Détection, mesures à prendre
- Dispositif de détection
Protocole d’inspection
Il est conseillé d’effectuer un passage global dans les cultures une fois par semaine. Les attaques sont ciblées et démarrent par foyers. Le personnel travaillant dans les cultures peut être mis à contribution pour signaler les premières attaques visibles. Il est possible d’installer des panneaux englués à raison d’un piège tous les 500 m2, à contrôler au moins une fois par semaine. Mais, comme les adultes sont peu mobiles, le piégeage est parfois peu significatif de l’attaque.
- Outils de diagnostic
Une fois les mouches mineuses piégées, une loupe au grossissement x10 est utile pour déterminer le type de mineuse. La distinction des deux espèces avec certitude nécessite la dissection des organes génitaux mâles par un spécialiste.
- Préconisations en cas de détection
Attention ! Ces préconisations sont énoncées à titre indicatif. En cas de contamination suspectée ou avérée, et avant toute initiative personnelle, prendre contact avec le SRAL.
- Lutte biologique
L’utilisation d’insectes auxiliaires est possible et efficace contre les mouches mineuses grâce à deux hyménoptères parasitoïdes : Dacnusa sibirica et Diglyphus isaea.
- D. sibirica est efficace sous basses températures, sur de faibles populations et il est recommandé pour une utilisation en préventif.
- Diglyphus isaea est efficace à température élevée et sur une population plus nombreuse et il est à utiliser en curatif. 2 à 3 lâchers d’un individu pour 4 à 6 m2 de surface pendant 15 jours permettent une bonne colonisation des auxiliaires sur la culture à protéger (Calvarin et Langlois, 2001).
Il existe également un diptère prédateur présent à l’état naturel : Coenosia attenuata. Dans le sud de la France notamment, cet auxiliaire suffit seul à gérer les problèmes de mineuses.
Le nématode Steinernema feltiae, d’abord recommandé contre les mouches des terreaux, permet également de diminuer les populations de mineuses.
- Lutte chimique
Trois matières actives sont homologuées :
- Cyromazine (régulateur de croissance des insectes) : compatible avec les insectes auxiliaires.
- Abamectine et thiamethoxam (neurotoxiques) : leur utilisation implique d’attendre 1 à 2 semaines avant de réintroduire des auxiliaires.
Si les panneaux englués comportent une dizaine d’adultes, il convient de traiter, de préférence tôt le matin. Un dernier traitement peut être réalisé sur les plants avant la commercialisation en respectant les délais avant récolte.
Attention ! Des résistances à la cyromazine et à l’abamectine peuvent apparaître, c’est notamment le cas au Canada. Il faut donc raisonner les plannings de traitement et alterner les matières actives utilisées.
- Informations réglementaires complémentaires
Les textes de la directive 2000/29/CE précisent que les végétaux concernés par les mouches mineuses doivent avoir fait l’objet d’une constatation officielle :
- Qu’ils sont originaires d’une zone connue comme exempte de Liriomyza huidobrensis et de Liriomyza trifolii.
ou
- Qu’aucun signe de la présence de Liriomyza huidobrensis et de Liriomyza trifolii n’a été observé sur le lieu de production lors d’inspections officielles effectuées au moins une fois par mois au cours des trois derniers mois précédant la récolte.
ou
- Que ces végétaux ont été officiellement inspectés juste avant la commercialisation, qu’ils se sont révélés exempts de Liriomyza huidobrensis et Liriomyza trifolii et qu’ils ont été soumis à un traitement approprié contre Liriomyza huidobrensis et Liriomyza trifolii.
Cette constatation officielle est réalisée par les services de protection des végétaux français : les SRAL (Services
régionaux de l’alimentation).
De plus, l’arrêté du 4 avril 1990 relatif à la lutte contre la mouche mineuse Liriomyza huidobrensis précise que les végétaux trouvés contaminés par cette mineuses ne peuvent être commercialisés sur le territoire français. Ils doivent être détruits sous le contrôle d’un agent habilité chargé de la protection des végétaux.