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Colletotrichum et Gloeosporium spp.

Anthracnoses

 

 Généralités

  • Plusieurs agents d'anthracnoses sont connus sur légumes, et en particulier sur ceux produits en zones tropicales à équatoriales. Dans ces zones, les Colletotrichum spp. rencontrés semblent avoir des gammes d'hôtes plus larges.
  • Champignons assez largement répandus dans le monde, signalés dans de nombreux pays sur tous les continents.
  • Plus ou moins polyphages, plusieurs espèces peuvent être rencontrés sur des légumes d'une même famille botanique. Méfiance, certains peuvent venir coloniser secondairement des tissus lésé par un envahisseur primaire.
  • Responsables de taches sur les organes affectés, souvent bien délimitées, et parfois cernées par les nervures sur feuilles ; plus allongées sur les tige et les fruits. Certaines espèces sont capables de s'attaquer aux racines produisant des microsclérotes sur ces dernières (figures 9 à 11), en particulier Colletotrichum coccodes qui provoque des pourritures racinaires sous abris en métropole, sur les porte-greffes tomate et aubergine, et sur piment.
  • Plutôt observés en plein champ en zones tropicales.
  • Des conceptacles plats et superficiels se forment sur les tissus lésés, des acervules (figures 1 à 5) plutôt caractéristiques produisant de très nombreuses spores en masses mucilagineuses (figures 6 et 7). Chez de nombreuses espèces des soies noires (ou setae) sont observées au sein de ces structures (figure 8).

 

  • Famille(s) botanique(s) sensible(s) 
Solanacées*  Cucurbitacées**


* aubergine, poivron, tomate

** calebasse, citrouille, concombre, courge, courge spaghetti, courgette, christophine, giraumon, margose ou concombre amer, melon, pastèque, pâtisson, potiron , plusieurs espèces de Luffa, etc. 


Biologie

  • Conservation : se maintient dans le sol, en particulier sur les débris végétaux, ou sur divers substrats organiques. Les masses stromatiques (microsclérotes) qu'ils forment sur les fruits, représentent une forme de conservation certaine. Certains se maintiennent aussi sur les graines (C. lagenarium, complexes d'espèces associées aux poivron et piment) qui se contaminent lors de leur extraction à partir de fruits infectés, et probablement sur diverses espèces végétales cultivées ou sauvages.
  • Infection : les spores germant à la surface des organes végétaux pollués, et pénétration directe des tissus. Ensuite, du mycélium principalement intracellulaire envahit les tissus.
  • Sporulation : production assez rapide d’acervules sur les lésions présentes sur les divers organes affectés.
  • Dissémination : les spores*** regroupées sous la forme d'un mucus sont dispersées par l'eau et les éclaboussures d'eau, par le vent transportant les fines gouttelettes d'eau, par les ouvriers et les outils agricoles, et par certains insectes. Les graines contaminées contribuent également à la dissémination de cette maladie.
  • Conditions favorables : l’humidité surtout influence les épidémies d'anthracnoses sur les légumes. Les contaminations ont souvent lieu à la suite de périodes humides, à la faveur des pluies et d'irrigations par aspersion. 

 

*** Pour simplifier, les spores des Colletotrichum peuvent être soit ovales à oblongues, droites (C. glosporioides, C. coccodes, C. orbiculare) ; soit arquées, falciformes, pointues aux extrémités (C. capsici).


Protection

  • Ne pas utiliser des graines contaminées.
  • Les espèces d’une même famille botanique ne semblent pas avoir la même sensibilité aux agents d’anthracnose. Certaines variétés de concombre sont résistantes à Goleosporium orbiculare.
  • Instaurer des rotations culturales n’impliquant pas des cultures sensibles, d'au minimum 2 à 3 ans.
  • Détruire dans la culture ou à proximité les espèces végétales spontanées pouvant héberger ces champignons.
  • Assurer un bon drainage aux parcelles cultivées.
  • Eviter les irrigations par aspersion, leur préférer l’irrigation au goutte à goutte. Si elles sont indispensables, les réaliser le matin afin que la végétation ressuie rapidement en cours de journée.
  • Sous abris, aérer au maximum.
  • Ne pas faire travailler les ouvriers tant que la végétation est mouillée.
  • Eviter les blessures sur fruits liées aux agissements d'autres bioagresseurs ou aux cueilleurs.
  • Sortir de la culture et détruire les plantes affectées et surtout les fruits malades. Eliminer en fin de culture les résidus végétaux. Un labour profond peut permettre d’enfouir les débris restants, cette mesure doit être combinée avec une rotation culturale.
  • Si besoin, pulvériser des fongicides en tenant compte des usages autorisés (e-phy)
Dernière modification : 01/02/2021
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
Colletotrichum-Morphologie5
Figure 1
Colletotrichum-Morphologie6
Figure 2
Colletotrichum-Morphologie11
Figure 3
Colletotrichum-Morphologie8
Figure 4
Colletotrichum-Morphologie3
Figure 5
Colletotrichum-spores2
Figure 6
Colletotrichum-spores1
Figure 7
Colletotrichum-Morphologie7
Figure 8
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Figure 9
Colletotrichum-Morphologie9
Figure 10
Colletotrichum4
Figure 11