Le fomes est surtout répandu dans les régions tempérées de l’hémisphère Nord. Il attaque les résineux, surtout le pin et l’épicéa. Il entraine de gros dégâts, liés à une fréquence et une agressivité importantes. Dans les années 70, des infections touchant de 50% à 80% des tiges ont pu être observées en Grande Bretagne. En France on considère que les pertes se sont élevées à plusieurs milliers de m3 durant les années 60-70 sur épicéa dans les Vosges calcaires, le pin maritime dans les Landes et le mélèze dans les Alpes. Des pertes sont observées aussi au Danemark, en Allemagne (Basse Saxe), Suède, Finlande, et le Sud-Est des USA.

Heterobasidion annosum peut sporuler tout au long de l’année. Les basidiospores émises sont transportées par le vent. Les spores ne se développent que sur des souches fraiches (contamination lors des éclaircies). Passé une dizaine de jours, d’autres micro-organismes ayant envahi la souche gênent la germination. La maladie se propage aussi aux arbres voisins par contact racinaire avec les racines infectées. Cela entraine une mortalité en rond, d'où le nom « maladie du rond », avec des arbres morts au centre.

Ce champignon est peu exigeant au point de vue des conditions climatiques ; les émissions de basidiospores cessent vers 0°C et une température de 40°C semble inhiber la germination de spores sur les souches fraiches.

Après une coupe rase, Heterobasidion annosum persiste dans le sol à partir des racines et des souches contaminées. Il peut alors être disséminé lors du labour. On labourera donc les zones contaminées en dernier. Un dessouchage peut être effectué avant replantation mais cela reste onéreux. Sur les parcelles très infectées, on pourra envisager une replantation avec des feuillus, en faisant attention qu’ils ne soient pas sensibles au fomes (ex. le bouleau).