Venturia inaequalis

Caractéristiques et symptômes de la maladie

La tavelure est la maladie fongique la plus redoutée en verger de pommier, un des arbres fruitiers les plus cultivés dans le monde. Son contrôle nécessite quinze à vingt traitements par an.

Venturia inaequalis attaque tous les organes aériens du pommier. Les symptômes que l'on observe sur les feuilles évoluent au cours de la saison et avec l'âge des organes. Au printemps, de petites taches, noires apparaissent sur la face supérieure du limbe (figure 1). Elles se couvrent à maturité d'un velouté verdâtre du à la fructification conidienne du champignon. Ces taches ont un diamètre de l'ordre de 4 à 6 mm avec des bords irréguliers et sont disposées le long des nervures principales. Les filaments mycéliens bruns du champignon se groupant en faisceaux rameux donnent aux taches cet aspect caractéristique de petites fibres ramifiées rayonnant autour d'un centre et bien visible à la loupe.

Ensuite, les taches deviennent brunes en périphérie et sont limitées par une zone de tissu mort. Leurs dimensions atteignent alors 8 mm de diamètre. A ce stade, les symptômes se déclarent sur la face inférieure du limbe et sur le pétiole. Sur le limbe, les taches sont irrégulières et confluentes, tandis qu'elles sont de petites tailles et de forme ovale sur le pétiole. En été, l'infestation provoque de nouvelles lésions sur le limbe au niveau des feuilles matures. Celles-ci donnent au feuillage un aspect cloqué et grossièrement lacéré très caractéristique de la tavelure.

A l'automne puis au printemps, les bourgeons à bois et à fleurs subissent parfois des attaques de Venturia inaequalis. Elles se caractérisent par l'apparition de taches localisées à la partie libre des écailles. Ces taches correspondent au développement de stromas qui vont entraîner l'éclatement de l'assise épidermique et la dislocation et la nécrose des tissus sous-jacents. Sur les rameaux, les lésions apparaissent en juillet. Les pousses de l'année sont les plus sensibles aux attaques. Celles-ci sont caractérisées par des pustules qui se multiplient et donnent un aspect variqueux au rameau (figure 3, dégâts de tavelure sur poirier).

La tavelure sur le fruit est particulièrement visible au milieu du mois de mai. Des croûtes noirâtres et liégeuses se développent à la surface (figures 4 et 5). Par leur aspect et leur mode de développement, ces taches sont similaires à celles observées sur feuille à la même période. Par la suite, la surface se craquelle irrégulièrement et devient rugueuse. En attaque précoce, le fruit se dessèche en partie, se déforme, mûrit mal et peut tomber.

Sur les fleurs, on observe parfois l'apparition de tache sur les sépales, l'ovaire et le pédoncule. Celle-ci engendre une coulure et une chute des fleurs.