Biologie de la laitue
La laitue cultivée (Lactuca sativa) est une plante herbacée, annuelle, avec deux phases bien distinctes :
- la phase végétative, aboutissant à la formation d'une pomme plus ou moins fermée, est le stade utilisé pour la commercialisation ;
- la phase reproductrice, au cours de laquelle la tige centrale s'allonge (montaison, figure 1), s'achève par la floraison et la production de graines.
Au cours de la phase végétative, la plante forme d'abord une rosette de feuilles entières. Puis survient la période de pommaison, au cours de laquelle se différencient les types de laitue. Soit les jeunes feuilles sont imbriquées et plus ou moins refermées à leur sommet ; les plantes correspondent alors aux laitues pommées avec les 2 principaux cultigroupes, la laitue beurre à feuilles assez tendres, et les laitues batavia à feuilles plus craquantes. Soit les feuilles restent plus ouvertes et la plante est classée comme laitue non pommée ou laitue à couper. Tous ces types, appartenant à la même espèce, sont donc intercompatibles ; des croisements entre eux sont couramment réalisés par les sélectionneurs afin de transférer des gènes de résistances à des agents pathogènes (voir le lien sur Les résistances aux bioagresseurs ou de créer un matériel de morphologie originale. Ainsi, des laitues de morphologies intermédiaires entre ces types, bien définis au milieu du XXème siècle, sont actuellement sur le marché. Dans presque tous ces types, il existe des gammes de variétés de différentes couleurs, allant du blond au vert foncé, avec, de plus, des variétés anthocyanées (laitues rouges). Pour plus de détails sur les différents types de laitues cultivées, consultez l'onglet les différents types de laitues cultivées.
Après la phase végétative, la tige s'allonge et la hampe florale ramifiée en corymbe se développe. La montaison est plus ou moins rapide selon les conditions climatiques et les génotypes. Elle est favorisée par des jours longs et de hautes températures. C'est pour cette raison que les sélectionneurs ont créé, pour les cultures d'été, des variétés résistantes à la montaison. La fleur, de couleur jaune avec un léger anthocyane chez certains génotypes, est en réalité un ensemble de 12-15 fleurons regroupés en capitules (caractéristique des astéracées). L'anatomie et l'évolution des fleurs favorisent fortement l'autogamie. Leur petite taille et leur rapidité d'ouverture rendent les castrations délicates. Les hybridations manuelles ne sont réalisées que dans les programmes de sélection pour combiner des caractères de différentes variétés. Les variétés cultivées sont des variétés fixées. Cependant, quelques insectes, mouches et abeilles sauvages, peuvent transférer du pollen entre plantes et ainsi, le risque d’hybridation accidentelle n’est pas nul. Même si aucune réglementation ne le préconise, il est conseillé de produire, en France, les graines sous abri insect-proof pour éliminer ces risques d’hybridation ou, au moins, d’isoler les variétés fleurissant au champ. De plus, les abris protègent les portes graines des pucerons vecteurs du virus de la mosaïque de la laitue (LMV) qui est transmissible par semences. Les abris sont également efficaces pour abriter les fleurs des intempéries ; en effet, les pluies peuvent entraîner la chute des graines ou le développement d’un champignon, Botrytis cinerea. De plus, le vent, associé à un temps sec, favorise la dispersion des graines en raison de leur anatomie (graine nue avec aigrette).