Ecologie, épidémiologie
- Conservation, sources de virusLe virus de la mosaïque de la laitue (Lettuce mosaic virus, LMV) est transmis par la graine chez la laitue et également chez Lactuca serriola. L'infection de l'embryon peut avoir pour origine celle de l'ovule, plus rarement celle du pollen. Le taux de transmission varie selon le génotype, la souche et les conditions de milieu ; il peut fluctuer de 3 à 15%. Chez les variétés possédant un gène récessif de résistance, le taux de transmission a été rapporté comme nul ou inférieur à 1 pour mille. Cependant, certaines souches capables de contourner la résistance et transmissibles à des taux pouvant dépasser 10% sont apparues dans plusieurs pays.
Lors de l'utilisation de lots de semences non contrôlés et infectés, ce sont les jeunes plants issus de graines hébergeant le virus qui sont la source initiale d'inoculum. Dans ce cas de figure, les épidémies au champ sont très graves. Par ailleurs, le LMV révèle un assez large spectre d'hôtes susceptibles d'être infectés et de servir de sources d'inoculum. De nombreuses adventices constituent des réservoirs à virus potentiels et agissent comme plantes sources ou relais. Parmi les astéracées, on peut citer : Lactuca serriola, Lactuca virosa, le séneçon, les laiterons, le pissenlit, Helminthia sp.. La capselle, la stellaire, Lamium amplexiacaule, des chénopodes... hébergent également le LMV. Parmi les plantes cultivées sensibles, on recense également le pois, le pois chiche et le carthame ; mais leur rôle dans les épidémies de LMV sur salades paraît mineur. Ces dernières années, plusieurs espèces ornementales ont été reconnues comme hôtes du LMV : l'Osteospermum, le gazania, le pétunia, la reine-marguerite, le lysianthus. L'influence favorable des deux premières espèces dans des épidémies de LMV sur salades a été clairement démontrée en Californie. Les cultures de chicorée, mais aussi d'épinard, contribuent à maintenir le LMV durant l'hiver.
La culture répétée de laitues au même endroit conduit souvent à une augmentation graduelle du taux d'infection des parcelles. Cela se produit surtout quand les variétés cultivées sont sensibles aux souches autochtones et lorsque de nombreuses plantes sensibles au virus persistent dans l'environnement des parcelles et servent de réservoirs à virus.
- Transmission, dissémination
Le LMV est transmis par des pucerons selon le mode non persistant. Le puceron vecteur peut acquérir le virus sur une plante infectée ou le transmettre à une plante saine, en quelques secondes, au cours de très brèves piqûres, dites "piqûres d'épreuve". Ces piqûres lui permettent de s'assurer que la plante est un hôte favorable à son développement. Le puceron est capable de transmettre le virus immédiatement après son acquisition et le reste pendant une dizaine de minutes. Il perd cette capacité s'il effectue d'autres piqûres d'épreuves ou des piqûres alimentaires plus longues. La proportion de plantes qu'il risque de contaminer est maximale dans le voisinage de la plante source. Transporté par le vent, il peut être un vecteur redoutablement efficace sur des distances relativement importantes.
De très nombreuses espèces de pucerons dont Myzus persicae, Macrosiphum euphorbiae, Aphis gossypii et Aphis craccivora, Hyperomyzus lactucae, Nasonovia ribis-nigri, Pemphigus bursarius ... sont susceptibles de transmettre le LMV plus ou moins efficacement.
La très grande efficacité du mode de transmission de ce virus fait qu'on peut observer une dissémination très rapide de la maladie dans la parcelle sans qu'on ait noté d'importantes pullulations de pucerons.