Biologie, épidémiologie
- Conservation, sources d'inoculum
Xanthomonas axonopodis pv. vesicatoria, batonnet Gram, se conserve peu de temps directement dans le sol. Il se maintient mieux sur les débris végétaux, (présents sur et dans le sol) et les semences (plusieurs mois, voire une année, certains auteurs parlent d'une dizaine d'années, à l'extérieur comme à l'intérieur). Cet agent pathogène persisterait sur les racines du blé. Il peut aussi vivre à l'état d'épiphyte ou infecter plusieurs solanacées cultivées, adventices ou sauvages qui assureront sa pérennisation. Parmi les espèces mentionnées, signalons les piments (Capsicum annuum, C. frutescens), l'aubergine, Amaranthus retroflexus, Datura stramonium, Chenopodium album, Portulaca oleracea, Galinsoga parviflora, Hibiscus trionum, Hyoscyamus niger, Hyoscyamus aureus, Lycium chinense, Lycium halimifolium, Physalis minima, Solanum dulcamara, S. nigrum, Nicandra physaloides, Lycopersicon pimpinellifolium, Nicotiana rustica. Certains de ces hôtes sont quelque peu controversés car, à la suite d'inoculations artificielles, des réactions d'hypersensibilité ont pu être confondues avec de véritables infections. De plus, on ne sait pas vraiment quelles sont les espèces appartenant aux 4 groupes inoculés.
L'inoculum primaire provient souvent de l'environnement des plantes ou des semences.
- Pénétration et invasion
Après une phase épiphyte, les bactéries pénètrent dans les folioles par des ouvertures naturelles comme les stomates et les hydatodes, ou via diverses blessures : des poils brisés (trichomes), des fentes de croissance, des lésions consécutives aux effets du sable ou du vent ou des piqûres d'insectes (Nezara viridula). Par la suite, la bactérie envahit les tissus et s'y multiplie en grandes quantités. En 24 heures, plusieurs millions de cellules bactériennes sont produites, ce qui est un atout certain pour leur dissémination, et les premiers symptômes apparaissent en 5 à 6 jours si les conditions sont très favorables.
- Multiplication et dissémination
Elle s'effectue grâce aux projections d'eau survenant aux cours des pluies et des irrigations par aspersion. La partie aérosol de ces éclaboussures (des microgouttelettes) peut être transportée sur de plus longues distances par le vent, ce qui explique que dans certaines parcelles, la progression de la maladie s'effectue dans le sens des vents dominants. Ainsi, des cellules bactériennes sont projetées vers les autres organes et plantes environnantes. Les ouvriers travaillant et circulant dans les cultures au feuillage humide contribuent à sa dispersion. Les semences et les plants contaminés assurent aussi sa dissémination. Signalons que cette bactérie a été isolée à partir de plusieurs insectes : Aulacophora concta, Eucoptaera praemorsa, Phanoroptera gracilis, Henosepilachna vigintioctopunctata.
- Conditions favorables à son développement
On trouve cette bactérie dans les zones de production chaudes et humides. Elle est aussi plutôt estivale et favorisée par des températures assez élevées. Son optimum thermique se situe aux alentours de 26°C, avec une plage de développement comprise entre 20 et 35°C. Elle apprécie les nuits chaudes, comprises entre 23 et 27°C. Les nuits froides, aux températures inférieures à 16°C inhibent son développement. Comme toutes les bactéries, elle affectionne les fortes hygrométries consécutives aux pluies, aux orages et aux rosées, et aux irrigations par aspersion.