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Septoria cucurbitacearum Sacc., (1876)

Septoriose


- classification : Fungi, Ascomycota, Dothideomycetes, Dothideomycetidae, Capnodiales, Mycosphaerellaceae
- téléomorphe : Mycosphaerella
- dénominations anglaises : Septoria leaf spot

Septoria cucurbitacearum est responsable de la septoriose, maladie plutôt répandue dans le monde. Elle est largement présente dans plusieurs états des États-Unis (Delaware, Massachusetts, New Hampshire, New York, Pennsylvanie, Wisconsin, Illinois), en Europe (Bulgarie, Danemark, France, Allemagne, Hongrie, Italie, Portugal, Roumanie), en URSS et Lituanie, en Afrique (Éthiopie, Kenya, Zambie), Australie.

Bien que signalée en France, cette maladie ne semble pas sévir actuellement de façon remarquable sur notre territoire.

La septoriose affecte les feuilles et les fruits d'une gamme plus ou moins étendue de Cucurbitacées : melon, concombre, melon amer, calebasse, citrouille, courges d'été, d'hiver et poivrée, pastèque,  Bryonia dioica (= B. cretica)...

Ses dégâts sont parfois importants en particulier sur les espèces du genre Cucurbita.


Principaux symptômes

La septoriose provoque des symptômes à peu près comparables sur les organes de toutes les Cucurbitacées.

Des petites taches humides, brun sombre et de 1-2 mm de diamètre, apparaissent sur les feuilles. Par la suite, elles s'étendent plutôt lentement et prennent une forme plus ou moins circulaire et une teinte beige à presque blanche en conditions sèches. Ces taches sont cernées par un étroit liseré brun, et les tissus centraux se craquellent parfois. Certains auteurs rapportent la présence d'un halo jaune ceinturant les taches.

Soulignons que quelques minuscules structures globuleuses brunes à noires sont visibles au sein des tissus altérés en particulier sur les feuilles ; ce sont des pycnides de S. cucurbitacearum qui caractérisent son parasitisme. Sur les fruits, ces fructifications ne semblent pas se former aisément. A leur place, on observe des champignons secondaires qui peuvent conduire à un diagnostic erroné. Alors méfiance.

Notons que S. cucurbitacearum est responsable de petites lésions chancreuses blanchâtres (1-2 mm de diamètre) sur les fruits de Cucurbita moschata, C. pepo et de citrouille. Elles sont en relief et présentent une teinte rougeâtre à blanche en fonction de leur stade d'évolution et de l'état de maturité des fruits. Ajoutons que ce champignon a aussi été associé à des pourritures sur Cucurbita maxima et C. moschata, en association avec d'autres microorganismes. Son implication dans ce type de pourriture ne semble pas évidente.


Biologie, épidémiologie

  • Conservation, sources d'inoculum

S. cucurbitacearum perdure plus d'une année sur les débris de cultures grâce à son mycélium dormant et/ou ses chlamydospores. Il doit aussi pouvoir se maintenir sur le matériel utilisé pour la culture.
Il se transmet par les graines, ces dernières une fois contaminées assurent sa conservation et sa dissémination.

  • Pénétration, invasion

Des conidies issues de pycnides se déposent à la surface du limbe ou des fruits. Elles germent et le mycélium pénètre par les stomates, puis envahit les tissus. Des symptômes sont déjà visibles au bout de quelques jours.

 

  • Sporulation et dissémination

Par la suite, S. cucurbitacearum forme des pycnides dans les tissus à partir desquelles de fines et longues conidies cloisonnées sont expulsées sous la forme de cirrhes mucilagineux. Ces spores sont dispersées par les éclaboussures consécutives à des pluies ou des irrigations par aspersion. Les travailleurs et les équipements circulant au sein de la végétation humide disséminent aussi des spores d'une plante à l'autre. Les graines contaminées pourraient contribuer à la conservation et à la dissémination de la maladie sur de longues distances.

  • Conditions favorables à son développement

Les périodes climatiques caractérisées par des précipitations, une humidité élevée, et des températures comprises entre 16 et 19°C sont optimales aux infections et au développement de la septoriose.


Méthodes de protection

  • En cours de culture

Des l'apparition des tout premiers symptômes, et si la parcelle est localisée dans une zone de production où la septoriose est grave de façon récurrente, il convient de réaliser des traitements fongicides assez rapidement. Plusieurs matières actives procurent une protection efficace, comme l'oxychlorure de cuivre, le chlorothalonil, le manèbe et le mancozèbe...


Soulignons que cette maladie ne semble pas se manifester en France et qu'aucune matière active n'est actuellement autorisée pour cet usage.

Par ailleurs, il convient d'éviter au maximum la présence d'eau libre sur les plantes et les fortes hygrométries. Pour cela, il faut aérer au maximum les abris, et proscrire les bassinages et les irrigations par aspersion.
En plein champ, on ne mettra pas en oeuvre des irrigations par aspersion si elles ne sont pas indispensables. Dans le cas contraire, elles seront réalisées le matin ou en cours de matinée afin que le feuillage se ressuie rapidement, en aucun cas le soir.

Les feuilles, les fruits et les plantes très affectées seront éliminées des cultures et détruites. En fin de culture, les débris végétaux seront soit éliminés, soit enfouis profondément.
 

  • Culture suivante

Il conviendra d'utiliser des graines saines. En cas de doute, leur désinfection ou leur enrobage avec un ou plusieurs fongicides devraient permettre de contrôler S. cucurbitacearum.

Des rotations culturales d'au moins 2 années seront envisagées. De plus, on évitera de mettre en place une nouvelle culture à proximité de parcelles de Cucurbitacées déjà affectées.

Il pourra aussi être préconisé de planter avec des densités permettant par la suite une bonne aération de la végétation, un bon ressuyage après les pluies ou les irrigations par aspersion, et de produire des plantes plutôt vigoureuses. On évitera de planter dans des sols hydromorphes. Il sera préférable d'irriguer les plantes au goutte à goutte plutôt que par aspersion. Le matériel utilisé devra être désinfecté entre chaque culture.

Lors des périodes humides et froides, une surveillance attentive des cultures permettra de détecter les premiers symptômes et de déclencher la protection chimique s'il y a lieu. Les fongicides signalés précédemment seront usités.

Dernière modification : 04/12/2023
  • Auteurs :
  • D Blancard (INRAe)
  • V Mayet (INRA)