• IFPC
  • GIS-Fruits
  • INRAE
  • Ctifl

Biologie, épidémiologie

 

 

  • Eléments de biologie

C’est un parasite latent, dont l’infection a lieu au verger, échelonnée dès mi-juillet mais maximale en fin d’été et à l’automne, durant le mois qui précède la récolte. Les variétés à récolte tardive sont donc les plus sensibles (Fuji, Goldrush, groupe Pink Lady®).

 

Source d'inoculum

On considère que Neofabraea vagabunda est un champignon naturellement présent dans le verger, sous forme de mycélium hébergé par des chancres ou des fissures de l’écorce. N. vagabunda, contrairement à N. perennans, ne produit pas de chancre, mais peut s’installer dans des chancres existants. Sur les pommiers, on trouve des spores également dans les bourgeons dormants pendant l’hiver, entre les écailles : il est probable que ce soit un mode de conservation habituel, comme pour d’autres espèces fongiques (Alternaria, Colletotrichum).

N. vagabunda peut être hébergé par d’autres hôtes présents dans l’environnement : chênes, frênes, viorne, houx, ronces.

 

Infection

La phase sexuée de N. vagabunda (avec production d’ascospores) n’est pas connue en tant que telle dans les vergers. La phase asexuée (avec production de conidies) semble être la seule responsable des contaminations. Les spores sont produites à partir du mycélium présent dans les fissures des écorces, et il semblerait que ce soit toute l’année, permettant ensuite l’entretien de l’inoculum dans le verger, avec deux périodes d’activité : au printemps (mars à juin) et en été - automne (août à novembre), la deuxième étant la plus importante (Bompeix, 1973). La production des conidies serait favorisée par les températures fraîches : elle aurait lieu lorsque la température minimale descend en-dessous de 10°C (d’après M. Mari, Criof Bologne).

Le processus d’infection des fruits est encore mal connu. Cependant, il est aujourd’hui établi que la pluie joue un rôle prépondérant dans le transport des spores. Les observations montrent qu’en absence de pluie, il n’y a pas de cas d’infection par N. vagabunda. Les spores germent dans les lenticelles assez rapidement : 5 heures d’humectation sont suffisantes. La température ne semble pas jouer sur le taux de germination, mais plutôt sur la longueur du tube germinatif, donc sur la capacité à coloniser rapidement les lenticelles. L’infection sera d’autant plus efficace s’il y a plusieurs spores germant dans une lenticelle, car elles établissent des anastomoses mycéliennes qui assurent un meilleur ancrage du champignon. Une fois celui-ci installé, il entre en latence pendant les premiers mois de stockage. Les conditions météorologiques déterminantes sont la durée d’humectation induite par des évènements pluvieux, la température et la réceptivité des lenticelles. Les lenticelles sont plus réceptives au fur et à mesure que l’on s’approche de la récolte. Le facteur déclenchant ce stade de « maturité » des lenticelles n’est pas connu : parmi les hypothèses, on cite l’éthylène et l’activité chlorophyllienne.

Le champignon reprend son activité après plusieurs mois de stockage, variable selon les variétés : de 2-3 mois à 4-5 mois. Celle-ci se traduit par le développement d’une nécrose centrée sur la lenticelle. L’avancement en maturité des fruits serait le principal « moteur » d’apparition des taches. Le diamètre de la nécrose augmente ensuite progressivement, tandis que le champignon progresse à l’intérieur du fruit, donnant à la pourriture un aspect en cône, jusqu’à atteindre voire dépasser la zone carpellaire. Les fructifications apparaissent sous forme de pustules crevant l’épiderme au centre de la nécrose lorsque l’humidité relative est suffisante.

 

  • Conditions et facteurs favorisants


Etés et automnes humides et pluvieux.

Sensibilité variétale, liée à la structure et au nombre de lenticelles.

Longue conservation

Excès de maturité (date de récolte), déséquilibre nutritionnel, excès d’azote.

Dernière modification : 19/01/2023
  • Auteur :
  • M Giraud (CTIFL)