Biologie, épidémiologie

•  Conservation, réservoirs à phytoplasmes

Le phytoplasme de la Flavescence dorée stricto sensu se multiplie dans le phloème (tubes criblés) des plantes du genre Vitis et est transmis par la cicadelle Scaphoideus titanus (figure 1) qui vit uniquement sur les Vitis, ceci contrairement à d'autres cicadelles qui peuvent se multiplier sur différents hôtes cultivés ou sauvages. Le caractère inféodé de la cicadelle fait que la maladie est très épidémique sur cette culture.

Des phytoplasmes génétiquement proches du phytoplasme de la Flavescence dorée ont été décrits dans différentes plantes sauvages comme l'aulne, la clématite ou le genêt. Il a été montré qu'ils peuvent être transmis occasionnellement à la vigne par d'autres cicadelles vivant sur ces plantes qui pourraient donc faire office de réservoir. Cependant, le caractère épidémique de ces phytoplasmes sur vigne n'a pas été démontré.

• Transmission, dissémination

Le phytoplasme de la Flavescence dorée est transmis par son insecte vecteur* selon le mode persistant, circulant et multipliant. Le vecteur se contamine en piquant pour se nourrir dans les vaisseaux du phloème d'une plante malade : c'est l'acquisition. Mais l'insecte n'est pas immédiatement infectieux, c'est la période de latence qui dure environ 30 jours. Les phytoplasmes doivent effectuer un cycle dans l'insecte avant d'être à nouveau transmis. Ils circulent dans son corps en traversant tout d'abord la paroi de l'intestin, gagnent ensuite l'hémolymphe et de là, atteignent divers organes où ils se multiplient, dont les glandes salivaires. Lorsqu'ils atteignent les cellules sécrétrices salivaires, ils peuvent être injectés dans une nouvelle plante lors d'un repas de l'insecte. Après cette période d' « incubation », l'insecte infectieux le reste toute sa vie mais ne transmettra pas le phytoplasme à sa descendance. Il pourra disséminer le phytoplasme de la Flavescence dorée au cours de ses vols et contaminer des plantes saines. L'organisme, injecté dans le phloème de la plante, s'y multiplie et se pérennisera durant toute la vie du cep.

En absence de lutte, la progression de la maladie au sein d'une parcelle est rapide. L'activité ampélophage de la cicadelle favorise la dissémination de proche en proche et la maladie se propage sous forme de taches qui s'agrandissent à partir d'un foyer primaire d'une année sur l'autre.

La maladie est également transmissible par la greffe de plants contaminés sur des plants sains.

* S. titanus ne réalise qu'une génération par an et effectue la totalité de son cycle sur vigne. L'hivernation a lieu à l'état d'oeuf. Après avoir hiberné, ces derniers éclosent entre début mai début juillet et donnent lieu à des larves qui évolueront durant 50 à 55 jours en passant par cinq stades larvaires. Les premiers adultes apparaissent début juillet et, après 10 jours de maturité sexuelle, ils s'accouplent. Ils meurent à l'automne après les pontes.

• Facteurs favorables à son développement

Plusieurs paramètres influencent le développement de la Flavescence dorée (par l'intermédiaire de la plante hôte ou du vecteur de la maladie) :
- le climat, qui influe sur le cycle de S. titanus ;
- certaines méthodes culturales comme le greffage. En effet, l'utilisation des bois issus de vignes mères contaminées a été à l'origine de la transmission de la maladie à un nombre plus ou moins important de plants en pépinière et par la suite à de nouvelles exploitations ;
- le cépage cultivé. Par exemple le Cabernet Sauvignon, le Sauvignon et le Chardonnay sont très sensibles et la maladie se propage rapidement dans les parcelles. A l'inverse, le Merlot, le Sémillon et la Syrah sont plus tolérants et la maladie se dissémine plus lentement.