Biologie du ravageur
- Plantes-hôtes :
La vigne ainsi que les arbres fruitiers tels que le pommier (Malus pumila), le poirier (Pyrus communis), le prunier, le pêcher, le cerisier (Prunus spp.), mais aussi le groseillier (Ribes spp.) sont les hôtes les plus fréquents de Panonychus ulmi.
- Cycle de développement :
Les femelles adultes vivent 12 à 18 jours et pondent 24 à 48 oeufs en 10 jours. L'oeuf a un développement embryonnaire qui dure de 5 à 17 jours selon la température. L'acarien rouge hiverne à l'état d'oeuf. Sur la vigne, les oeufs d'hiver sont pondus au niveau des noeuds, sur les bois âgés ou le cep (figure 1). Sur les arbres fruitiers, ils sont déposés à la base des rameaux de l'année et surtout sur le vieux bois, aux points d'insertion des ramifications, dans les cicatrices ou autour des bourgeons et sur les bourses. Ils peuvent, par leur nombre, former des plaques rougeâtres. Les oeufs d'été sont pondus sur les feuilles.
La larve issue des oeufs d'hiver gagne les feuilles sur lesquelles elle se développe. L'évolution larvaire comprend 3 stades mobiles séparés par des stades de repos. La durée de développement varie de 7 à 12 jours selon la température. Les formes mobiles se nourrissent en suçant le suc des cellules du parenchyme de la face inférieure des feuilles, après les avoir dilacérées à l'aide de leurs pièces buccales en forme de stylets.
- Facteurs de développement :
L'éclosion des oeufs d'hiver débute en avril et s'étend plus ou moins dans le temps en fonction de la température printanière (figure 2). Selon les régions, 5 à 8 générations chevauchantes se succèdent sans interruption jusqu'à la fin de l'été. La durée du cycle dépend de la température et de l'hygrométrie (optimum 23 à 25°C et humidité relative 50 à 70 %). Une forte température et une hygrométrie faible tuent les oeufs et peuvent interrompre la multiplication de l'acarien rouge.
La plus haute densité de population est observée en juillet-août. Le dépôt des pontes d'hiver commence à la mi-août mais parfois plus tôt en cas de pullulation.
- Régulation par les auxiliaires :
Les infestations par ce ravageur sont souvent favorisées par la lutte chimique contre les autres ennemis du verger, qui est défavorable aux prédateurs de cet acarien. Certaines punaises Miridae (Deraeocoris, Malacocoris, Pilophorus) qui hivernent sous forme d'oeufs ont une activité larvaire précoce permettant de limiter l'infestation d'été. Le staphylin Holobus flavicornis (Boisduval & Lacordaire 1835) (Coleoptera Staphylinidae, anc. Oligota flavicornis) est actif en juin surtout s'il y a proximité d'une haie arbustive. Des acariens prédateurs très efficaces comme Typhlodromus pyri doivent être introduits au verger.
En été, les punaises Anthocoridae comme celles du genre Orius, les coccinelles du genre Stethorus ainsi que les névroptères comme les chrysopes sont très actifs. D'autres acariens prédateurs en provenance de la végétation environnante comme Amblyseius (Neoseiulus) californicus (McGregor 1954) colonise le verger. Ces prédateurs sont considérés comme des nettoyeurs, ne permettant pas d'éviter une infestation, mais venant compléter l'action des prédateurs de protection du printemps.