine.

- Sur aiguilles : des jaunissements localisés peuvent apparaitre, suivis éventuellement de cassures au niveau des jaunissements. Les aiguilles de 3 ans et plus des rameaux colonisés meurent et tombent.

• Dégâts

Uniquement sur pin Weymouth, sur de jeunes sujets ou des sujets âgés. En cas de forte attaque, l'écorce noircit, sèche, devient cassante et des fissures apparaissent d'où s'écoule de la résine. Globalement les attaques se traduisent par des dessèchements de branches et des perte d'accroissement.

En cas d'attaques répétées, des mortalités peuvent être constatées notamment sur des jeunes tiges (pépinières) mais la plupart du temps elles sont le fait de colonisations secondaires par des parasites de faiblesse (pissodes, scolytes...).