Méthodes de protection
La gale bactérienne, comme de nombreuses bactérioses, est très difficile à contrôler préventivement, mais surtout une fois que cette maladie s'est déclarée dans une parcelle. De nombreuses méthodes de protection sont communes à la Moucheture bactérienne.
Lorsque des symptômes sont constatés dans une parcelle de tomate en cours de culture, il est malheureusement trop tard pour intervenir efficacement. On ne dispose pas de mesures très performantes pour empêcher l'évolution de cette bactériose.
Signalons toutefois que l'utilisation intensive du cuivre et de certains antibiotiques, notamment en pépinières, a conduit à l''apparition de souches de Xanthomonas tolérantes au cuivre dans plusieurs États des États-Unis et au Mexique, au Brésil par exemple, dans ce dernier pays, des résistances à ce composé et à un antibiotique, le sulfate de streptomycine, ont été détectées à des fréquences variables en fonction des espèces chez X. gardneri, X. axonopodis pv. vesicatoria et X. vesicatoria. Par ailleurs, de nombreuses souches de X. euvesicatoria seraient tolérantes au cuivre.
Comme dans le cas de la moucheture, une attention particulière devra être apportée à la qualité des semences. Ces dernières pourront être désinfectées suivant des modalités consultables dans la fiche Pseudomonas syringae pv. tomato.
Par ailleurs, deux sources de résistance à X. axonopodis pv. vesicatoria ont été rapportées dans le genre Lycopersicon. Ces résistances se matérialisant par une réaction d'hypersensibilité à l'égard de certaines souches :
- une résistance à la race T1 provenant du cultivar Hawaii 7998 et conférée par 3 gènes, « Rx1 », « Rx2 » et « Rx3 » (signalons notamment la récente description des lignées Ohio 9834 et Ohio 9816 partiellement résistantes à la race T1) ;
- une seconde résistance obtenue de Lycopersicon pimpinellifolium (PI 128 216 et PI 126 932) et de L. esculentum cultivar Hawaii 7981, efficace contre un second groupe de souches T3 pathogènes sur tomate et conférée par un gène incomplètement dominant, « RxvT3 ».
L' accession PI 114 490 serait résistante aux trois races T1, T2, T3 ; cette résistance serait conférée par au moins deux loci. Une résistance à la race T4 serait disponible chez l'accession LA 716 de Lycopersicon pennellii ; cette résistance n'a semble-t-il pas été confirmée au champ.
En effet, si l'on s'intéresse à la virulence des souches de Xanthomonas sur tomate, trois races (T1, T2, T3) ont été décrites dans un premier temps sur tomate à partir de 3 cultivars. Les races T1 et T2, décrites en 1990, ont été signalées un peu partout dans le monde : sur le continent américain, en Europe, en Australie. La race T3 a été mise en évidence plus récemment en Floride, puis au Mexique, en Thaïlande. L'émergence de races dans certaines zones de production pourrait être liée à l'utilisation de variétés résistantes ou à leur introduction par les semences.
Récemment deux nouvelles races ont été identifiées en Floride à partir de souches du groupe C : les races T2 et T4. À titre d'exemple, une récente enquête réalisée au Brésil a révélé l'existence de plusieurs espèces de Xanthomonas dans les différentes régions de production de la tomate : X. gardneri (groupe D/race T2), X. vesicatoria (groupe B/race T2), X. euvesicatoria (groupe A/race T1) et X. perforans (groupe C/race T3).
Enfin, à titre d'information, des essais ont été réalisés avec de l'eau d'électrolyse acide, connue pour ses activités germicides. Celle-ci présenterait une certaine efficacité à l'égard de X. vesicatoria, en tant que désinfectant de la surface des graines ou comme bactéricide de contact sur la végétation aérienne.