Description des champignons



Phaeomoniella chlamydospora est aussi associé à la maladie de Petri (« slow-dieback ») qui est présente en Europe, en Australie, en Afrique du Sud et aux Etats-Unis. Affectés par cette maladie, les jeunes vignes présentent un faible développement végétatif, leurs feuilles chlorosent et se dessèchent progressivement sur l'ensemble des rameaux, conduisant à un lent déclin de la souche. P. chlamydospora est aussi lié à un dépérissement survenant sur kiwi (Actinidia deliciosa).

  • Les conidiophores sont simples et cylindriques, de couleur vert brun et à paroi épaisse à leur base, leur teinte est plus claire à leur extrémité. Ils sont surmontés par une cellule conidiogène (phialide) plus claire, ampouliforme et allongée, terminée par une collerette (figures 1, 2 et 4). Les conidies sont subhyalines, oblongs- ellipsoïdes obovales à droites, regroupées en glomérule. Elles mesurent 3-4 x 1-1,5 micromètres (figure 2). Des chlamydospores globuleuses à sub-globuleuses (figure 3), olivâtres à vert sombre (7-15 micromètres de long), isolées ou en courtes chaines, sont formées en plus ou moins grand nombre en fonction des souches.
  • Des pycnides ont parfois été produites sur certains milieux de culture et retrouvées dans le vignoble sur les ceps.
  • Isolement, conservation sur milieu artificiel : champignon à croissance lente. Les colonies mesurent à peine 1 cm après une semaine d'incubation à 25°C sur milieu malt-agar. Elles prennent rapidement une teinte vert clair puis deviennent gris olive à noir olive (figures 4 et 5). 

 

Phaeoacremonium aleophilum est généralement présent sous sa forme asexuée au vignoble. La forme sexuée a été observée in natura sur vigne en Californie.

  • Les conidiophores sont simples, fréquemment réduits à la seule cellule conidiogène qui est subcylindrique à étroitement ellipsoïde (figures 6 à 8). Les conidies sont hyalines, oblongues-ellipsoïdes à allantoïdes, mesurant 3-4,5 x 1,5-2,5 micromètres (figure 7). Aucune chlamydospore n'est formée. 
  • Isolement, conservation sur milieu artificiel : champignon à croissance relativement lente, les colonies mycéliennes mesurant 1 à 2 centimètres après une semaine d'incubation à 25 C sur milieu malt-agar. Celles-ci ont une teinte beige à miel (figures 8 et 9) et produisent un pigment jaune qui diffuse dans le milieu

 

Fomitiporia mediterranea est un basidiomycète décrit comme une nouvelle espèce associée à l'esca dans les vignobles méditerranéens, responsable de la dégradation terminale du bois ("pourriture blanche" ou carie). Ses fructifications sur la vigne sont identiques à celles produites par Fomitiporia punctata (phellin tacheté). C'est pour cette raison que des confusions d'identification ont eu lieu par le passé. Ces deux champignons  forment des carpophores adhérant au bois (figure 10), plats et entièrement résupinés, pulvinés, à marge plus claire. De couleur beige à brune, ils peuvent atteindre sur la vigne plusieurs centimètres de diamètre et millimètres d'épaisseur.

 

Stereum hirsutum produit des carpophores (figure 11) sous la forme d'abord de croûtes circulaires, se décollant en partie et ondulant, de 2 à 10 cm de long et 1 à 3 cm de large. Leur couleur évolue : d'abord jaune soufre, avec des zones concentriques orangées, ils prennent une teinte grisâtre, feutrée de poil blanc, avec une marge lobée et ondulée de couleur jaune vif chez les jeunes sujets. Ils mesurent de 1 à 2 mm d'épaisseur ; ils sont donc assez minces mais dures, et tenace. L'hyménium est lisse, jaune-ocre à jaune un peu orangé. Ce champignon est cultivable sur milieu artificiel (figures 12 et 13).

Dernière modification : 01/09/2017
  • Auteurs :
  • D Blancard (INRAe)
  • P Lecomte (INRA)
  • L Guerin (Bordeaux Sciences Agro)
PCH_vigne6
Figure 1
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Figure 2
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Figure 3
phaeomoniella
Figure 4
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Figure 5
PAL_vigne1
Figure 6
PAL_vigne2
Figure 7
phaeocremonium
Figure 8
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Figure 9
fomitiporia
Figure 10
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Figure 11
Stereum_hirsutum_2
Figure 12
Stereum_hirsutum_3
Figure 13