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Didymella bryoniae *

 Chancre gommeux

 

 Généralités

  • Champignon est très largement répandu sur tous les continents et dans de nombreux pays, en particulier dans les zones de production tropicales et subtropicales, mais aussi dans des régions plus tempérées.
  • Affecte essentiellement les cucurbitacées (pastèque, melon, concombre, les courges d'hiver et les citrouilles, mais aussi courgette, cristophine, calebasse, margose ou melon amer, Luffa aegyptiaca, etc.).
  • S'attaque à tous leurs organes aériens : feuilles, tiges et fruits. Redouté pour ses chancres gommeux sur tige dans de très nombreux pays, et ses pourritures sur fruits.
  • Des souches résistantes à divers fongicides anciens et plus récents sont connues chez D. bryoniae.
  • Observé en plein champ, comme sous abris.

  

  • Famille(s) botanique(s) sensible(s) 
Cucurbitacées        


* Le chancre gommeux des Cucurbitacées, ne serait pas occasionné par un seul champignon comme on l’a longtemps cru, mais par au moins trois : Staganosporopsis cucurbitacearum (syn. Didymella bryoniae), Staganosporopsis citrulli, et Staganosporopsis caricae.
Ces 3 espèces révèlent une gamme d’hôtes commune chez les Cucurbitacées (S. caricae s’attaque aussi au papayer), mais leurs distributions mondiales semblent différentes. Il conviendrait d'identifier plus précisément la nature de la ou des espèces sévissant dans les DRO-COM. 


Biologie

  • Conservation : se maintient sur et/ou dans le sol sur les débris végétaux non décomposés plus ou moins secs, et sur les semences. Ses chlamydospores et son mycélium (figure 1) dormant résistent bien au froid et lui permettent de se maintenir d'une année à l'autre, voire au delà. Plutôt résistant à la sécheresse, il se maintient sur les structures des abris.

  • Infection : germination des conidies ou des ascospores sur les tissus sains, puis pénétration des différents tissus par le mycélium ceci directement à travers la cuticule ou l'épiderme, par les espaces intercellulaires autour de la base des trichomes,  par l'intermédiaire de plaies de taille, de cicatrices florales, ou de diverses autres blessures. D. bryoniae envahit les tissus, produit diverses enzymes ; ses symptômes apparaissent au bout de quelques jours, de 3 et plus d'une dizaine de jours en fonction des Cucurbitacées et des conditions environnantes.
  • Sporulation : forme assez rapidement des périthèces (figures 6 et 7) et des pycnides (figures 8 à 12) à la surface des tissus lésés. Ces structures globuleuses brunes à noires à maturité (figures 2 à 5) produisent respectivement des ascospores  et des conidies  en grandes quantités.
  • Conditions favorables : Particulièrement dommageable lorsque les plantes présentent diverses blessures ou lorsqu'elles sont affaiblies à la suite de stress ou d'attaques d'autres micro-organismes parasites ou de déprédateurs. Capable de se développer et de fructifier à des températures comprises entre 5°C et 35°C, son optimum est situé aux environs de 23°C. L'humidité est prépondérante pour son développement, comme les pluies et les irrigations par aspersion. Le greffage semble favoriser les attaques de D. bryoniae en serre, en particulier au niveau de la zone de greffage.

Protection

  • Il existe des différences de sensibilité entre Cucurbitacées. Certains porte-greffes résistants à ce champignon limiteraient son développement.
  • Utiliser des graines et des plants sains.
  • Désinfecter les graines si nécessaire.
  • Instaurer des rotations culturales n’impliquant pas des cultures sensibles, ceci au moins durant 2 ou 3 années.
  • Orienter les parcelles cultivées dans le sens du vent dominant afin que la végétation soit bien aérée.
  • Assurer un bon drainage aux parcelles cultivées.
  • Eviter les trop fortes densités de plantation afin de favoriser l'aération du feuillage.
  • Eviter les irrigations par aspersion, leur préférer l’irrigation au goutte à goutte. Si elles sont indispensables, les réaliser le matin afin que la végétation ressuie rapidement en cours de journée.
  • Sous abris, aérer au maximum.
  • Ne pas faire travailler les ouvriers tant que la végétation est mouillée.
  • Récolter les fruits avec précaution afin d'éviter les blessures.
  • Sortir de la culture et détruire les plantes affectées et surtout les fruits malades. Eliminer en fin de culture tous les résidus végétaux. Un labour profond peut permettre d’enfouir les débris restants, cette mesure doit être combinée avec une rotation culturale.
  • Si besoin, pulvériser des fongicides en tenant compte des usages autorisés (e-phy). Alterner les familles chimiques afin de ne pas sélectionner des souches résistantes.
Dernière modification : 02/11/2021
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
Didymella-Melon3
Figure 1
Didymella-Melon10
Figure 2
Didymella-Champi3
Figure 3
Didymella-Champi1
Figure 4
Didymella-Champi2
Figure 5
Didymella-Melon6
Figure 6
Didymella-Melon8
Figure 7
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Figure 8
Didymella-Champi4
Figure 9
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Figure 10