Connaître son cycle

Les différents stades de développement

Le cycle de la Punaise diabolique comprend un stade œuf, cinq stades larvaires et un stade adulte. 

Les œufs sont pondus par plaques. Ils sont blanchâtres et arrondis. Les larves de stade I restent sur les œufs elles sont rouges avec la tête et le thorax noirâtres. Les stades œufs et larves de premier stade sont difficilement identifiables sur photo, car on peut très facilement les confondre avec d'autres pontes et larves de punaises de taille similaire et appartenant à la famille des Pentatomidae.

  

Ooplaque

 

Larves de stade I

  

En revanche à partir du stade II, les larves se déplacent et elles possèdent des caractéristiques morphologiques remarquables : une tête rectangulaire avec une paire d’épines devant les yeux, des antennes noires avec une tache blanche à l’extrémité de l’article III, une série d’épines sur les côtés du thorax et enfin des pattes foncées avec des taches blanches.

Cycle de développement de la Punaise diabolique. Les tailles relatives des stades sont respectées.

 

Les différents stades de développement

En Europe, la Punaise diabolique effectue une à deux générations par an, mais elle peut en avoir jusqu'à quatre ou plus dans le sud de sa zone d'origine, en Chine.

Les œufs sont pondus en groupe (ooplaque), à la surface de feuilles. L'éclosion a lieu 3 à 6 jours après la ponte. Les larves de second stade seulement se dispersent et commencent à se nourrir en piquant les végétaux.

Chez les populations qui ne réalisent qu'une seule génération par an, les nouveaux adultes ne sont pas immédiatement matures sexuellement et ne se reproduisent que l'été suivant. Les adultes passent l'hiver dans des abris secs comme les écorces d'arbres morts, les crevasses de bâtiments, voire les véhicules ou à l'intérieur des maisons. On peut alors assister en automne à des invasions spectaculaires causant des nuisances domestiques.

Les adultes sortent enfin d'hivernation et commencent à se nourrir dès le mois d'avril. La reproduction se déroule durant le printemps et l'été et la ponte des œufs a lieu en juin et en août.

Plantes hôtes et dégâts

La Punaise diabolique est polyphage : 170 espèces végétales ont été répertoriées comme ses plantes hôtes, appartenant à de nombreuses familles botaniques. Parmi les plantes hôtes d'intérêt économique figurent plusieurs arbres fruitiers, comme les pêchers, nectariniers, pommiers, poiriers mais aussi les noisetiers, les kiwis, ainsi que la vigne. Les petits fruits sont également attaqués, ainsi que les plantes herbacées telles que les légumes, les plantes ornementales et les grandes cultures (maïs, soja).

 Punaise diabolique adulte sur Pommier

Larve de Punaise diabolique (stade III) sur Pommier

 

 Larve de Punaise diabolique (stade IV) sur Frêne

 

La Punaise diabolique se nourrit surtout des organes reproducteurs de la plante, et lorsqu'elle insère ses stylets pour se nourrir. Elle provoque ainsi des marques et des déformations sur les fruits. Ces dégâts peuvent entraîner une baisse de rendement suite à l'avortement des bourgeons floraux ou à la chute des jeunes fruits. 

Même de faibles populations peuvent être suffisantes pour causer des pertes de récolte importantes. Sur la vigne, il a été montré que la Punaise diabolique peut affecter la qualité du vin. En effet, lorsque les punaises sont présentes sur les grappes de raisins pendant la récolte et broyées avec les baies, les substances qu'elles dégagent altèrent l'arôme du vin.

Actuellement aux USA, la Punaise diabolique cause des dégâts importants à de très nombreuses cultures. En Europe, des dégâts ont été signalés à partir de 2015 en Italie, spécialement dans le Piémont. En France, les premiers dégâts imputés à la punaise ont été reportés en 2018 (vergers de kiwi du Sud-Ouest), et en 2019 (Savoie). Depuis 2020, des dégâts sont signalés dans l'ensemble du Sud-Est de la France.

 

Dégâts sur poire

 

Dégâts sur pomme

 

Nuisances domestiques

La Punaise diabolique est également connue pour les nuisances domestiques que causent les adultes lorsqu'ils envahissent, parfois de façon très impressionnante, les habitations à l'automne, lorsqu'ils recherchent un abri pour hiverner. Ces infestations sont toutefois sans impact ni sur la santé humaine ni sur celle des animaux : la Punaise diabolique est inoffensive.

Contrôle des populations en cultures

Des pistes de recherche sont explorées pour contrôler les dégâts en cultures fruitières, comme l'utilisation de filets insect-proof dans les vergers pour protéger les fruits des piqures de punaises. Le suivi des populations est réalisé avec des pièges à phéromones. La lutte biologique avec des parasitoïdes oophages est également à l'étude : Anastatus bifasciatus, qui est présent en France, et plusieurs espèces appartenant au genre Trissolcus sont en cours d'étude.

 

Punaise diabolique stoppée par un filet anti-carpocapse, en verger de pommiers

 

Anastatus bifasciatus parasitoïde des œufs de Halyomorpha halys

 

Trissolcus basalis parasitoïde des œufs de Halyomorpha halys

Dernière modification : 19/10/2022
  • Auteurs :
  • J Streito (INRAE)
  • M Chartois (INRAE)