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Méthodes de protection

- En cours de culture

Aucune méthode de lutte n'est réellement efficace en cours de culture sur salade pour contrôler les Meloidogyne spp..

Si des attaques surviennent en pépinière, les plants affectés doivent être éliminés. Dans le cas contraire, leur plantation au champ contribuera à assurer la dissémination des nématodes et la contamination de sols sains.

En plein champ, il est impératif que les systèmes racinaires des salades attaquées soient enlevés de la parcelle et éliminés, pour éviter d'enrichir le sol en nématodes. Lorsque cette dernière mesure ne sera pas envisageable, on pourra mettre à l'air libre les racines afin qu'elles subissent les effets du soleil. De la même manière, plusieurs labours successifs, effectués durant l'été, contribueront à exposer les nématodes à la chaleur et à les tuer.


- Culture suivante

Pour être efficace, la lutte contre les nématodes à galles devra faire intervenir, d'une façon complémentaire, l'ensemble des méthodes de lutte proposées ici.

Les rotations culturales sont fréquemment conseillées pour retarder l'apparition des nématodes, voire limiter leur extension. Celles-ci ne sont pas toujours faciles à mettre en oeuvre, en particulier pour certains nématodes polyphages comme les Meloidogyne spp. ou les Pratylenchus spp. En effet, il n'est pas toujours évident de trouver des plantes résistantes pouvant entrer dans les rotations. Pour être efficaces, les rotations devront aboutir à une absence d'hôtes sensibles sur la parcelle durant au moins quatre années. A la Martinique, de courtes rotations avec la légumineuse fourragère Mucuna pruriens ont permis de réduire les populations de Meloidogyne incognita et de Rotylenchus reniformis du sol. La jachère est parfois préconisée dans quelques pays, mais elle pose des problèmes d'érosion du sol.

Il existe un certain nombre de "plantes pièges" à nématodes ou "nématicides" (Tagetes spp. : Tagetes erecta, Tagetes patula...) qui sont encore peu utilisées dans le cadre de rotations avec les salades. L'enfouissement au sol de certains composts ou d'engrais verts juste avant la mise en place d'une culture de salade peut aussi réduire les dégâts des nématodes. A titre d'exemple, le compost à base de pulpe de café réduit le nombre de galles et les masses d’œufs de Meloidogyne incognita sur laitue. Il en est de même pour les tourteaux à base d'Azadirachta indica. Sorghum sudanense, le seigle et l'avoine, hôtes peu à pas sensibles à Meloidogyne hapla, sont utilisés comme cultures de couverture et d'engrais verts. L'apport de chitine au sol présente une certaine efficacité vis-à-vis de Meloidogyne hapla.

Il sera primordial d’obtenir des plants sains. On les produira de préférence sur des tablettes et dans un substrat désinfecté. Ils pourront être posés sur le sol à condition que ce dernier soit couvert d'un paillage plastique propre et non déchiré. Si vous avez le moindre doute sur la qualité du sol de votre pépinière, il devra être désinfecté.
Plusieurs produits nématicides sont utilisables. Leur choix dépendra de la législation sur les pesticides en vigueur dans votre pays et des moyens financiers dont vous disposez pour réaliser cette désinfection.

Liste des matières actives utilisées en France pour combattre les nématodes sur les cultures, ainsi que quelques renseignements les concernant :

Les fumigants utilisables sont le 1,3-dichloropropène,  le dazomet, et le métam sodium (lien1 e-phy) (lien 2 e-phy). Ce sont des produits souvent assez polyvalents en plus d'être nématicides (fongicides, insecticides, herbicides). Ils sont généralement plus efficaces dans les sols bien drainés et poreux. Ils agissent directement sur les nématodes. Ces produits sont surtout employés en pépinière. Ils sont plus efficaces que les non-fumigants. Le 1,3-dichloropropène a une faible action sur les mauvaises herbes. Le dazomet et le métam-sodium sont peu utilisés. Un certain nombre d'entre eux sont utilisés en plein champ.

Aucun produit  non-fumigant n'est actuellement homologué pour l'usage nématodes sur salades . 

Rappelons que l''utilisation de ces produits comporte plusieurs inconvénients :
- bon nombre de ces produits sont toxiques pour l'homme et l'environnement ;
- ils ne sont peu ou pas spécifiques et bouleversent les équilibres biologiques ;
- il sont coûteux et demandent parfois du matériel spécifique.

Dans les pays où l'ensoleillement est important, une désinfection solaire du sol ("solarisation") pourra être envisagée, notamment pour assainir à un moindre coût les parcelles. Cette technique consiste à recouvrir le sol à désinfecter, qui aura été au préalable bien préparé et bien humidifié, avec un film de polyéthylène de 35 à 50 microns d'épaisseur. Ce dernier sera maintenu en place au moins un mois, lors d’une période très ensoleillée de l'année. Il permet d'augmenter la température du sol et de favoriser l'activité d'antagonismes microbiens. Cela contribue à réduire le taux d’inoculum dans le sol de nombreux micro-organismes phytopathogènes et notamment de certains nématodes. L'utilisation de nématicides et de composts... est parfois associée à la solarisation pour augmenter son efficacité sur les Meloidogyne spp. notamment.

Les nématodes sont parfois combattus en immergeant durant 7 à 9 mois les futures parcelles déjà contaminées. Cette immersion peut être continue ou entrecoupée de périodes d'assèchement du sol. Dans ces conditions, le sol s'appauvrit en oxygène et accumule des substances toxiques pour les nématodes, comme des acides organiques, du méthane... Cette méthode n'est efficace que si elle est réalisée à une période chaude de l'année. Elle comporte certains risques liés à la possibilité de disséminer en même temps les nématodes.

Plusieurs labours, des plantations précoces et sur buttes, sont préconisés pour limiter les effets des nématodes. Il en est de même de l’utilisation de grosses mottes pour réaliser les plants. Les outils servant au travail du sol de parcelles contaminées devront être bien nettoyés avant de servir dans d'autres parcelles saines. Il en sera de même pour les roues des tracteurs. Un rinçage soigneux à l'eau de ce matériel suffira souvent à le débarrasser de la terre et des nématodes la contaminant.

Les mauvaises herbes devront être parfaitement contrôlées dans les futures parcelles, car un certain nombre d'entre elles hébergent et multiplient les nématodes.
Il conviendra de parfaitement maîtriser la fertilisation des plantes ainsi que leur irrigation.

Il semble exister quelques différences de sensibilité aux Meloidogyne spp. chez les salades. Chez la laitue, des différences de production d’œufs ont été constatées pour Meloidogyne incognita race 1 et Meloidogyne javanica. Une résistance monogénique à Meloidogyne incognita a été trouvée chez le cultivar de laitue "Grand rapids » au Brésil. Lactuca saligna et Lactuca dregeana se sont avérées résistantes à une population de Meloidogyne hapla de serre.

Un certain nombre de micro-organismes parasites des nématodes à galles ont été expérimentés sur salades : Paecilomyces marquandii, Verticillium chlamydosporium, Streptomyces costaricains, Bacillus thuringiensis... Par exemple, Verticillium chlamydosporium infecte le second stade larvaire et les oeufs de Meloidogyne hapla.



NB : La législation sur les pesticides évoluant très rapidement, nous vous conseillons de consulter le site
e-phy du ministère de l’agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.

Dernière modification : 09/04/2015
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)