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Méthodes de protection

 


Bien que l'incidence de Setophoma terrestris sur les cultures de melon soit encore mal appréciée en France et probablement limitée, il peut être intéressant pour faire face à son parasitisme de mettre en oeuvre les méthodes de protection préconisées pour contrôler Pyrenochaeta lycopsersici.

 

  • En cours de culture 

Si vous observez des symptômes de racines roses, il est malheureusement trop tard pour intervenir efficacement sur la culture. En effet, il n'existe pas de moyen efficace pour éliminer cet agent pathogène présent sur les racines.

Afin d'essayer de maintenir les plantes en vie le plus longtemps possible, il convient :
- de les butter afin de favoriser l'émission de racines adventives qui pourront suppléer les racines anciennes altérées ;
- de les bassiner aux périodes les plus chaudes de la journée pour éviter des évaporations trop importantes et non compensées, conduisant au flétrissement, au dessèchement et à la mort des plantes ;
- de surveiller attentivement l'irrigation. En effet, si les plantes flétrissent, ce n'est pas forcément lié à un manque d'eau, mais plutôt aux altérations racinaires dues à S. terrestris. Dans certains cas, les producteurs ont tendance à augmenter l'irrigation pour répondre aux flétrissements, ce qui conduit à amplifier les lésions racinaires par asphyxie.

Signalons qu'aucun fongicide* n'est autorisé pour cet usage sur melon. 

Nous vous conseillons aussi d'éliminer et de détruire soigneusement les plantes malades et leurs systèmes racinaires, en cours, mais surtout en fin de culture. Cela évitera qu'ils soient ultérieurement enfouis dans le sol et qu'ils viennent enrichir l'inoculum de S. terestris déjà présent.

  • Culture suivante

Les rotations culturales sont intéressantes lorsqu'elles sont réalisées préventivement, avant que le sol ne soit fortement contaminé. Dans ce dernier cas, leur efficacité est relative car le champignon s'y conserve longtemps. De plus, il peut s'y multiplier grâce à divers hôtes alternatifs. Bien sûr, il ne faudra pas introduire de plantes sensibles dans les rotations. Le sol devra être bien travaillé, un bon sous-solage permettra aux racines d'accéder à des couches nouvelles.

Les sols fortement contaminés devront être désinfectés. Un fumigant pourra être employé (e-phy) (dazomet). Si ce fumigant est plus ou moins efficace, il pose cependant des problèmes matériels et entraînent un certain nombre d'inconvénients :
- destruction de micro-organismes naturels antagonistes de certains agents pathogènes ;
- augmentation de la réceptivité aux parasites des terreaux désinfectés ;
- apparition de phénomènes de toxicité (excès de manganèse échangeable, excès d'ammoniaque consécutif à un blocage complet ou partiel de la nitrification).

Dans les régions ensoleillées, la désinfection solaire du sol (solarisation ou pasteurisation) est de plus en plus mise en oeuvre pour contrôler S. terrestris, en particulier en cultures d'oignon. Elle consiste à recouvrir le sol à désinfecter, qui aura été au préalable très bien préparé et humidifié, avec un film de polyéthylène de 35 à 50 µm d'épaisseur. Celui-ci est maintenu en place au moins un mois à une période très ensoleillée de l'année. Cette méthode est économique, efficace, et permet de contrôler les champignons colonisateurs de la zone superficielle du sol. La désinfection par la vapeur est également efficace.

À défaut de désinfecter le sol, on pourra retarder les attaques de S. terrestris en mettant en place les plants dans des sols réchauffés et/ou en augmentant le volume des mottes qui seront préparées avec un substrat sain.

Par ailleurs,  le greffage devrait être une solution efficace si vous utilisez comme porte-greffe une courge hybride entre Cucurbita moscata et Cucurbita maxima.

Lutte chimique : Le nombre de pesticides disponibles pour un usage donné évoluant en permanence, nous vous conseillons de toujours confirmer votre choix en consultant le site e-phy du ministère de l'agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.

Dernière modification : 04/12/2023