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Méthodes de protection


- En cours de culture

Si vous êtes confrontés à des attaques de Thanatephorus cucumeris (Rhizoctonia solani) en pépinière, nous vous conseillons d'éliminer les plants malades et celles à proximité. Si vous avez quelques doutes, vous pouvez réaliser des traitements foliaires* avec les fongicides suivants : pencycuron, boscalid + pyraclostrobine aussi bien sur laitue que sur scarole et frisée (notons que seuls les traitements préventifs sont réellement efficaces sur les pourritures du collet chez les salades).  Par la suite, surtout après plantation, une à trois applications pourront être réalisées, le dernier traitement se situant au maximum au stade 11-13 feuilles.

En serre, il convient de maîtriser au maximum le climat afin d'éviter les excès d'humidité et de température. Pour cela, les abris seront bien aérés. On favorisera un bon ressuyage du sol après les pluies et les irrigations par aspersion. On maintiendra une fertilisation équilibrée et on éliminera soigneusement les débris végétaux et les plantes malades en fin de culture.


- Culture suivante

Pour éviter d'introduire ce champignon parasite dans votre exploitation, il sera indispensable d'utiliser un substrat sain et des plants de qualité. Les plants produits en mini-mottes ne seront pas posés à même le sol, tout particulièrement s'il n'a pas été désinfecté ; un film plastique devra les isoler. Si vous produisez vos plants, nous vous conseillons d'appliquer les mesures d'hygiènes et de désinfections préconisées.

Des traitements fongiques au niveau des semences pourront également être réalisés. Ils peuvent être à base d'iprodione sur chicorée witloof ou de  propamocarbe HCl associé au fosetyl-aluminium sur laitue.

Dans les sols contaminés, l’une des options suivantes pourra être choisie, ceci en fonction des exigences techniques et commerciales du producteur :
- dans le cas d'une culture de plein champ, on pourra associer un traitement du sol* avant plantation avec un fongicide (pencycuron, iprodione) (aussi bien sur laitue et chicorée que sur scarole et frisée) à un paillage de ce dernier avec un film plastique. Après plantation, des traitements foliaires avec certains de ces fongicides pourront être réalisés afin de compléter l'efficacité de ces mesures, ceci selon les mêmes modalités que celles précisées précédemment ;
- sous abri, une approche comparable à celle décrite précédemment pourra être envisagée, hormis peut être le paillage plastique du sol.

Une désinfection du sol* avec un fumigant pourra être envisagée. Ceux qui sont classiquement employés (metam sodium seul ou associé au diméthylpolysiloxane, dazomet) (e-phy) sont efficaces à l'égard de Thanatephorus cucumeris. Il en est de même pour la vapeur. Il conviendra d'être particulièrement vigilant pour éviter de ne pas réinfecter les sols désinfectés après traitement.

Dans les zones de production où elle pourra être appliquée, une désinfection solaire du sol (solarisation) sera réalisée ; des résultats assez spectaculaires ont été enregistrés notamment dans certains pays méditerranéens. Elle consiste à recouvrir le sol, qui aura été au préalable très bien préparé et humidifié, avec un film de polyéthylène de 35 à 50 µm d'épaisseur. Celui-ci sera maintenu en place au moins un mois à une période très ensoleillée de l'année. C'est une méthode économique, efficace, qui permet de se débarrasser de ce champignon colonisateur de la zone superficielle du sol.

Bien entendu, les mesures agroculturales préconisées en cours de culture devront être mises en oeuvre. En plus, les sols lourds et humides seront drainés et on réalisera un labour avant plantation afin de détruire une partie des sclérotes qui sont plus rapidement détruits en profondeur. Des rotations culturales pourront être effectuées avec des céréales, du maïs doux, des graminées fourragères et des oignons. On plantera les salades sur des buttes. Cela évitera que les feuilles des salades soient au contact de l'eau et favorisera une meilleure aération du collet des plantes. La fertilisation devra être équilibrée, en aucun cas trop faible en azote.

Il n'existe pas de variété résistante. Certains types de salades à port plus érigé, comme par exemple les romaines, apparaissent moins affectées.

Pour information, des micro-organismes antagonistes ont été expérimentés pour contrôler Thanatephorus cucumeris (Trichoderma harzianum, Trichoderma koningii, Burkholderia cepacia...). Bien que parfois prometteuse, l'utilisation de ces micro-organismes n'est pas encore suffisamment fiable pour pouvoir les préconiser sur le terrain.


* Le nombre de pesticides disponibles pour un usage donné évoluant en permanence, nous avons tout de même choisi de vous indiquer dans chaque fiche, le nom de quelques matières actives homologuées au moment de la rédaction de la fiche. Nous essaierons d’actualiser cette liste, au fur et à mesure des retraits et des nouvelles homologations. Malgré cela, nous vous conseillons de toujours confirmer votre choix en consultant le site e-phy du ministère de l’agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.
Dernière modification : 09/04/2015
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)