Détection, mesures à prendre
- Protocole d’inspection
Au printemps à partir de la période de floraison et en été, chaque opération culturale menée sur les plants doit donner lieu à une inspection visuelle des plants. C’est en effet à cette période que les symptômes de desséchement des extrémités de rameaux sont les plus visibles.
En hiver, il faut examiner l’écorce sur laquelle peuvent apparaître des zones renfoncées.
- Outils de diagnostic
En laboratoire, les bactéries doivent d’abord être isolées sur milieu de culture. Puis, leur identification peut être effectuée à l’aide de différents tests génétiques : test ELISA, immunofluorescence ou hybridation de l’ADN.
- Préconisations en cas de détection
Attention ! Ces préconisations sont énoncées à titre indicatif. En cas de contamination suspectée ou avérée, et avant toute initiative personnelle, prendre contact avec le SRAL.
Aucune spécialité phytosanitaire n’est efficace pour lutter à titre curatif contre la bactérie. Selon la réglementation en vigueur (arrêté de lutte du 12 août 1994), les plants de pépinière atteints doivent être arrachés puis incinérés.
Enfin, quand le végétal est fortement atteint et qu’il a répandu de l’exsudat au sol ou lorsque les branches sont tombées, désinfecter également les chaussures et changer de vêtements.
Par ailleurs, il est envisageable sur sujets de plus grande taille et dès l’observation des premiers symptômes, de couper les branches suspectes à 1 mètre (ou 50 cm minimum) au dessous des symptômes afin de supprimer la bactérie. La plaie de taille doit être badigeonnée avec une pâte cicatrisante et la branche coupée doit être brûlée. En parallèle, les outils de taille et les mains sont désinfectés.
Cependant, cette technique n’est pas systématiquement efficace car parfois les bactéries ont migré plus bas que les zones supprimées. C’est particulièrement le cas chez les espèces sensibles au feu bactérien et chez les sujets fortement infectés. Par conséquent, après une première détection, vérifier très régulièrement l’état sanitaire des arbres pour supprimer éventuellement les parties malades non détectées à la visite précédente.
- Informations réglementaires complémentaires
Selon la directive européenne 2000/29/CE, pour obtenir un PPE valide, les végétaux des genres Amelanchier, Chaenomeles, Cotoneaster, Crataegus, Cydonia, Eriobotrya, Malus, Mespilus, Photinia davidiana, Pyracantha, Pyrus et Sorbus destinés à la plantation doivent faire l’objet d’une constatation officielle :
- Qu’ils proviennent de zones reconnues exemptes d’Erwinia amylovora.
ou
- Que les végétaux du champ de production et de ses environs immédiats, qui ont montré des symptômes d’Erwinia amylovora ont été enlevés.
De plus, des zones protégées vis-à-vis du feu bactérien ont été définies. La commercialisation de végétaux sensibles dans ces zones nécessite d’établir une demande auprès des services de protection des végétaux en début d’année précédant l’année de vente.
A titre indicatif et sous réserve de changements, les zones protégées sont la France (Corse), l’Espagne, le Portugal, différentes régions d’Italie, l’Irlande, le Royaume-Uni (Irlande du Nord, Île de Man et îles Anglo-Normandes), la Lettonie, la Lituanie, l’Estonie, la Finlande, et quelques régions de la Slovénie et de la Slovaquie. Consulter le règlement (CE) n° 690/2008 de la commission modifié notamment par les règlements (CE) n° 17/2010 et n° 361/2010 pour connaître la liste précise des zones protégées contre Erwinia amylovora.
Les indications de la directive européenne sont complétées au niveau français par l’arrêté du 12 août 1994 relatif à l’interdiction de plantation et de multiplication de certains végétaux sensibles au feu bactérien.
Ces végétaux sont les suivants :
- Pommier à couteau : ‘Abbondanza’, ‘James Grieve’.
- Pommier à cidre : ‘Argile Rouge’, ‘Doux Normandie’, ‘Blanc Sûr’, ‘Peau de Chien’, ‘Tardive de la Sarthe’.
- Poirier : ‘Bronstar’, ‘Laxton’s Superb’, ‘Durondeau’, ‘Madame Ballet’, ‘Passe-Crassane’.
- Nashi : ‘Kumoi’, ‘Nijisseiki’.
- Cotoneaster : Salicifolius floccosus, Salicifolius x ’Herbsfeuer’.
- Pyracantha : Pyracanta atalantioides ‘Gibsii’.
- Pommier d’ornement : ‘Crittenden’.
- Aubépine : semis de Crataegus, plants de Crataegus issus de semis à l’exception de ceux destinés à servir de porte greffes dans les établissements de production.
Des dérogations peuvent cependant être demandées par les professionnels pépiniéristes et arboriculteurs auprès du ministère en charge de l’agriculture. L’arrêté du 12 août 1994 (NOR : AGRG9401623A) précise les démarches à effectuer pour demander de telles dérogations.