Cycle de développement

 

La processionnaire du pin se développe généralement sur une année avec une période de diapause obligatoire plus ou moins prolongée au stade pupe. Cette diapause peut s’étendre de quelques mois à plusieurs années en fonction de l’aspect favorable ou non des conditions climatiques (Demolin, 1990).

 

Cycle de développement annuel de la processionnaire du pin.

 

Comme chez tous les Lépidoptères, le cycle biologique de la processionnaire du pin se décompose en trois phases successives.

 

L’imago (papillon)
La processionnaire du pin est un papillon de nuit de 3 à 5 cm d’envergure et de couleur grisâtre, présentant un thorax assez velu et des antennes pectinées. Le dimorphisme sexuel est bien marqué, les papillons mâles étant plus petits que les femelles, et ces dernières présentant un abdomen assez imposant.

 

Papillons mâle (à gauche) et femelle (à droite) de processionnaires du pin (© A.-S. Brinquin-INRAE).

 

Les papillons émergent au cours de la nuit, tout au long de l’été. Afin de faciliter leur sortie de terre, ils possèdent sur leur tête une crête dentelée et sclérifiée, appelée canthus.

Le canthus permet au papillon de sortir de terre (© A.-S. Brinquin-INRAE).

 

Les papillons ne possèdent pas de trompe ni de système digestif, leur courte vie de 1 à 2 jours étant vouée à trouver un partenaire pour s’accoupler et s’assurer une descendance. Les mâles sortent de terre plus tôt que les femelles et s’envolent rapidement à la recherche de leurs partenaires, une fois leurs ailes déployées. Les femelles, quant à elles, cherchent un emplacement d’où elles pourront se mettre en position d’appel sexuel afin d’émettre leur phéromone sexuelle (la pityolure) et attirer les mâles. 

 La glande phéromonale de la femelle en cours d’appel sexuel (© G. Demolin-INRAE).

 

Une fois l’accouplement effectué, le femelle s’envole à la recherche d’un site de ponte, où elle déposera autour de deux aiguilles près de 200 œufs en moyenne, sous la forme d’un manchon recouvert d’écailles provenant de l’extrémité de son abdomen.

 

Ponte de processionnaire du pin (© J.-C. Martin-INRAE).

Les chenilles et le nid d'hiver

L’éclosion des œufs de la processionnaire du pin a lieu entre 32 et 38 jours après la ponte. Dès l'éclosion, les jeunes chenilles ont un comportement grégaire qui va se prolonger pendant toute leur vie larvaire.

Jeunes chenilles en procession sur la ponte ; stade L1 (© J.-C. Martin-INRAE).

Les chenilles passeront ensuite par 5 stades d’évolution appelés stades L1 à L5. Elles s’alimentent généralement la nuit des aiguilles de leur arbre hôte.

Les 5 stades larvaires de la processionnaire du pin ; stades L1 à L5 (© G. Demolin-INRAE).

Dès l’arrivée des premiers froids, les chenilles tissent un cocon soyeux appelé nid d'hiver. Chaque nuit, ce nid sera entretenu jusqu'au départ en procession de nymphose.

Pré-nids des chenilles processionnaires du pin de stade L1 (© A.-S. Brinquin-INRAE

 

 

Nid d’hiver des chenilles processionnaires du pin (© J.-C. Martin-INRAE).

 

La procession de nymphose marque la fin de la phase aérienne du cycle. Elle est à l’origine du nom de l’insecte et a lieu généralement de février à mai (avec de fortes variantes et exceptions en fonction des climats). L’enfouissement, à une profondeur comprise entre 5 et 20 centimètres, est limité dans un petit espace et n’est pas toujours définitif. Ainsi, si les conditions de température se révèlent inadéquates, les chenilles peuvent ressortir pour s’enterrer un peu plus loin. Débute alors la phase souterraine du cycle de vie de l’insecte.

Chenilles en procession au sol, à la recherche d’un site d’enfouissement (© A.-S. Brinquin-INRAE).

 

 

La chrysalide ou la phase souterraine

La phase souterraine de la processionnaire du pin peut durer de quelques mois à plusieurs années en fonction du climat. Elle se déroule généralement au printemps, mais peut débuter quelquefois dès la fin de l'automne dans les régions sous climat de type océanique. Après l’enfouissement, la chenille tisse autour d’elle un cocon de nymphose, et on assiste alors à un arrêt complet du développement (diapause). 

Cocons contenant les chrysalides de la processionnaire du pin dans le sol (© J.-C. Martin-INRAE).

 

Dans certains cas, cette phase de diapause peut être prolongée et peut durer jusqu’à cinq ans dans des conditions défavorables, ce qui pose des problèmes importants dans l’organisation de la lutte contre ce Lépidoptère. Le taux de diapause prolongée, proche de zéro en zone méditerranéenne, peut avoisiner 100 % dans les montagnes corses. La mortalité dans le sol est néanmoins importante. Les adultes émergeront ensuite tout au long de l’été et le cycle recommence.

 

Signaler la processionnaire du pin

Références :

Démolin G., 1990. Réflexions générales sur la diapause et les diapauses renforcées chez la processionnaire du pin, Thaumetopoea pityocampa Schiff. Les Colloques de l’INRA.

Dernière modification : 06/10/2023
  • Auteur :
  • A Brinquin (INRAE)