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Trichothecium roseum (Pers.) Link 1809

Pourriture rose

 

- classification : Fungi, Ascomycota, Pezizomycotina, Sordariomycetes, Hypocreomycetidae, Hypocreales, Incertae sedis
- téléomorphe : Hypocreales
- dénominations anglaises : pink rot, pink mould rot


T. roseum est un champignon largement distribué dans le monde, fréquemment observé sur les débris végétaux les plus divers, sur les carpophores des champignons, faisant preuve parfois de myco-parasitisme. Souvent saprophytes, parfois parasite de faiblesse ou opportuniste, Il est notamment responsable de pourritures sur plusieurs fruits, sur rose, sous l'appellation de pourriture rose (pink rot) ou pourriture à moisissure rose (pink mould rot). Notons que sur vigne, ce champignon est essentiellement observé sur les grappes, se développant secondairement à la pourriture grise due à Botrytis cinerea.

Il est rapporté sur fruits de melon des plusieurs pays d'Amériques du nord et de sud, en Espagne, Israël, Chine, et même en France où on l'observe sporadiquement sur des fruits de melon. Ses symptômes s'observent en plein champ, mais surtout sur les fruits récoltés en cours de conservation.

Comme nous l'avons suggéré précédemment, il est capable de s'attaquer à d'autres champignons pathogènes des plantes comme Sclerotinia sclerotiorum, Apiosporina morbosa, Botrytis allii...

Ajoutons qu'il est susceptible de produire notamment une mycotoxine dans les tissus altérés : le trichothécène.


Symptômes

Les fruits affectés présentent une large lésion s'initiant au niveau des cicatrices pédonculaire (figures 1 et 2) ou stylaire (figure 3), sur le coté des fruits ou à partir d'une blessure comme un éclatement par exemple. Les tissus affectés prennent une teinte vert sombre dans un premier temps (figure 1), brunissent légèrement, tandis qu'une pourriture aigre se met en place progressivement.

Si les conditions climatiques sont humides, ces lésions se couvrent d'une moisissure rose plutôt caractéristique (figure 2),  à ne pas confondre avec celles des Fusarium.

Eléments de biologie

T. roseumpossède des caractéristiques biologiques assez comparables à celles de plusieurs autres champignons rencontrés sur les fruits des Cucurbitacées. Il vit probablement à l'état de saprophyte sur ces plantes et dans leur environnement.

  • Conservation et sources d'inoculum

Ce champignon est probablement présent dans de nombreuses zones de production des Cucurbitacées dans le monde : dans le sol, sur diverses plantes et sur les débris végétaux.... Il est connu pour affecter divers fruits (pomme, poire, prune, cerise, raisin...) et quelques légumes (melon, concombre, pastèque, tomate)... Ces hôtes "alternatifs" contribuent ainsi à les multiplier et les conserver.

  • Pénétration dans la plante et invasion de l'hôte

Il est observé sur les fruits souvent à maturité. Il s'y installe par l'intermédiaire de la cicatrice stilaire, de blessures diverses (plaie pédonculaire, éclatement...). Par la suite, son mycélium se développe de façon extensive, envahit les tissus qui son progressivement dégradés.

Soulignons que T. roseumest susceptible de produire une mycotoxine, un trichothecène.

  • Sporulation et dissémination des champignons

Ce champignon sporule abondamment à la surface des fruits pourris et les couvrant plus ou moins de sa moisissure rose. Ses conidies sont dispersées par les courants d'air et/ou les éclaboussures d'eau consécutives aux pluies.

  • Facteurs influençant le développement des champignons

Il se développe rapidement et sporule abondamment en présence d'humidité et lorsque les températures sont clémentes. Son optimum thermique se situe entre 20 et 25°C, il continue à se développer jusqu'à 10°C et même en dessous.


Méthodes de protection


En France, les dégâts occasionnés par T. roseum sur Cucurbitacées ne sont pas suffisamment graves pour nécessiter la mise en oeuvre de méthodes de protection particulières.

Il convient tout de même de souligner l'intérêt des mesures suivantes :

  • assurer un confort optimum aux plantes et éviter à tout pris de blesser les fruits (dégâts d'insectes, blessures mécaniques...) ;
  • améliorer au maximum l'aération de la végétation afin d'en diminuer l'humidité ;
  • éviter des conditions d'humidité persistante sur le couvert végétal et les fruits ;
  • récolter soigneusement les fruits et éviter de les blesser.

Notez que dans certains pays les fruits subissent l'action de divers traitements permettant de réduire au maximum les champignons pathogènes en post-récolte, et donc de mieux les conserver.


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Dernière modification : 04/12/2023
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
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Figure 1
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Figure 2
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Figure 3
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Figure 4
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Figure 5