Glossaire
Allélopathie : interaction négative entre deux plantes d’espèces généralement différentes, due à des substances toxiques libérées par un des organes, vivant ou mort, de l’une d’elles et agissant sur la croissance de l’autre.
Assolement : répartition à un instant donné de différentes cultures sur un même territoire.
Atténuation : méthode ayant pour objectif de minimiser les « pertes » lorsque la culture et le bio-agresseur se trouvent en contact. Il s’agit d’augmenter la compétitivité de la culture et d’éviter les conditions favorables au développement et à la propagation du ou des bio-agresseurs en jouant par exemple sur les dates et densités de semis, la fertilisation, l’irrigation ou en mettant en œuvre des associations d’espèces et de variétés.
Auxiliaire : en protection des cultures, prédateur ou parasitoïde qui, par son mode de vie, apporte son concours à la destruction de ravageurs nuisibles aux cultures.
Biocontrôle : ensemble des méthodes de protection des végétaux qui utilisent des mécanismes naturels. Il existe quatre familles de produits de biocontrôle : les macro-organismes, les micro-organismes, les médiateurs chimiques et les substances naturelles.
Contrôle cultural : adaptation du système de culture afin de limiter les « dommages » dus aux bio-agresseurs, en faisant appel à des modifications de successions et de pratiques culturales (date et densité de semis ou de plantation de ces cultures), à une gestion appropriée de la fertilisation et à la gestion du travail du sol. Le contrôle cultural englobe tous les moyens de contrôle autres que la protection chimique, la protection biologique, le contrôle génétique et la protection physique.
Contrôle génétique : utilisation des plantes sélectionnées pour leur résistance (partielle ou totale) ou leurs caractéristiques morphologiques pour mieux maîtriser les bio-agresseurs.
Culture intermédiaire : culture implantée pendant la période d’interculture, entre deux cultures de production (exemple : cultures intermédiaires pièges à nitrates (Cipan) ou engrais verts).
Dégât : altération visible (symptôme) ou mesurable par rapport à une plante saine ou un peuplement indemne causée par la présence d’un bio-agresseur.
Délai de retour : temps d’attente (en mois ou en années) avant de réimplanter une même culture sur une même parcelle.
Dommage : perte de récolte (réduction du rendement en quantité et/ou en qualité) due à l’action d’un bio-agresseur.
Effet biocide : action chimique ou biologique d’une substance destinée à tuer ou détruire un bio-agresseur.
Efficience : dans le cadre de la protection chimique, optimisation de l’emploi des produits phytopharmaceutiques pour en limiter leur utilisation (adaptation des doses, utilisation des outils d’aide à la décision, fréquence d’application…).
Évitement : action d’éviter la concordance entre la présence du bio-agresseur et la période de sensibilité de la culture. Le principal levier est le raisonnement de la date de semis, à coupler avec un choix de variétés adéquat.
Indicateur : fournit des renseignements sur la valeur d’une grandeur (marge brute, indice de fréquence des traitements ou IFT, temps de travaux…).
Inoculum : élément infectieux susceptible de contaminer un hôte.
Itération : action de répéter plusieurs fois une action jusqu’à ce qu’une condition particulière soit remplie.
Itinéraire technique : combinaison logique et ordonnée des techniques appliquées à une culture sur une parcelle agricole en vue d’obtenir une production.
Macro-organisme : dans le cas de la protection par biocontrôle, auxiliaire invertébré (insecte, acarien, nématode…) utilisé de façon raisonnée pour protéger les cultures contre les attaques des bio-agresseurs.
Micro-organisme : dans le cas de la protection par biocontrôle, organisme invisible à l’œil nu (champignon, bactérie ou virus) utilisé pour protéger les cultures contre les attaques des bio-agresseurs.
Médiateur chimique : phéromone et kairomone permettant le suivi et/ou le contrôle des insectes ravageurs (méthode de confusion sexuelle, piégeage…).
Perte : perte économique liée à la présence d’un bio-agresseur dans une culture, provenant d’une baisse de rendement et/ou d’un déficit de qualité de la production.
Plante de service : plante annuelle cultivée lors de la période d’interculture ou en association à la culture en place, dont l’implantation vise à rendre différents services tels que la protection contre les bio-agresseurs, l’attraction des auxiliaires, un meilleur usage des ressources organiques ou minérales…
Précédent cultural : culture de production (n – 1) réalisée avant la culture (n). Ce précédent pourra influencer la culture en modifiant les états du milieu (structure du sol, équilibre de la faune et de la flore, humidité du sol…).
Production intégrée : système agricole de production qui utilise des ressources et des mécanismes de régulation naturels pour remplacer des apports d’intrants dommageables à l’environnement et qui assure à long terme une agriculture viable et performante.
Prophylaxie : ensemble des mesures permettant de prévenir ou limiter l’installation et le développement des bio-agresseurs.
Protection chimique : utilisation de produits phytopharmaceutiques chimiques de synthèse pour la protection des cultures.
Protection intégrée : application rationnelle d’une combinaison de mesures biologiques, chimiques, physiques, culturales ou mettant en œuvre l’amélioration des végétaux. L’emploi de préparations phytopharmaceutiques y est limité au strict nécessaire pour maintenir les populations d’organismes nuisibles en dessous du seuil à partir duquel apparaissent une perte ou des dommages économiquement inacceptables.
Protection physique : utilisation de moyens mécaniques (désherbage mécanique, paillage, filet, bâche, film plastique…), thermiques (solarisation), électromagnétiques (micro-ondes) ou pneumatiques (aspirateur à insectes) pour protéger une culture contre les attaques de bio-agresseurs.
Re-conception : redéfinition d’un système de culture en privilégiant les principes de la protection intégrée.
Résilience d’un système de culture : capacité d’un système à surmonter ou à résister à des perturbations importantes pour retrouver son équilibre initial. La résilience est en général fonction de la diversité et de la complexité des systèmes.
Résistance : toute caractéristique qui, chez une plante cultivée, interdit ou limite le développement d’un bio-agresseur.
Rotation : succession de cultures se reproduisant de manière semblable au cours du temps.
Seuil biologique de nuisibilité : densité ou niveau d’infestation à partir duquel une diminution de rendement ou de qualité est statistiquement décelable.
Seuil économique de nuisibilité : densité ou niveau d’infestation à partir duquel l’effet sur la diminution de rendement ou de qualité est supérieur au coût des moyens mis en œuvre pour lutter contre l’ennemi de la culture.
Substance naturelle : en biocontrôle, substance d’origine végétale, animale ou minérale présente dans le milieu naturel.
Substitution : remplacement d’un produit phytopharmaceutique par une technique alternative ayant une efficacité similaire.
Succession de cultures : suite des cultures sur une parcelle et dans le sens chronologique.
Système de culture : ensemble des modalités techniques mises en œuvre sur une parcelle ou un ensemble de parcelles agricoles traitées de manière identique dans un contexte pédoclimatique donné. Chaque système de culture se définit par : la nature des cultures et leur ordre de succession ; les itinéraires techniques appliqués à ces différentes cultures (Sebillotte, 1975). Un système de culture est constitué d’une ou de plusieurs parcelles homogènes.
Système de production : mode de combinaison entre terre, forces et moyens de travail à des fins de production végétale et/ou animale, commun à un ensemble d’exploitations (Reboul, 1976). Le système de production est donc constitué d’un ou de plusieurs systèmes de culture et/ou d’élevage, parfois de systèmes de transformation des produits à la ferme et de leurs inter-relations, liées à la répartition entre ces systèmes, des ressources rares de l’exploitation, terre, travail (inclus compétences), capital (intrants, matériel, bâtiments…) (Meynard et al., 2006).
Tolérance : aptitude d’une plante à limiter le dommage engendré par un dégât de bio-agresseur.