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Pseudomonas syringae pv. actinidiae (Psa)

Chancre bacterien du kiwi

 

 

Généralités

Le chancre bactérien du kiwi est causé par le biovar 3 de Pseudomonas syringae pv. Actinidiae. 

Cette bactérie, présente en France depuis 2010, est un complexe d’espèces très diverses. Son impact sur Actinidia n’est absolument pas négligeable et nécessite une vigilance particulière. Jusqu’en 2019, il était même inclus sur la liste A2 d’alerte OEPP (Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes) du fait des dommages causés sur les vergers.

A noter : d'autres biovars et d'autres souches de Pseudomonas syingae sont parfois retrouvées dans les plantes infectées. C'est le cas de Pseudomonas viridiflava et de Pseudomonas syringae pv. syringae (Pss).


Symptômes et dégâts

Lors d’une infection par cette bactérie, les dégâts constatés sont spécifiques aux organes attaqués :

  • Sur fleur : dessèchement des anthères (figure 1);
  • Sur feuilles : apparition de taches nécrotiques angulaires entourées d’un halo jaune (figure 2) ;
  • Sur bois : formation de chancres sur les troncs et les branches avec un écoulement d’exsudat gommeux hivernal et printanier, blanc (figure 3) à brun (figure 4). Les tissus sous l’écorce peuvent également devenir bruns (figure 5). Il est important de noter que la présence d’exsudats bruns rouge n’est pas caractéristique de la bactériose liée à Psa. Des analyses sont obligatoires pour déterminer la présence ou non de la maladie lorsque ce symptôme est repéré.
  • Départ de gourmands sous la zone infectée (figure 6).

Ce pathogène est extrêmement dommageable pour la production de fruits en quantité et en qualité. Il peut également entraîner la mort des plantes et se répandre rapidement.

A noter : en ce qui concerne les autres souches qui peuvent être retrouvées, les symptômes sont similaires, bien qu'il y ait quelques variantes. Pour Pseudomonas viridiflava, on observe également des tâches nécrotiques sur les feuilles. Mais ce qui la rend caractéristique, c'est sa capacité à attaquer les bourgeons floraux : ponctuation et/ou changement de couleur des pétales et parfois nécroses des stigmates et étamines sont observés, ce qui perturbe la fécondation.
Pss présente les mêmes symptômes que P. viridiflava. Cependant, il apparaît plus dangereux pour les bourgeons floraux, du fait de son pouvoir glaçogène plus élevé. 


Biologie

Conditions favorables à l'infection :

Les conditions optimales pour la multiplication de la bactérie se situent entre 10 et 20°C et son développement serait stoppé au delà de 25°C toutes blessures de taille ou causées par les accidents climatiques (gel, vent, grêle…) sont des portes d'entrées pour la contamination. Les jeunes arbres (moins de 5 ans) sont généralement plus sensibles au Psa.

Infection :

Lorsque la bactérie pénètre dans la plante, elle se multiplie et se répand depuis son point d’infection dans l’intégralité de la plante via les réseaux nutritifs. La bactérie va alors se multiplier et vivre dans la plante, diminuant sa vigueur et entraînant parfois sa mort.

L'infection est à son apogée en termes de symptômes au début du printemps (jusqu'à la floraison) et à la fin de l'automne et serait facilitée par l'action de la taille hivernale.

Il arrive parfois que Psa soit présente dans la plante et n'exprimer pas de symptôme si les conditions ne lui sont pas optimales. Il convient alors de vivre avec cette bactérie en évitant qu’elle ne développe de pathogénicité. 

Propagation, dissémination :

La bactérie se propage via le matériel végétal infecté, le vent et la pluie, ainsi que par les équipements utilisés pour la taille. Les blessures de l'écorce de l'arbre, ainsi que les fleurs, sont des voies d'accès pour l'infection par cette bactérie.

Certains insectes tel que la cicadelle blanche (Metcalfa pruinosa) sont suspectées d’être vecteurs de cette maladie.  L’abeille mellifère (Apis mellifera) pourrait également en être vecteur. En effet, le pollen étant contaminé, les abeilles et autres insectes pollinisateurs vont répandre la maladie en se déplaçant entre les arbres. Des traces de Psa peuvent être retrouvées sur abeilles et ruches jusqu’à 6 jours après contact entre la plante infectée et l’abeille. Il convient alors d’être très prudent lors du déplacement des ruches entre les vergers.


Gestion

Prophylaxie :

La gestion de cette maladie passe essentiellement par la mise en place de mesures prophylactiques. Il est donc imortant de les mettre en place pour en limiter l'apparition :

  • Surveillance régulière du verger ;
  • Désinfection du matériel de taille entre chaque rang voire entre chaque arbre ;
  • Mise en place des protection antigel, brise-vents, couverture des plaies de taille (mastic)... pour limiter les blessures sur les arbres ; 
  • Réalisation de traitements préventifs à base de cuivre ou de bacilles, dès qu'il y des conditions climatiques favorables à une infection (orage, pluie), après une opération en verger ayant créé des blessures ou à la chute des feuilles ;
  • Travail par temps sec autant que possible ;
  • Vérification qu'une couverture de pulvérisation complète est obtenue avec le réglage actuel des atomiseurs (papiers hydrosensibles). 

 Gestion :

Dès qu'un arbre est atteint, il est nécessaire de couper bien en dessous de la zone visuellement atteinte, puis de brûler ces éléments. 

En cas de doute, il est primordial de procéder à des prélèvements et des analyses.

Les traitements autorisés sont essentiellement à base de cuivre et d’autres bacilles. Il est également possible de traiter en post-récolte à base de sels de cuivre si les conditions sont favorables à la multiplication bactérienne (haute humidité, températures moyennes).

Les matières actives autorisées dans le cadre de la lutte contre PSA sur kiwi sont disponibles sur le site E-phy.

Dernière modification : 15/03/2024
Psa_fletrissement feuille
Figure 1
Psa_taches sur feuilles
Figure 2
Psa_Exsudat blanc
Figure 3
Psa_Exsudat rougeâtre
Figure 4
Psa_Noircissement tronc
Figure 5
Psa_Gourmands
Figure 6
Cycle de vie Psa
Figure 7