Erysiphe necator Schwein. 1834

Oïdium ou "blanc de la vigne"

 

Introduit il y a moins de deux siècles en Europe (en Angleterre en 1845), cet agent pathogène conduisit à des attaques fulgurantes et à des pertes de récoltes atteignant par exemple plus de 50% en 1852. Déjà présent en France en 1951, ce champignon révèle une répartition mondiale. Notons que ses attaques sur baies sont parfois à l'origine de goûts désagréables dans le vin, en plus de l'augmentation de l'acidité des jus généralement liée au retard de maturité du raisin. Des attaques répétées et sévères sur vigne diminuent la vigueur et la productivité des ceps, et peuvent entraîner leur mort. Les baisses de rendement observées sont à imputer à une diminution du poids des baies et des rameaux.


Erysiphe necator est un champignon parasite obligatoire qui est strictement inféodé au genre Vitis. Il a été décrit en 1834 par Schweinitz en Amérique du Nord. Deux groupes de souches A et B (parfois qualifiés aussi de biotypes) ont été caractérisés il y a un peu plus d'une dizaine d'années chez cette espèce (1997), se différenciant génétiquement et phénotypiquement :
  • Des souches du groupe A isolées essentiellement dans les vignobles du pourtour Méditerranéen (principalement sur cépage carignan), avec toutefois des détections récentes dans des vignobles septentrionaux. Elles se pérennisent durant l'hiver essentiellement sous la forme de mycélium dormant dans les bourgeons et sont donc responsables d'une grande partie des symptômes d'oïdium de type "drapeaux" observés surtout dans les vignobles du Sud.
  • Des souches du groupe B passent l'hiver sous la forme de cleistothèces, mais elles peuvent également former du mycélium dormant dans les bourgeons, et ainsi induire des symptômes "drapeaux" en début de saison. Soulignons que c'est dans ce groupe de souches que sont identifiés les plus nombreux cas de résistance aux fongicides.
L'existence de ces deux groupes génétiques de souches n'est pas anodine bien que leur rôle exact ne soit pas encore parfaitement défini. Ajoutons que la diversité génétique d'E. necator sur son continent d'origine, l'Amérique, est beaucoup plus importante qu'en Europe : au moins une dizaine de groupes de souches ont été identifiés.

 


Classification : Fungi, Ascomycota, Leotiomycetes, Leotiomycetidae, Erysiphales, Erysiphaceae,
Synonymie : Uncinula necator (Schwein.) Burrill, (1892)
Dénomination anglaise : powdery mildew

 

Un autre oïdium sur vigne

Une autre espèce d'oïdium, Phyllactinia guttata(Wallr.) Lév.] (Hariot 1907), a été signalée ponctuellement  en Suisse francophone sur des baies de raisin de cépage gamay fortement attaquées par Uncinula necator. Nous avons également observé cette espèce sur vigne dans le Bordelais au cours des années 2000. P. guttata possèdedes cléistothèces mesurant entre 216 et 245 µm de diamètre. Ils développent 8 à 12 appendices vitreux ayant une longueur située entre 191 et 290 µm. Ces appendices sont caractérisés par un renflement au niveau de leur base qui est typique de cette espèce. Les cléistothèces contiennent de 4 à 5 asques qui eux même renferment de 2 à 4 ascospores ovoïdes.

 

Comment différencier les cléistothèces
des deux ascomycètes associés à l'oïdium de la vigne

 
 Erysiphe necator Phyllactinia guttata
Dernière modification : 07/12/2023
  • Auteurs :
  • D Blancard (INRAe)
  • M Corio-Costet (INRA)